Glanes sur les dates de commémoration de (Ste) Jeanne d’Arc.

« La Fête de Jeanne d’Arc a t-elle encore un sens pour vous ? Pourquoi ? “

« Ô, Jeanne, sans sépulcre et sans portrait, toi qui savait que le tombeau des héros est le cœur des vivants… »

           André Malraux devant le Monument  national à Jeanne d’Arc à Rouen. Le 31 mai 1964.

Même s’il est incontestable que le souvenir de Jeanne d’Arc a subi de grands outrages:

• à cause des réformes issues du Concile Vatican II qui n’était pas favorable à la religion dite populaire
• à cause de Jean-Marie Le Pen qui a récupéré l’hommage à Jeanne d’Arc depuis le 1 er mai 1988. A cette date, il avait, pour tenter de peser sur le second tour, organisé une grande manifestation étant précisé   qu’il avait obtenu 14,4% des voix au premier tour . Ce regroupement était –et est toujours depuis présenté comme la célébration de la “fête du travail et de Jeanne d’Arc”.

On conviendra facilement que si Jeanne d’Arc est peut–être moins « fréquentable » que par le passé, il n’en reste pas moins que la commémoration johannique a toujours un sens en particulier pour les royalistes.

         Le problême n’est donc sans doute pas de savoir s’il convient de continuer à être fidèle ou non à la commémoration d’une héroïne qui a donné sa vie pour son Dieu et pour son roi , assurement que nous le devons, mais bien plutôt de se demander à quelle date le faire (I) ? Un exemple précis de la réponse apportée par la charte de Fontevrault sera ensuite donnée (II).

I. Rappels chronologiques afférents à la commémoration.

– Le 27 janvier 1894, Jeanne d’Arc est déclarée vénérable,

– Le 6 Janvier 1904, Pie X décrétait l’héroïcité des vertus de Jeanne, première étape sur la route d’une canonisation, et invitait solennellement la France à rendre un culte à l’héroïne.

Le discours de Pie X provoqua la fureur d’une République dans laquelle le président de la République, le président du Conseil et huit ministres (sur un total de onze) étaient des francs-maçons.

-La cérémonie de Béatification fut célébrée à Saint Pierre de Rome le 18 avril 1909 par le même pape Pie X

– La cérémonie de Canonisation fut célébrée par le pape Benoît le16 mai 1920 devant quarante cardinaux, trois cents évêques et une foule innombrable de pèlerins français.

– Le 14 juillet de la même année (1920), et ce n’est naturellement pas une coïncidence, était promulguée au journal Officiel la loi dite Barrès votée par la chambre “bleu horizon” dont voici les deux premiers articles:

Art. 1er: La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme.

Art. 2 : Cette fête a lieu le 2ème dimanche de Mai, jour anniversaire de la

délivrance d’Orléans.

Art. 3 : Il sera élevé, en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen

où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription.

                           A JEANNE D’ARC

             – LE PEUPLE FRANCAIS RECONNAISSANT –

– Il est à noter que “la République laïque n’a pas aboli cette loi de 1920 et que les préfets, chaque second dimanche de mai, font fleurir les statues de Jeanne d’Arc

Couronnant le tout, le 2 mars 1922, le pape Pie XI institua Jeanne d’Arc patronne secondaire de la France (la bienheureuse Vierge Marie en son Assomption étant la patronne principale – Vœu de Louis XIII)). SainteHYPERLINK “http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_de_Lisieux” Thérèse de l’Enfant-Jésus, fêtée le 1er octobre est l’autre Sainte patronne secondaire de la France depuis 1944.

-Notons aussi , au plan plus strictement religieux cette fois, un indult du pape Benoît XV permet de célébrer la “solennité” de Sainte Jeanne qui prend normalement place le 30 mai, en la transférant de façon qu’elle soit en “coïncidence avec la fête civile”, c’est-à-dire le deuxième dimanche de mai.

On se permettra d’ajouter au nombre des hommages rendus à Jeanne la simple constatation que Le 8 mai 1945 – date anniversaire de la libération d’Orléans le 8 mai 1429 , par ailleurs jour où l’on fête l’apparition de saint Michel archange, un des protecteurs de la France au mont Gargan -est la date de la victoire des HYPERLINK “http://fr.wikipedia.org/wiki/Alli%C3%A9s_de_la_Seconde_Guerre_mondiale”Alliés sur l’Allemagne et la fin de la HYPERLINK “http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale”Seconde Guerre mondiale en HYPERLINK “http://fr.wikipedia.org/wiki/Europe”Europe ; Il est quand même difficile de voire dans ses concordances de dates une simple coïncidence.

«  Double coïncidence en tout cas : de date et de lieu. Car c’est à Reims que l’ennemi capitule sans conditions ! Reims, la ville du sacre, la ville de l’unité retrouvée de la France, celle du triomphe de Jeanne et de son étendard. “Il avait été à la peine, c’était bien justice qu’il fût à l’honneur !”

1. II. Le choix de la date de la commémoration par la Charte de Fontevrault. Fidélité-unité royale

Ce mouvement royaliste qui s’en remet à Dieu du choix de savoir qui doit être Son lieutenant en terre de France partage avec les autres mouvements royalistes la commémoration de Jeanne d’Arc. Ce qui pourrait faire son originalité c’est que sa pratique de la commémoration johannique a évolué.

Elle a d’abord choisi la date anniversaire de la libération d’Orléans , encerclée par les Anglais, le 8 mai 1429 , date qui n’avait aucune raison d’être cantonnée à la ville des bords de Loire puisque cette libération a ouvert la porte du sacre de Reims. Elle s’est ensuite ralliée à la date si universellement fêtée naguère, mais qui ne l’est plus guère aujourd’hui : le 2 éme dimanche de mai et ce en application de l’article 1^er de la loi du 14 juillet 1920 loi dite Barrès votée par la chambre “bleu horizon”

Art. 1er: La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme.

Le choix de cette date où l’on fête , on l’aura remarqué, non pas sainte Jeanne d’Arc mais Jeanne d’ arc est d’ établir de plus une passerelle avec les nationalistes et les patriotes pas – en core ?- royalistes.

Pour autant, le principal intérêt de la Charte, s’agissant de Jeanne, est probablement d’avoir mis en ligne le texte intégral d’un discours prononcé  par André Malraux, le 31 mai 1964.  Celui-ci, alors ministre des Affaires culturelles du général De Gaulle, l’a prononcé devant le Monument  national à Jeanne d’Arc, sis à Rouen, place du Vieux Marché. C’est de ce discours que sont extraites les lignes qui forment préface à cet article.

http://charte.de.fontevrault.over-blog.com/pages/752_DE_LA_GAZETTE_DE_LA_CHARTE_Annales_providentialistesGrands_auteurs_grands_textes_grands_discours-1105390.html

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Peut-être , lorsque les esprits auront d’avantage évolué, la Charte de Fontevrault fera t-elle sienne une commémoration apparemment oubliée : La triple donation : 21 juin 1429

Rappel ; Charles VI a été sacré à Reims le 17 juillet- à Saint-Benoît-sur-Loire :

Le 21 juin 1429, donc Jehanne dit à Charles : «Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ?» Le Roi hésite, puis consent. «Sire, donnez-moi votre royaume». Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille : «Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume». (1 ére donation)

Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait : «Voici le plus pauvre chevalier de France : il n’a plus rien». Puis aussitôt après, très grave et s’adressant aux secrétaires : «Écrivez, dit-elle :

Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ» (2 éme donation)

. Et bientôt après :«Jésus rend le royaume à Charles». (3 ème donation)

A lire ces lignes, on comprend mieux pourquoi le marquis de la Franquerie a pu notamment dédier son livre « La mission divine de la France «  à Jeanne la Pucelle, Martyre pour la France et pour le Roi et héraut de la Royauté Universelle du Christ ».

Alain TEXIER

Président fondateur de la Charte de Fontevrault