Bernard Peugniez
le 13 septembre à 20:05 ·
Régis Cottet
3 février 2016 ·
Je viens de recevoir ce texte d’un parent d’élève et ne résiste pas à sa diffusion, tellement c’est drôle, mais aussi affligeant !
« Désolée je ne peux pas m’en empêcher. Je craaaque.
Amatrice inconditionnelle de la novlangue pédante, bureaucratique et politiquement correcte, je me dois de partager avec vous les dernières découvertes.
Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air ». Ha ha !
J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais « de taille modeste » et qu’un nain était une « personne à verticalité contrariée ». Si, si !
Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon.
Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ».
Mais cette année, sans discussion aucune, la palme est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège.
Z’êtes prêts ?… Allons-y.
Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maitriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres ».
Il n’y aura plus de dictée mais une « vigilance orthographique ».
Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».
Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive).
Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse », nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête », et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ».
Ah! c’est du sportif, j’avais prévenu !…
Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de jeune félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).
Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.
Signé Martina Chyba, parent d’élève. Ah non, re-pardon… Martina Chyba, « génitrice d’apprenant ».
Ben oui, un « outil scriptutaire » c’est un stylo, un « référentiel bondissant » c’est un ballon, et un « bloc mucilagineux à effet soustractif » c’est une gomme.
Je pense que les « zzzzzzzélites » qui ont inventé de telles conneries devraient tous être en hôpital psychiatrique… »
Le premier réflexe est certes de rire ou sourire mais le clown que je suis est obligé de mettre son masque de tristesse devant de telles inepties et de pleurer
Et en tant qu’enseignant de formation – comme vous l’êtes vous même – je comprends et partage votre tristesse.
Merci Monsieur en effet . Et dire que MOLIERE a mis en scène les PRECIEUSES RIDICULES et pourtant on était loin de ces horreurs
Et après ça, on s’étonne que les élèves sont nuls ! l’Éduc-Nat (par anti-phrase) ferait mieux de leur apprendre lire et à écrire au lieu de les bombarder de c… pareilles ! donc plus les pédagogues éjectent leurs vomissures, plus les jeunes deviennent ignares et complètement crétinisés, ce qui est d’ailleurs le but de la manoeuvre car, à des crétins, on peut faire avaler toutes les « couleuvres » voulues !
Amitiés à tous.