La prophétie d’Orval de Philippe Olivarius (1544)

Jean de Roquefort

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5.2.3 La prophétie d’Orval de Philippe Olivarius (1544)

      Comme le Seigneur nous surprend toujours, en ce sens, que les meilleures sources se trouvent quelquefois là où l’on s’y attend le moins, c’est dans la partie « Appendice » de la « Vie de Mgr le Duc de Normandie » écrite par J.V Claravali del Curso, pages 545 à 569 de l’édition de 1850, que nous est donné la véritable origine de la prophétie dite « d’Orval », avec une multitudes de précisions historiques très pertinentes quant à son authenticité, les démêlés relative à l’historicité de sa rédaction, non à la fin du 18 ième siècle, période à laquelle elle fut retrouvée au début de la révolution française, mais bien deux siècles avant, exactement en 1544. Elle aurait été retrouvée par l’abbé d’Orval, qui lorsqu’il dut quitter son monastère avec ses moines, et à ce moment, lors de l’inventaire général, on lui fit part de ce qui suit :

5.2.3.1 Courte notice historique

« Nous croyons faire à nos lecteurs en ajoutant ici la célèbre prophétie dite d’Orval, précédée d’une courte notice historique pour en établir l’authenticité, et à laquelle nous joindrons un petit commentaire tiré soit de la prophétie elle-même, dans sa partie accomplie, soit d’autres révélations moins connues mais également certaines […].

L’abbaye d’Orval, de l’ordre de Cîteaux, est située dans le diocèse de Trèves (Allemage  actuelle) , frontière du Luxembourg. Lorsque les Français révolutionnaires, dit le noble auteur de qui nous empruntons ces lignes, vinrent faire le blocus du Luxembourg, où commandait le maréchal de Bender, et où s’étaient réfugiés un grand nombre d’émigrés lorrains, l’abbé d’Orval et ses moines arrivèrent dans la place avec leurs vases sacrés, leurs ornements les plus précieux et une partie de leur archives, qu’ils apportèrent dans leur refuge (On appelait ainsi les maisons que les monastères des environs possédaient à Luxembourg en cas de siège).
Au bout de quelques jours, l’abbé, en mettant en ordre les papiers qu’il avait sauvés, trouva les « Prévisions d’un Solitaire », imprimées en 1544, et attribuées à un moine appelé Philippe Olivarius. Il les apporta au maréchal de Bender, qui, dit-on, en rit beaucoup. Mais les Français de distinction qui se trouvaient dans son salon, en prirent des copies qui se répandirent dans toute la ville et au-delà. La mort de Louis XVI, si bien annoncée dans ces « Prévisions », leur donna une vogue extraordinaire. Mme la comtesse Adèle de Ficquelmont, chanoinesse de Porchais, en émigration avec son père, en entendit lire des copies chez le comte de Latour, son oncle, depuis ministre de la guerre à Vienne.
Elle épousa à son retour en France le comte de Monthureux Ficquelmont. Plusieurs autres personnes, plus distinguées encore par leur piété sincère que par leur haute extraction, entre autres la comtesse Alexandrine de Raigecourt, chanoinesse de Saint Louis, affirment l’avoir entendu lire en 1792. Enfin, une ancienne religieuse qui vivait encore à Trouard près de Nancy en 1838, possédait une copie de cette prophétie qui datait de 1792. En dernier lieu, voici l’extrait d’une lettre adressée le 4 novembre 1831 à un noble personnage de Nancy, chevalier de Saint Louis, par M. l’abbé de Mansuy, grand-vicaire de l’évêché de Verdun.
« La prévision d’Orval me fut communiquée par un prêtre bien respectable, qui l’avait vue à Orval au moment de la révolution de 1789, et étant encore laïque. Il est a observer que cette prédiction, écrite en 1544, annonçait les évènements depuis cette époque ; mais, lorsqu’elle fut retrouvée au commencement de la révolution, la plupart des copistes eurent la malencontreuse négligence d’omettre la partie déjà accomplie alors, se contentant de transcrire seulement la partie qui restait à accomplir. C’est ce que prouve cette phrase citée plus haut : « La mort de Louis XVI, si bien annoncée dans ces prévisions, etc. »
Or, il n’en est question dans aucune des copies parvenues jusqu’à nous, et toutes commencent au « jeune homme venu d’outre-mer ». Comme l’authenticité de cette prophétie a été contestée et même détruite par la lettre de Mgr l’évêque de Verdun, sous la date du 6 février 1849, reproduite textuellement par l’ « Univers », numéro du 17 mars suivant, nous avons voulu approfondir cette question de fait, et voir si les savantes recherches faites par l’illustre prélat se rapportaient véritablement à la prophétie dite d’Orval, citée par nombre d’auteurs, entre autres, par celui de l’ouvrage intitulé : « Prédictions modernes, Avignon, chez Seguin, 1840 » lequel fait précéder la citation des preuves qui établissent son authenticité d’une manière victorieuse.
Pour nous édifier, nous avons comparé les assertions renfermées dans la lettre de Mgr l’évêque de Verdun avec celles rapportées dans le livre ci-dessus indiqué, avec les preuves données par l’ « Invariable », citées par le « Propagateur » (tome 5, page 154, note 14), avec les documents que renferme le journal la « Lecture », 15 août 1846, page 75 et suivantes. Or, le résultat de cette comparaison ou confrontation nous a convaincu qu’il n’y a aucune identité entre les lambeaux de prophéties que Mgr l’évêque de Verdun a justement flétris en dévoilant au public leur origine frauduleuse qui ne remonte pas au-delà de 1823, et la véritable prophétie d’Orval, dont l’authenticité reste toujours incontestable, comme tout le monde peut s’en assurer en recourant aux mêmes moyens que nous avons employés. D’abord, aucun des auteurs cités qui donnent les preuves de l’existence antique et de l’authenticité réelle des « Prévisions d’un solitaire » de l’abbaye d’Orval ne parle de ce frère « Aubertin » dépositaire de la prophétie originale.
En second lieu, tous citent plusieurs témoins qui l’ont lue et copiée en 1792. La plupart de ces copies existent encore aujourd’hui, dit le « Propagateur », en France et à l’étranger.
Nous avons comparé entre elles un grand nombre de copies pour mieux nous assurer de l’intégrité du texte, et nous n’y avons remarqué d’autres différences que l’altération de quelques mots sans aucune importance et ne changeant en rien le sens, simples erreurs de copistes inhabiles ou distraits.
D’ailleurs, nous pouvons encore ajouter avec l’auteur de la brochure sur le fils de Louis XVI : « On ne raisonne pas contre les faits ; or, il est incontestable que cette prophétie d’Orval était connue avant notre première révolution. Il n’est pas, je crois, un seul département où plusieurs familles ne possèdent des manuscrits datant de cette époque et de plus loin ». Nous pouvons affirmer nous-mêmes que nous connaissons, en Dauphiné et dans le département du Rhône, des personnes honorables qui conservent avec soin des manuscrits des « Prévisions d’un solitaire d’Orval » portant les dates de 1793, 1800, 1810, 1820, etc.
Il reste donc bien établi que la lettre de Mgr l’évêque de Verdun n’affaiblit en rien l’authenticité de la prophétie dite d’Orval, laquelle n’a aucun rapport avec celles qu’elle flétrit justement comme apocryphes et mensongères ».

Le texte de la prophétie suivante nous est rapporté par « un noble Milanais » qui possédait une antique copie manuscrite. Il semble que cela soit la version la plus complète dont nous disposons encore aujourd’hui, puisque l’ensemble des copistes n’avaient pas retranscris l’ancienne partie qui avait trouvée :

« En ce temps là, un jeune homme venu d’outre-mer dans le pays du celte gaulois, se manifestera par conseils de force ; mais les grands qu’il ombragera l’enverront guerroyer dans la terre de la captivité (L’Egypte). La victoire le ramènera au pays premier. Les fils de Brutus moult stupides seront à son approche, car il les dominera et prendra nom empereur. Moult hauts et puissants rois seront en crainte vraie et son aigle enlèvera moult sceptres et moult couronnes ; piétons et cavaliers portant aigle et sang, autant que moucherons dans les airs, courront avec lui dans toute l’Europe, qui sera moult ébahie et moult sanglante. Il sera tant fort, que Dieu sera cru guerroyer d’avec lui. L’Eglise de Dieu moult désolée se consolera tant peu, en croyant ouvrir encore les temples à des brebis tout plein égarées ; et Dieu sera béni. Mais c’est fait : les lunes seront passées, le vieillard (Le souverain pontife) de Sion maltraité criera à Dieu, et voilà que le puissant sera aveuglé pour péchés et crimes. Il quittera la grande ville avec une armée si belle, que aucune ne fut jamais si pareille ; mais oncques guerroyer ne tiendra bon devant la face du temps : la tierce part et encore la tierce part de son armée périra par le froid du Seigneur puissant.
Alors deux lustres seront passés depuis le siècle de la désolation ; les veuves et les orphelins crieront à Dieu, et voilà que les hauts abaissés reprendront force ; ils s’uniront pour abattre l’homme tant redouté. Voici venir, avec maints guerroyers, le vieux sans des siècles (Les Bourbons), qui reprendra place et lieu en la grande ville.
Alors l’homme tant redouté s’en ira tout abaissé dans le pays d’outre-mer d’où il était advenu. Dieu seul est grand ! La lune onzième n’aura pas encore relui, et le fouet sanguinolent du Seigneur reviendra en la grande ville, le vieux sang quittera la grande ville. Dieu seul est grand ! Il aime son peuple et a le sang en haine. La cinquième lune reluira sur maints et maints guerroyers d’Orient, la Gaule est couverte d’hommes et de machines de guerre ; c’est fait de l’homme de mer ; voici encore venir le vieux sang de l’homme de Cap (Racine du mot Capet). Dieu veut la paix et que son nom soit béni. Or, paix grande sera dans le pays du celte gaulois ; la fleur blanche sera en honneur moult grand, les maisons de Dieu ouïront moult saints cantiques. Mais les fils de Brutus, haïssant la fleur blanche, obtiennent règlements puissants dont Dieu est moult encore fâché à cause des siens ; le grand jour est encore moult profané[Le dimanche, jour du Seigneur]. Ce pourtant Dieu veut éprouver le retour par dix huit fois dix lunes.
Dieu seul est grand ! Il purge son peuple par maintes tribulations ; mais toujours les mauvais auront fin. En ce temps là, une grande conspiration contre la fleur blanche cheminera dans l’ombre par mains de compagnies maudites, et le pauvre vieux sang quittera la grande ville, et moult gaudiront les fils de Brutus. Les serviteurs de Dieu crieront tout plein à Dieu ; mais Dieu, pour ce jour-là, sera sourd, parce qu’il retrempera ses flèches pour bientôt les mettre au sein des mauvais. Malheur au celte gaulois ! Le coq effacera la fleur blanche et un grand s’appellera « roi du peuple » ; une grande commotion se fera sentir chez les gens, parce que la couronne sera placée par mains d’ouvriers qui auront guerroyé dans la grande ville. Dieu seul est grand ! Le règne des méchants sera vu croître ; mais qu’ils se hâtent ! Voilà que les pensées du celte gaulois se choquent, et que grande division est dans leur entendement. Le roi du peuple, assis, sera vue en abord moult faible, et portant contre ira bien des méchants ; mais il n’était pas bien assis, et voilà que Dieu le jette bas.
Hurlez, fils de Brutus, appelez par vos cris les bêtes qui vont manger. Dieu grand ! Quel bruit d’armes ! Il n’y a pas encore un nombre plein de lunes, et voici venir maints guerroyers. C’est fait ; la montagne de Dieu désolée (L’Eglise) a crié à Dieu, les fils de Judas (Famille royale) ont crié à Dieu de la terre étrangère, et voilà que Dieu n’est plus sourd. Quel feu va avec ses flèches ? Dix fois six lunes et pas encore dix fois six lunes ont nourri sa colère. Malheur à toi, grande ville ! Voici dix rois armés par le Seigneur ; mais déjà le feu t’a égalée à la terre[Plusieurs autres prophéties, comme celle donnée à La Salette en 1846, désignent Paris brulée par le feu. Cf. § 5.3.1.2]. Pourtant les justes ne périront pas : Dieu les a écoutés. La place du crime est purgée par le feu [Sans doute la Bastille], le grand ruisseau a conduit ses eaux toutes rouges de sang ; la Gaule, vue comme délabrée, va se rejoindre. Dieu aime la paix : Venez, jeune prince ! Quittez l’île de la captivité, joignez le lion à la fleur blanche. Ce qui est prévu, Dieu le veut. Le vieux sang des siècles terminera encore longues divisions. Lors un seul pasteur sera vu dans la celte Gaule ; l’homme puissant, par Dieu, s’assiéra bien, moult sages règlements appelleront la paix, Dieu sera cru guerroyer d’avec lui, tant et sage sera le rejeton de la Cap. Grâce au père de la miséricorde ! La sainte Sion rechante dans les temples un seul Dieu grand : moult brebis égarées s’en viendront boire au vrai ruisseau vif. Trois princes et rois mettront bas le manteau de l’erreur et verront clair en la foi de Dieu ; un grand peuple de la mer reprendra vraie croyance en deux tierces parts. Dieu est encore béni pendant quatorze fois six lunes et six fois treize lunes. Dieu seul est grand, les biens sont faits, les saints vont souffrir. L’homme de mal arrive de deux sangs[Cf. § 3.4.2 Apparition de l’Antichrist, né de l’union d’une religieuse hébraïque et d’un évêque], il prend croissance, la fleur blanche s’obscurcit pendant dix fois six lunes et six fois vingt lunes, et disparait pour ne plus paraître. Moult de mal peu, de bien seront en ce temps-là, moult grandes villes périront. Israël viendra à Dieu Christ de tout de bon[Cf. La conversion d’Israël au § 3.4.11]. Sectes maudites et fidèles seront en deux partis bien marquées. C’est fait, Dieu seul sera cru, et la tierce part de la Gaule, et encore la tierce part et demie n’aura plus de croyance, comme aussi les autres gens. Et voilà déjà six fois trois lunes et quatre fois cinq lunes qui sont passées, et le siècle de fin a commencé après le nombre non fait de lunes. Dieu combat par ses deux justes, et l’homme du mal a le dessus [Cf. Les deux témoins au § 3.10]. 

Mais c’est fait, le haut Dieu met un mur de feu qui obscurcit mon entendement, et je n’y vois plus. Qu’il soit béni à jamais. Amen. Ainsi-soit-il ».

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0 thoughts on “La prophétie d’Orval de Philippe Olivarius (1544)

    1. Louis Chiren

      FIN ANNONCÉE DE LA RÉPUBLIQUE

      Cette illustration est née les 18, 19 et 20 juin 2020.

      Le 18 juin dont notre époque ne retient qu’un événement contemporain a été marqué par la victoire de sainte Jeanne d’Arc à la bataille de Patay en 1429. La rencontre de l’armée du roi Charles VII menée par Jeanne face aux Anglais venus de Paris est une victoire totale. Ce sera la première en bataille rangée depuis Azincourt (1415) qui avait vu tomber la fine fleur de la chevalerie française.

      Le 19 juin marquait la solennité de la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Rappelons-nous que le bon roi Louis XVI fera la consécration demandée à son aïeul à la prison du Temple.

      « Fais savoir au fils ainé de mon Sacré-Cœur (Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église. »

      Ceci explique-t-il que la tache de sang sur le Saint Suaire (située au niveau de la blessure infligée par la lance de Longinus) présente le profil du roi martyr puisque Dieu sait tout et qu’il voit tout dans les siècles des siècles ?

      Le 20 juin marquait la fête de la Très Sainte Vierge « Salve santa parens ».

      Rappel plus triste, le 20 juin 1789 avait lieu le serment du jeu de paume où les députés des États généraux se proclamaient assemblée nationale, la mascarade commençait.

      Le 20 juin 1792 Louis XVI était forcé de coiffer le bonnet phrygien et de boire une rasade à la santé du peuple. On lui enlèvera son droit de veto devant sa courageuse opposition à valider les décrets iniques de l’assemblée législative. Comme celui de forcer les prêtres à prêter serment en novembre 1791 où le roi fera barrière par son bon droit. En province le bon peuple de France restait attaché à son clergé. Le roi fera preuve d’un grand courage face à la foule qui n’obtiendra que des gestes symboliques.

      Cette œuvre vous présente le portrait du roi Louis XVI, flanqué de deux fusils Charleville modèle 1777 en sautoir. Ce dernier ayant été conçu sous son règne par l’ingénieur Gribeauval sera employé sur tous les théâtres militaires de la révolution dite française jusqu’aux guerres d’indépendances américaines de 1812. On pourra même l’apercevoir lors de la prise d’Alger en 1830 car il était toujours en service.

      L’acronyme RF bleuté se trouve en dessous rappelant le Royaume de France ainsi que le Roi de France, il trouve son opposé dans le RF pour république française. Cet effet miroir dans la singerie qu’ont initiée les pères fondateurs de cette révolution est toujours visible à la base des colonnes de l’hémicycle du palais Bourbon.

      Enfin une arme de défense non létale qui a défrayé la chronique se trouve au premier plan de cette mise en scène. Il s’agit du fameux LBD 40 fabriqué par l’armurier suisse Brügger & Thomet entré en dotation auprès des forces de l’ordre depuis 2009. Cette arme de catégorie A2 est classifiée dans le matériel de guerre.

      Le but de mon propos est de mettre en relief ce qui devint un moment charnière lors des journées du 10 août 1792 avec le chaos qui s’installe de nos jours et qui pourrait bien être le signe d’une mort annoncée de la république dite française.

      En matière de maintien de l’ordre face à un peuple en révolte, les choix peuvent être lourds de conséquences. Ceux qui précédèrent la chute de la monarchie bien qu’un enchaînement complexe soit à prendre en considération donnent à réfléchir.

      Les gardes suisses jouèrent un rôle prépondérant bien plus important que nous pourrions le penser. Car rappelons-nous qu’ils devaient être supplantés auprès du roi au profit de la garde nationale. Mais dans les faits, cette dernière ne se montrera pas à la hauteur des débordements qui se multiplièrent (et pour cause).

      Ainsi les Suisses occupèrent une fonction de police en plus de leur rôle de garde royale. Leur réputation de grands professionnels, imperturbables face aux épreuves de force avec le peuple en révolte les positionna aux postes stratégiques. Les révolutionnaires criaient au complot arguant que l’utilisation d’une troupe étrangère ne pouvait être qu’un signe d’opposition à l’émergence de leurs idées d’émancipation.

      Dans ses mémoires au chapitre IV pages 61, 62; le comte Antoine Marie Chamans de Lavalette écrit au sujet de la garde suisse :

      « Le roi l’avait préféré, pour sa protection à ses sujets parce qu’il paraissait sans doute plus commode de solder des étrangers que de s’attacher des Français. Il ne fut pas difficile aux jacobins d’échauffer le peuple contre les Suisses […] « pourquoi des paysans de la Suisse forment-ils la garde du roi des Français ? Pourquoi ces hommes, si étrangers à nos mœurs, à nos usages, à notre langue, se trouvent-ils entre le peuple et le roi constitutionnel ? N’y a-t-il donc plus de soldats français ? La garde nationale est suspecte à la cour ; il lui faut des étrangers pour triomphateurs ». Ces discours séditieux circulaient dans 1000 pamphlets, étaient répétés dans toutes les réunions de la populace avec cette énergie grossière si puissante sur elle ».

      En mai 1792 ils échapperont momentanément aux foudres révolutionnaires uniquement parce qu’il fallait ménager une alliance franco-suisse.

      Ils se maintiendront comme garde personnelle du roi et achèveront de décourager la garde nationale le 10 août 1792, le comte de Lavalette écrira que malgré eux les Suisses contribueront à éloigner le roi du peuple en révolte.

      Nous connaissons la suite, la bravoure que montrera cette unité d’élite entrée au service de la couronne sous François 1er. Lors du massacre des Tuileries, ils n’ont pas démérité tombant par centaines, ils sont le panache blanc de ces unités étrangères qui ont participé à la grandeur du royaume.

      Du reste ce sont eux qui constitueront les premiers volontaires de la légion étrangère qui portent leurs couleurs rouge et vert. L’ordre qui leur fut donné de déposer leurs armes aura pour effet de précipiter la chute de la monarchie.

      De nos jours la révolte gronde toujours, un peuple bien différent crie sa colère à un gouvernement, héritier des jacobins d’hier.

      Se mêlent aux manifestants, des casseurs, des hordes violentes vêtues de noir dont le seul but est de détruire. Les services de maintien de l’ordre en place sont mis à rude épreuve, l’un de leurs moyens de défense est ce lanceur de balles qui a occasionné des blessures graves provoquant la polémique. Il est troublant qu’il soit fabriqué en Suisse, comme un rappel de cette troupe qui fut également confrontée à la vindicte de la foule.

      L’on dit que la république se défend bien. C’est vrai, elle l’a démontré ne ménageant pas ses peines face à un peuple dont elle prétend détenir son pouvoir par le tout-puissant suffrage universel.

      Louis XVI aimait sincèrement ses peuples comme l’aurait dit son aïeul Louis XIV. Raison pour laquelle il décida de ne pas verser son sang dut-il perdre son pouvoir de droit divin. A-t-il bien agi ? C’est une autre histoire et je dirai que Dieu seul est juge. Réponse de Suisse dira-t-on, peut-être. On ne peut lui enlever son courage, sa grandeur de roi très chrétien, sa grande foi, il suffit de lire son testament pour en être convaincu.

      Le châtiment est tombé sur le Royaume de France mais la promesse faite à Clovis, par la consécration au Sacré-Cœur que fit Louis XVI au Temple, par le sacrifice de sa vie, par le fait qu’il montra son humilité, son espérance et son pardon, est sauve.

      Ces lignes tirées de son testament sont celles d’un grand roi :

      « Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir roy, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve, qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les lois, mais en mesme temps qu’un roy ne peut les faire respecter et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile ».

      Il n’y a rien à rajouter si ce n’est à faire le constat que Louis XVI avait analysé la situation, qu’il était conscient de ses devoirs et de son pouvoir mais que les circonstances démoniaques lui avaient ôté ce dernier. Il l’avait accepté avec humilité telle une offrande vivante. Dieu a ses desseins que la raison ignore.

      Quant à la république, elle joue avec le feu d’où elle tire son origine, depuis bien longtemps. La haine, les discordes et les révoltes ont émaillé son histoire. La lutte des pouvoirs l’empêchant d’avoir cette unité cruciale pour un pays bien qu’elle proclame aux yeux du monde qu’elle est une et indivisible. Ce pouvoir n’est pas le sien, il lui brûle les doigts, il détruit certains hommes placés à sa tête, il suffit d’observer leurs visages en cours de mandat ou à l’issus de celui-ci. Car ils le savent il manque la personne du roi, autrement dit il manque le seul homme investi d’un pouvoir qui n’est pas le sien mais qui lui est confié par le Ciel.

      Ce pouvoir ne leur sera jamais donné, ils assurent juste l’intérim afin que la terre de France continue à exister. Mais à quel prix, en proie à cette déesse raison qui la possède depuis trop longtemps et qui voulant accomplir ses noirs desseins met en œuvre depuis l’origine ses lois scélérates qui emprisonnent un peuple, l’abêtissent, l’avilissent, détruisent des siècles de construction à seule fin de faire disparaître ce passé pour mieux l’assujettir aux puissances mondiales.

      Oui c’est bien l’aboutissement de ce secret si mal gardé car si visible. Nos racines sont bafouées, il n’y aurait pas d’histoire paraît-il ? La grandeur de la France monarchiste est totalement occultée au profit de celle de la république mais…

      La révolte guide ses pas, dès l’origine et se ravive au point de la dépasser. Elle l’autodétruit, pas étonnant pour ceux qui secrètement servent l’éternel tentateur manipulant une troupe de serviteurs, pour certains de bonne foi.

      Marie Julie Jahenny dont les prophéties peuvent servir de trame à notre temps (n’oubliant pas la prière qui est un puissant barrage) nous livrait ces mots le 24 janvier 1882 :

      « Le parti fort sera celui de la victoire du mal. Le petit nombre tombera sous les foudres de ces voix qui font appel au sang et à la chair des corps, pour dérouiller leurs instruments, comme ils disent ».

      […] Il ne sera plus possible de renvoyer ces étrangers qui mélangeront la poussière de leurs royaumes à la terre de la France. Ils auront l’orgueilleuse ambition d’arracher les restes des trésors, l’honneur et la dignité de la France ».

      Nul ne peut dire quand la chute viendra mais nous en vivons les prémices, le Ciel n’a pas dit son dernier mot, comme l’évoque la chanson : « même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or ».

      Quelle autre fleur peut revêtir ce précieux métal si ce n’est le Lys lorsque la fumée de cette république accompagnée de ses œuvres et de ses pompes se sera dissipée.

      https://louischiren6.wixsite.com/peintreetpoete/fin-annonc%C3%A9e-de-la-r%C3%A9publique

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      1. Louis Chiren

        Posté en ce 21 juin 2020 anniversaire de la fuite de la famille royale vers Montmédy où ils seront stoppés à Varennes-en-Argonne dans la nuit du 20 au 21 juin 1791.

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