- Publié dans Tribunes
- le samedi 15 décembre 2018 00:00
- par P.Jean-François Thomas s.j.
Beaucoup d’idées, d’illusions, d’opinions, de préjugés sont répandus à propos du sacerdoce catholique, tout autant, sinon plus, qu’au sujet de l’autorité dont le Roi de France est revêtu non seulement de par sa charge héréditaire, mais surtout de par son sacre. La nature de l’un et de l’autre peut s’éclairer mutuellement en un temps où le sacerdoce catholique est vilipendé et où la monarchie est ignorée.
Il existe une certaine confraternité entre sacerdoce et royauté, ceci grâce à l’onction d’huile qui préside à instituer l’un et l’autre et à les revêtir d’un pouvoir qui dépasse largement les capacités humaines. Le sacerdoce est royal et la royauté est sacerdotale. Tout catholique baptisé est d’ailleurs habité par ces deux dimensions, s’ajoutant à celle de prophète, grâce à l’onction du Saint-Chrême. L’utilisation d’une huile sacrée existait déjà avant l’onction des rois d’Israël par Samuel et par ses successeurs. L’Egypte d’Aménophis IV, en 1500 avant Jésus-Christ, rapporte, dans ses archives diplomatiques que le grand-père du Pharaon avait été institué ainsi par son propre aïeul. L’huile, très prisée des peuples anciens, était considérée, de par sa légèreté, son évanescence et sa luminosité, comme une substance divine répandue par les dieux sur les hommes méritants. Il n’est donc pas étonnant que le peuple élu recevant un roi choisi par Dieu, utilise ce rite pour le consacrer, avant d’y ajouter, bien plus tard le symbole du diadème qui couronne la tête de façon permanente et visible, comme l’huile a coulé de façon ponctuelle et quasi invisible sur le chef du monarque lors de son investiture. Les Livres de Samuel, des Chroniques, des Rois et les Psaumes fourmillent d’images et de références à cette descente de l’esprit divin sur celui qui est baigné d’huile. Les prêtres du Temple sont ainsi consacrés. Les rois ne sont pas directement prêtres, puisqu’ils n’offrent ni les holocaustes, ni l’encens, mais ils participent de façon unique à ce sacerdoce auxquels ils sont en quelque sorte conformés. Le roi est le « oint du Seigneur », en hébreu messiah. Le véritable et parfait Oint sera le Christ, totalement Roi et totalement Prêtre. En II Samuel VII, 14, il est dit par le Très Haut : « Moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils » créant une relation paternelle et filiale entre le monarque et Dieu, et ensuite entre le roi et son peuple, le chef devenant pasteur d’un troupeau comme le seront plus tard les apôtres du Christ à sa suite.
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Coockusion
Très rapidement, dans la chrétienté ibérique wisigothe, puis franque, apparaît cette onction qui signe la légitimité et l’inviolabilité du monarque qui en est bénéficiaire. L’onction fait la légitimité, et non point l’hérédité. Le premier exemple célèbre qui nous soit parvenu est celui de Pépin le Bref, oint sans doute par l’archevêque
P.Jean-François Thomas s.j.
7 décembre 2018
Saint Ambroise
Merci, Alain, de cette pépite inestimable !