Votre serviteur a voulu écrire pour nos amis transalpins. Les Royalistes d’un certain âge se trouveront confirmé dans leur Foi et leur Tradition, les plus jeunes apprendront peut-être quelque chose… Le Catholicisme intégral trouve son origine dans le Serment du Sacre, où le Roi de France s’engage par serment à : protéger l’Église et défendre la sainte foi Catholique, faire régner la paix et la justice, défendre le royaume et faire preuve de miséricorde.
On se souvient du Testament de Saint Remy
L’histoire confirme cette tradition : conservé dans les archives Royales de Madrid, Il ceremoniale historico e politico (c’est écrit en italien, c’est peut-être la copie destinée à la Couronne de Naples ou au Saint Siège), sous le titre Opera uitlissima à tutti gliambasciatori, ( Un travail trés utile pour tous les Aabassadeurs) définit ainsi la titulature du Roi de France :
–LOUIS XV (le Roi de l’époque), PAR LA GRACE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE, DU SIEGE APOSTOLIQUE LE BIENFAITEUR HEREDITAIRE, DE L’EGLISE DE ROME LE PROTECTEUR PERPETUEL, DE LA LIBERTE DE L’EGLISE DE FRANCE ET DES LIEUX SAINTS LE DEFENSEUR SOUVERAIN DU DROIT.
Depuis la Révolution, on est Royaliste parce Catholiques et Français. Pour beaucoup de ces Catholiques -Vendéens et Chouans sous la Terreur, Chevaliers de la Foi sous le Premier Empire, Ultras sous la Restauration, Légitimistes sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, Providentialistes après la mort du Comte de Chambord- le sceau et l’emblème de la Contrerévolution est la dévotion au Sacré-Coeur, Coeur de l’Amour surmonté de la Croix du Sacrifice, qu’ils arborent dès les guerres de Vendée sur le Drapeau national avec la devise « Espoir et salut de la France » : le Général de Sonis en fera son drapeau. Les liens entre Catholicisme intégriste et Royalisme ne cesseront de se renforcer au XIX° siècle.
D’emblée les Royalistes font montre d’un certain nationalisme Chrétien : La Gazette de France était à l’avant-garde de cette tendance. Le Royalisme Légitimiste se traduisait par une forte anglophobie, le régime de Juillet étant présenté comme un satellite du Royaume Uni, de confession anglicane. Le soutien aux Chrétiens d’Orient et l’appui aux Carlistes espagnols firent partie des thèmes Royalistes. Le nationalisme des Légitimistes a pu pousser certains d’entre eux à prôner l’annexion de la Belgique wallonne et du Cana québéquois.
En ce qui concerne l’esclavage, les Royalistes Légitimistes en tant que Catholiques étaient en grande majorité abolitionistes. Ce sujet permettait d’ailleurs de critiquer les « anglo-saxons » et l’hypocrisie de leur morale protestante prétendument humanitaire. Certains Royalistes Légitimistes ont défendu les nations Catholiques irlandaise et polonaise, ou palestiniaine et libanaise. Cette anglophobie s’estompa au moment de l’unité italienne —qui détruisit deux monarchies bourboniennes (Deux-Siciles et Parne) et trois Monarchies lorraines (Lombardo-Vénitie, Toscane et Modède) et menaçait les Etats du Pape— et quand l’Allemagne menaça la France, germano-protestantisme que dénoncera Maurras.
De façon générale, les Royalistes furent hostiles à la colonisation affairiste d’après 1880. Ils étaient très attachés à la colonisation de l’Algérie, testament de la Légitimité selon Tudesq. Les Légitimistes et les Providentialistes étaient surtout favorables à la colonisation à des fins de Christianisation : Pierre-Antoine Berryer ou Louis de Baudicour s’inquiétaient de la résistance de l’Islam arabe. La critique de la colonisation se renforce chez certains auteurs Légitimistes comme Barbey d’Aurevilly.
À la fin du XIX° siècle, sous le pontificat de Léon XIII qui, sans être libéral est plus enclin à la diplomatie, invite les Catholiques à se rallier à la III° République, au grand dam des Royalistes ! Le terme « intégriste » désigne ceux qui s’opposent aux jeunes sciences religieuses et au progressisme en matière d’exégèse biblique qu’incarne Alfred Loisy ou de philosophie que représente Lucien Laberthonière. Outre les « modernistes », les Intégristes dénoncent les abbés démocrates et combattent au tournant du siècle des déviations qui en relèvent et se multiplient comme l’« américanisme » ou le « murrisme », le modernisme social de l’abbé Romolo Murri.
L’américanisme sera condamné en 1899 et Loisy se verra excommunié avec d’autres en 1908 quand triomphe le courant intégral sous la houlette de Saint-Pie X et de son très conservateur Cardinal Secrétaire d’Etat Rafael Merry del Val, tandis que le terme « modernisme » sera consacré par l’encyclique Pascendi de 1907qui le condamne.
Dans les dernières années du pontificat de Saint Pie X, le mot « intégriste » désignera ceux qui combattent l’ouverture politique et sociale du Catholicisme au modernisme prôné par le Sillon et ensuite, plus généralement, tout opposant à l’ouverture.
Avec les pontificats de Benoît XV puis de Pie XI, une rupture sensible va s’opérer qui va pousser l’Église vers plus d’ouverture à la société civile. Petit à petit minorisé, le tarditionalisme va se nourrir progressivement des apports de différents courants Royalistes dont il peut être réciproquement une source d’inspiration, dans des rapprochements qui vont parfois jusqu’à la symbiose
En France, l’opposition entre les progressistes et les conservateurs va s’étendre au domaine politique en opposant les Royalistes -Les Monarchistes de l’Action Française de Charles Maurras rejoignent les Catholiques restés Royalistes en 1890 et refusant de se rallier à la III° République– aux démocrates et républicains. Si les Cathos Tradis condamnent l’agnosticisme apparent de l’Action Française, une certaine identité idéologique et National-Catholique va rapprocher l’AF de ces milieux dès la parution de l’encyclique Pascendi, saluée avec enthousiasme par la presse maurassienne.
Fin 1926, l’AF( Acction française) –qui prône l’« Église de l’Ordre » et jouit d’une grande popularité auprès de la droite Catholique Française– va se voir condamnée par le Vatican, taxée de positivisme et accusée de subordonner la religion à la politique. À la suite de cette condamnation, le maurrassisme et son nationalisme intégral voient nombre de Catholiques prendre leurs distances et se délite progressivement pour éclater en différents courants durant la seconde guerre mondiale et sous l’Occupation.
L’après-guerre voit une avancée du progressisme Chrétien mais la tendance s’inverse dans les dernières années du pontificat de Pie XII qui, soutenu par le Prince François-Xavier de Bourbon-Parme et la Marquis André Le Sage de La Franquerie, freine cette poussée. C’est dans ces conditions que l’Intégrisme refait surface. La veine Royaliste demeure bien présente de manière durable et profonde dans le courant intégriste qui devient le creuset des oppositions politiques et religieuses à la voie de la modernité désormais engagée, creuset qu’ont rejoint des Pétinistes puis des partisans de l’Algérie Française.
Ce processus historique de conjonction de diverses oppositions au modernisme va trouver un point de focalisation de l’intégrisme qui va prendre corps dans l’opposition à Vatican II puis dans le refus de son application incarnés par l’évêque Marcel Lefebvre, lui-même très marqué par le Royalisme.
Ce dernier réalise une véritable « fusion des opposants » en se posant comme défenseur de la Tradition et en regroupant autour de sa personne anti-républicains, antirévolutionnaires, antimodernistes pour former avec les détracteurs du Concile –que certains considèrent être le fruit d’un « complot judéo-maçonnique »– un courant de rejet de la modernité qui se traduira en 1970 par la fondation de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Puis la Fraternité Saint-Pierre, l’Institut Christ-Roi Souverain Prêtre et la Communauté du Bon Pasteur suivront….
Mrg Marcel Lefebvre et ses disciples s’identifient à l’orthodoxie Catholique et rejettent l’appellation d’« intégrisme » qu’ils incarnent pour beaucoup, se nommant eux-mêmes « traditionalistes ».
Le centre de gravité des débats s’est déplacé de la doctrine sociale à la contestation des nouvelles orientations théologiques, de l’intercommunication oeucuménique, du nouveau cathéchisme, du rite romain et du dialogue interreligieux. Refusant les changements de Vatican II, le mouvement traditionaliste qui se réclame de l’« authentique Tradition » en continuité avec l’Église « de toujours » —qu’il est censé incarner— est rapidement en délicatesse avec Rome.
Fondé en tant qu’association en 1999, Civitas https://www.civitas-institut.com devient un parti politique en 2016. Civitas milite pour la « rechristianisation » de la France et de l’Europe. L’association se définit comme un mouvement social et politique du « lobby Catholique traditionaliste », un « mouvement dont le but est la restauration de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Elle compte en son sein de nombreux Royalistes mais ne prend pas en compte de mots d’ordres Royalistes, préférant lutter au sein de la République. Mais en août 2023, le ministre de l’Intérieur Français Gérald Darmanin engage la dissolution du mouvement après des propos anti-sémites d’un invité de l’université d’été de Civitas . Cette dissolution qui a été est approuvée le 4 octobre 2023 par le Conseil des Ministres a été déferée par Civitas à la censure du Juge administratif.
Dans le chaos actuel, l’Abbé Georges de Nantes (1924-2010) réalise une œuvre incomparable, Catholique, Royaliste, communautariste (nous parlons ici de communautarisme Chrétien), la Contre-Réforme Catholique, en renouvelant la pensée maurassienne dans un esprit Chrétien pour répondre aux erreurs politiques modernes. La CRC veut donner à une Contrerévolution Française de nouveau émergente ses fondements Catho-Tradis.
Contre le modernisme, seul le Royalisme Français revendique la défense de la religion Catholique, combat résumé dans sa devise “Pour Dieu, le Roi et la France”.
Notre catholicisme est intégral. Il embrasse avec vertu toute la foi, la discipline de sacrement, la morale de l’Eglise Romaine sous leur forme la plus traditionnelle et la plus épanouie. Il rejette par conséquent tout ce qui lui est contraire ou par trop étranger ou ennemi. Il s’agit de “chercher le Royaume de Dieu avant tout et sa justice”, assuré de recevoir “le reste de surcroit”. ce qui n’empêche pas mais nous commande au contraire, de travailler au Bien Commun de nos familles, de nos métiers et communes, de notre Nation à qui il ne manque qu’un Roi pour être incarnée, dans un amour du prochain éclairé et fort, tout motivé par l’Amour de Dieu qui est Père de tous. Tel est notre “théocentrisme” si fort opposé au libéralisme au laïcisme, au sécularisme de ce temps. C’est le “Omnia instaurare in Christo” de Saint-Paul (Ephésiens 1:10), choisi par Saint-Pie X, et c’est aussi la devise de Sainte-Jeanne d’Arc, qui est Patronne de la France: “Dieu premier servi !”.
Selon le Dr Luigi Gaspari, dont nous avons eu, mon épouse et moi, l’honneur d’être de ses amis, Royaliste italien et fils spirituel de Saint Padre Pio de Pietrelcina, ce dernier aurait dit avant de mourir en 1968 qu’il fallait revenir à la Tradition mais avec l’indult du pape.
Nous, Royalistes Providentialistes, nous laisserons quand à nous à Dieu, le choix du Roi à venir. Et DANS L’ATTENTE DU PRINCE, nous continuerons à SERVIR le PRINCIPE, agissant selon les principes du Royalise Régentiste
https://www.sylmpedia.fr/index.php/Royalisme_r%C3%A9gentiste
–La civilisation n’est plus à inventer… Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : Omnia instaurare in Christo (Saint Pie X).
Il ne reste plus qu’une chose à faire pour obtenir la restauration Catholique et Royale :
–Il faut prier et agir, agir et prier, toujours à la lumière de la plus extra-ordinaire jeunne fille que l’on ait vu sous le Soleil : Sainte Jeanne d’Arc (François-Marie Algould) !
Toujours sous le signe du double-Coeur de l’Amour surmonté de la Croix du Sacrifice, espoir et salut de la France.
Hervé J. VOLTO, CJA, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (Président 1991-1994), chroniqueur et mémorialiste, membre du Chapitre Général et Délégué Officiel pour l’Italie
A lire : Yves Chiron, Histoire des traditionalistes (Tallandier, 2022, 640 p.)