Le parti communiste, le parti radical et la SFIO signent un accord électoral le 27 octobre 1935 et publie un programme de «Rassemblement populaire» le 12 janvier 1936. C’est ainsi que se constitue un Front populaire qui rapproche pour la première fois les trois grands partis de gauche.
Le 3 mai 1936, en France, le deuxième tour des élections législatives donne la victoire au Front populaire . La coalition remporte 378 sièges contre 220 à la droite.
Le 4 juin, le parti communiste s’étant prononcé pour un soutien sans participation, Léon Blum forme avec les radicaux un gouvernement qui va mener tambour battant de nombreuses réformes sociales : accords de Matignon avec les syndicats (7 juin 1936), congés payés (8 juin 1936), semaine de 40 heures (12 juin 1936)…
Mais la crise mondiale et les réformes elles-mêmes précipitent la ruine de l’économie. Dès le 13 février 1937, Léon Blum décide une «pause» dans les réformes.
Ses atermoiements face à la crise espagnole et à la menace hitlérienne achèvent de le discréditer et dès le 21 juin 1937, il remet sa démission après le refus du Sénat de lui accorder les pleins pouvoirs financiers et le contrôle des changes.
Plongée dans une crise gouvernementale et à la remorque de l’Angleterre, la France se montre impuissante face aux coups de force de Hitler :Anschluss et rattachement de l’Autriche au IIIe Reich (mars 1938), occupation de la Tchécoslovaquie (octobre 1938).
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale et que la Wehrmacht envahit la France, l’état-major et le gouvernement sont saisis de paralysie. L’occupation est bouclée en six semaines malgré la courageuse résistance des troupes françaises. Le maréchal Philippe Pétain est appelé à la tête de l’État et le 10 juillet 1940, l’assemblée nationale issue du Front populaire lui remet les pleins pouvoirs. C’est la fin de la IIIe République, née 70 ans plus tôt d’une autre invasion.