Le 10 septembre 2015 à 19h49 par charentelibre.fr
La mairie de Magné (86160), à une trentaine de kilomètres au sud de Poitiers, a confirmé ce jeudi avoir porté plainte en août dernier après le vol des reliques de deux saints dans l’église de la commune, des ossements entourés par un parchemin. Une enquête a été confiée à la gendarmerie sur ce vol peu banal car d’ordinaire, ce sont plutôt les précieux reliquaires où sont entreposés les restes des saints qui font l’objet d’un trafic.
C’est un bénévole de la paroisse qui s’est rendu compte du vol, dont la date précise n’a pas été établie, a indiqué le maire de Magné, Murielle Phelippon. « Il a vu que les deux reliquaires qui sont accrochés au fond de l’église étaient vides. Il n’y avait plus les reliques dedans, les os de Saint-Porchaire et de Sainte-Arthémie qui se trouvaient entourés dans un parchemin. On sait que les reliques étaient encore là le 28 juin, on les a vues sur les photos d’un baptême. Ce qui est curieux, c’est que les voleurs se sont désintéressés des reliquaires. Ils savaient très bien ce qu’ils venaient chercher », a-t-elle dit. Les reliquaires sont des pièces en bois doré, sculptées au XVIIIe siècle et qui sont classées monument historique depuis 1956. La commune de Magné est propriétaire à la fois de l’édifice religieux et des objets qui se trouvent à l’intérieur. La question du préjudice est épineuse car il très difficile à estimer. « C’est n’importe quoi », a réagi le conservateur des antiquités et objets d’art de la Vienne, Thierry Allard. « Elles ont un intérêt historique, mais ça n’a pas de valeur. On peut s’interroger sur l’intérêt de voler ces phylactères, des petits rouleaux de papier, alors que les bras-reliquaires où elles se trouvaient ont une valeur historique et artistique. A moins qu’il n’existe des collectionneurs ou que cela serve pour des cérémonies occultes ou des messes noires », a-t-il estimé. Depuis ce vol, la mairie a fermé l’accès à l’église qui ne sera ouverte que pour les rares offices qui s’y tiennent.