C’est un très vieux souvenir qui remonte en ma mémoire ce dimanche 25 décembre 2014 . Nous venons de sortir de la messe commémorant la Nativité du Sauveur célébrée en rit extraordinaire à 10H30.
Le 25 décembre 1960, j’avais quinze ans et , comme mes deux frères, nous vouions une sorte de « culte » au seul grand Père que le Ciel nous avait laissé , notre Grand-Pére maternel , Vincent . Pépé était un homme tellement joyeux, tellement gai , que nous l’avions affectueusement surnommé « Pépé Pinson ».
Pépé Pinson m’avait donc pris à part installé dans le fauteuil , providentiellement déserté par la chatte de la maison, placé entre la grande cheminée en calcaire de la cuisine et la fenêtre donnant sur la cour de la forge ; Pépé était Maréchal-Ferrant dans le village de Brizay (86110- Coussay).
Ce que je vais te dire , Alain, m’avait été raconté par mon propre grand-père, un autre soir de Noël, en attendant notre départ pour la messe de Minuit célébrée dans quelques heures dans l’église voisine Saint-Hilaire de Verrue ( NDLRB. Voir photo ci-dessus).
La messe du jour de Noël a toujours, du moins autant qu’il m’en souvienne, présenté quelques spécificités liturgiques. C’est ainsi que l’Evangile de ce jour est le dernier Evangile habituel des messes des dimanches ordinaires. Quant au dernier Evangile de la célébration, c’est celui de l’Epiphanie. Soit attentif tout à l’heure et tu remarqueras sans peine ce que je viens de te dire. Nous y reviendrons tout à l’heure conclut-il en se levant pour aller remettre une bûche dans la cheminée qui crépitait juste à côté de lui.
A vrai dire, tous les textes de ce jour sont interessants à des titres divers. C’est ainsi que lors de la première messe, celle de minuit, l’Introit déclare sentencieusement : ‘ Pourquoi les nations ont –elles frémi, et les peuples médité des choses vaines ? ‘. Quant à l’hymne des premières vêpres , il se termine par cette annonce rien moins qu’inquiétante :
- Demain sera détruite l’iniquité de la terre.
- Et le Sauveur du monde régnera sur nous ».
Le célébrant arrivait maintenant à la fin de sa troisième messe de Noël. Et c’est à ce moment là , continua mon Grand-Père , relatant les souvenirs du sien, que mon attention fut attirée par l’étrange retournement du « canon d’autel », celui justement nommé « canon du dernier évangile » placé à la gauche du gauche du célébrant lorsque celui-ci occupe la position classique du prêtre faisant face au tabernacle. Celui-ci était retourné contre le « gradin » de façon sans doute à éviter au prêtre de le lire par mégarde, alors que, comme je viens de te le dire, il doit être remplacé par le classique dernier évangile, celui de saint Jean (Evangile. I :1-14).
Tu connais le contenu de cet évangile, il annonce l’incarnation du Verbe. D’une certaine façon, il inaugure le Christianisme et c’est ce texte qui n’était plus matériellement visible sur l’autel. C’était comme si le Christianisme lui même qui subissait une éclipse. Plus étrange encore, quel était le texte qu’on allait lire en replacement ? celui annonçant l’arrivée des rois mages, venus déposer leurs présents au pied de l’enfant Dieu.
Alors voilà ce que je pense de la conjugaison de tous les textes dont je t’ai rappelé l’existence. Un jour viendra où le Christianisme sera comme occulté par des événements tant français qu’européens confinant au tragique. Tu te souviens :
- ‘Demain sera détruite l’iniquité de la terre’.
- ‘ Pourquoi les nations ont –elles frémi, et les peuples médité des choses vaines ? ‘
Passé le temps de cette épreuve dont beaucoup ne verrons hélas pas la fin, le roi de France , dont les rois mages étaient la figure , reviendra inaugurer, sans doute au bénéfice de l’Europe entière, un rêgne de justice, de paix et d’amour. Il sera alors donné au monde un certain temps de paix.
- ‘Et le Sauveur du monde régnera sur nous ‘ ».
je ne suis pas prophête reprit pépé Pinson. Je ne verrais sans doute pas ces événements et cela vaut peut-être mieux pour moi. Aurais-je eu la force de supporter les persécutions qui me paraissent annoncées par les textes dont je t’ai rappelé l’existence. Je ne sais, Dieu le sait ? Et puis mon grand-pére se tut et ne parut plus s’intéresser qu’à l’état du feu dans la cheminée, feu, qui il est vrai avait beaucoup décliné pendant ces rappels liturgiques.
C’était un très vieux souvenir qui était remonté en ma mémoire ce dimanche 25 décembre 2014, aujourd’hui donc . Nous venions de sortir de la messe commémorant la Nativité du Sauveur célébrée en rit extraordinaire à 10H30. Pourquoi ces souvenirs Hic et Nunc ? Je ne sais, Dieu le sait . Ce que je sais en revanche, c’est que des nuages grandissants s’accumulent sur la tête de la France et la nôtre du même coup. Mon grand père m’avait confié ce qui précède, il y a maintenant 54 ans. Et lui- même , rappelons le, le tenait de son propre grand-père… Peut-être chaque jour qui passe nous rapproche t-il du sinistre accomplissement dont un jour mon aïeul m’avait entretenu en tisonnant négligemment le feu qui couvait dans la cheminée de la cuisine de la ferme familliale.
Le feu couvait à l’époque, Dieu nous préserve qu’il reprenne aujourd’hui et nous brûle.
Alain TEXIER, CJA. Charte de Fontevrault.
Cette « Explication » ne manque pas de charme Vous la relatez si bien ! Le Feu couve, certes, mais n’en a-t-il pas « toujours » été ainsi? L’Europe, la France ont oublié le Christ…pour un temps. Mais la LUMIÈRE est PRESENTE… L’ESPÉRANCE protégera le monde.
Merci d’avoir apprécié ce texte dans lequel j’ai mis beaucoup de moi mais si nos reniements ont , en effet , été fréquents, les chatiments n’ont pas manqué non plus …
Quand les Chrétiens auront le dos au mur, ils retrouveront leur Foi. Ils seront guidés par le Lieutenant du Christ que Sa Divine Mère nous enverra. Tant qu’il y a une épée et un crucifix en France, on peut espérer…
Hervé
Pingback: Samedi 22 décembre 2018. Fontevristes, venez et voyez les petits cailloux blancs déposés sur notre chemin par la Providence. | La Charte de Fontevrault