Le titre semble exhumé d’un vieux livre d’Histoire. Du latin primas, c’est-à-dire « qui est au premier rang », le primat désigne, par tradition, le doyen des évêques, lui-même dérivé de primus, « le plus avancé, premier ». La dignité de primat, généralement due à l’ancienneté du siège, conférait à son titulaire une suprématie sur les autres évêques. L’usage remonte au IVe siècle, lorsque certains sièges épiscopaux de l’Église d’Occident reçurent cette dignité pour répondre au titre d’exarque de l’Église d’Orient. Tombé en désuétude dans l’Église de France, ne confère aujourd’hui plus de pouvoir de gouvernement aux évêques qui, seuls, peuvent en bénéficier.
L’archevêque de Lyon conserve la dignité de Primat des Gaules, accordée en 1079 par le pape Grégoire VII, en mémoire de l’établissement de l’Église sous le ministère de saint Pothin, premier évêque de Lyon et de Gaule, mort en l’an 177. Le titre, quant à lui, désormais honorifique, mentionne les « Gaules » en référence aux Trois Gaules impériales dont Lyon était la capitale : la Lyonnaise, l’Aquitaine et la Belgique. Lyon fut en effet la titulaire de ce titre de l’an 12 av. J.-C. à 297 ap. J.-C., lorsqu’elle fut détrônée par l’actuelle ville de Trèves, en Allemagne. C’est Mgr Olivier de Germay, successeur du cardinal Barbarin, à Lyon, qui est désormais primat des Gaules. Le titre de primat de Normandie, quant à lui attribué à l’archevêque de Rouen, aujourd’hui Mgr Dominique Lebrun, est la seule autre primatie à être encore utilisée, en référence à l’ancienneté du diocèse dont les évêques sont attestés dès la fin du IIIe siècle.
Pour mémoire, voici un article paru sur le blogue du CER dans lequel vous trouverez l’historique des armoiries de Mgr Olivier Certain de Germay de Cirfontaine, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules, ainsi que l’enregistrement de la messe d’intronisation, le 20 décembre 2020 : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/07/01/nouvelles-armoiries-de-mgr-olivier-certain-de-germay-de-cirfontaine/