Soutenance de thèse de l’abbé Jacques OLIVIER, FSSP « Le prophétisme de sainte Jeanne d’Arc au service de la Chrétienté »

Voici la conclusion de la présentation de la soutenance de thèse de l’abbé Jacques OLIVIER, FSSP, sous la direction de l’abbé Emmanuel Cazanave, à l’Institut Catholique de Toulouse, Faculté de Théologie, le 18 septembre 2020 :

NDLRB La thèse qui a reçu la mention « Summa cum laude » (« avec la plus haute louange » ou « plus haute distinction », sera bientôt publiée aux éditions du CERF.

Pouvoir royal et pouvoir ecclésial

Le prophétisme de sainte Jeanne d’Arc au service de la Chrétienté

Soutenance de thèse de Doctorat canonique en Théologie Présentée par l’abbé Jacques OLIVIER, FSSP Sous la direction de l’abbé Emmanuel Cazanave

Conclusion

Ces quelques pages de thèse présentent ainsi le cœur du message adressé par Dieu au roi de France et aux évêques, par l’intermédiaire de Jeanne d’Arc. Comme jadis Nathan auprès de David, Jeanne guide la conduite du pouvoir royal de France, afin qu’il soit lui-même un guide vers Dieu pour son peuple, à travers sa mission temporelle, mais aussi un soutien de l’Église dans sa mission spirituelle, et un exemple pour les autres souverains. Comme sainte Catherine de Sienne auprès de Grégoire XI et d’Urbain VI, Jeanne guide également le pouvoir ecclésial afin que les serviteurs du Christ et de l’Église soient de véritables bons pasteurs, pour paître librement le troupeau, conformément à la constitution divine de l’Église.

Le principe fondamental, rappelé par Jeanne, de l’origine divine de tout pouvoir, a une valeur exemplaire universelle : en effet si Dieu est le vrai roi de France, Dieu est également le vrai roi de chaque nation, de chaque peuple, de chaque être humain. La théologie politique, lumineusement exprimée par Jeanne durant son épopée militaire par ses paroles, ses actes et quelques rares écrits, sera complétée au temps de l’épreuve, dans les prisons et lors du procès de Rouen par un message spécifique à l’adresse des clercs, ministres de l’Église, comme corollaire de son message politique qui aborde la question du pouvoir ecclésial. Au-delà de la distinction entre Église triomphante et Église militante rappelée par ses juges, c’est à l’Église, dessein éternel de Dieu, que Jeanne confie, en dernier appel, le jugement de tous ses dires et de tous ses actes : « Elle répondit qu’elle est venue au roi de France de par Dieu, de par la bienheureuse Vierge Marie et tous les saints et saintes du paradis et de l’Église victorieuse de là-haut, et sur leur commandement : et à cette Église-là elle a soumis tous ses bons faits et tout ce qu’elle a fait ou fera. »4

Si Dieu a pris le soin d’envoyer une telle messagère, et de lui faire accomplir de tels signes, c’est que cette intervention miséricordieuse était d’une importance capitale pour le salut de l’humanité. Malgré les siècles, ce message a conservé toute sa jeunesse : il est primordial qu’il soit écouté, étudié et précisé, afin d’être enfin reçu et mis en œuvre.

Aujourd’hui, il est heureux que les faits et dires – autrement dit l’enseignement prophétique – de Jeanne la Pucelle, puissent à nouveau être présentés devant l’Université catholique, et jugés dans des conditions sans doute plus paisibles et plus objectives que celles qui firent jadis la honte de l’Alma Mater, l’Université de Paris, participant alors de manière

4 T. L. II. Interrogatoire du 17 mars 1429, p. 139.
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très partisane et servile aux conflits politiques de son temps, trop aveuglée par les thèses conciliaristes puis gallicanes pour juger en vérité, que ce soit lors du procès de condamnation ou même lors du procès en nullité. Aujourd’hui, avec le recul du temps, une recherche honnête et une réflexion juste sont davantage possibles, permettant de mieux appréhender la vérité sur l’un des évènements les plus marquants du dernier millénaire. C’est le modeste travail que j’ai voulu réaliser, pour l’honneur de sainte Jeanne d’Arc et pour la gloire de Dieu.

Je vous remercie pour votre attention, mais aussi pour votre bienveillance, votre soutien paternel pendant toutes ces années de travail, ainsi que pour votre autorisation de soutenir aujourd’hui cette thèse devant vous.