Maintes et maintes fois étrillées par les instances économiques, les collectivités territoriales peinent aujourd’hui à assumer l’intégralité des attentes étatiques et ce, à cause des nombreux fardeaux structurels et économiques qu’elles doivent trainer. Le rapport de la Cour des Comptes, à paraître en Octobre, n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins : mauvaise gestion des risques (impayés, emprunts toxiques), fortes dépenses de fonctionnement et gestion automatisée défaillante, tant de défaillances qui grèvent de manière inexcusable – pour la Cour – les finances des collectivités.
Or, jeter l’opprobre sans daigner prêter l’attention à l’actuelle aberration structurelle, particulièrement salée dans le dernier Acte de la Décentralisation, relève de l’ineptie profonde. Les doublons fleurissent, les compétences se superposent et s’annulent : l’Etat, à force de brouiller les cartes entre décentralisation et déconcentration, ne fait qu’accentuer ce « mille-feuille » territorial. Comme le dit le Président de l’Association des Régions de France, Alain Rousset :
« J’ai analysé les doublons, dans une région que je ne nommerai pas, sur le service développement économique : sur 419 personnes de la Direccte, 60 personnes sont exactement sur les métiers de la région…L’Etat veut continuer à piloter la politique du logement, alors que l’opérateur est ailleurs ! Et si l’Etat se rapatriait sur ses compétences plutôt que de confondre toujours décentralisation et déconcentration ?… »
La tâche pour les collectivités s’annonce complexe : après le gel des dotations budgétaires décidées par le précédent Président, la baisse du budget 2014 de 1,5 milliards d’euros ne va assurément rien arranger. Dotations en chute, la péréquation horizontale* devrait prendre le relais, tant que ce palliatif peut encore durer…
L’étage communal, pilier de tout l’édifice national, se retrouve encore étrillé par les bureaucrates économistes de Paris, qui devrait davantage sortir de leur tour d’argent pour se rendre compte de la réalité du terrain. Car remettre uniquement en cause la gestion en aval sans toucher à l’aberrante structure de l’édifice s’avère rapidement d’une stérilité complète. Parce que la république ne peut réellement décentraliser, les libertés locales et la véritable décentralisation ne pourront se faire qu’au sein d’un régime monarchique, consacrant selon l’adage maurrassien « l’autorité en haut et les libertés en bas ».
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