LE ROI PERDU, apparement absent de la scène , mais si présent en pratique dans notre esprit.

Il existe des idées qui, en vertu de leurs racines métaphysiques, défient le temps: elle ne sont ni d’hier, ni d’aujourd’hui, ni de demain, mais possèdent une actualité éternelle; en fonction des circonstances, de telles idées peuvent ou non devenir réalité, sous une forme ici plus pure, là plus conditionnée, mais sans que cela porte en aucune façon préjudice à leur valeur intrinsèque, à leur dignité, à leur caractère rigoureusement normatif.

C’est à cet ordre d’idées, héritage de ce que nous appelons le monde de la Tradition, qu’appartient la Monarchie.

Ni l’unité de la Belgique, ni la démocratie espagnole, ni la forte identité britannique, ni la stabilité des pays de l’Europe du Nord n’existeraient sans la présence réelle et rénovée des Rois (ou Reines) qui allient tout naturellement et par vocation tradition et modernité

Un point important découle de ceci. En toute époque et quelles que soient les circonstances, il faut qu’il y ait des hommes qui témoignent de l‘idée Monarchique, sans se préoccuper de ceux qui, dans leur myopie et leur insatisfaction, ne savent parler que d’ “anachronisme” et de “combat pour des positions perdues”. Cette espèce de dépôt  Sacré doit être gardée dans toute sa pureté, dans l’attente du moment où il sera donné au principe de se réaffirmer.

De quel principe parlons-nous? Du principe Royal: le Roi est la seule autorité Légitime émanant de Dieu.

Le B.A.BA du Royalisme: la Grâce Divine qui fait les Rois de France échappe au pouvoir des hommes, elle ne peut être interrompue et elle est éternellement transmissible à ceux que Dieu a choisi. Elle ne l’a jamais été interrompue et elle ne le sera jamais. On peut décapiter les Rois, les exiler, les oublier, la Grâce Divine court toujours, comme un torrent impétueux dont les effets s’accumulent.

Ce principe vaut pour les Royaliste Français comme pour les Royalistes italiens et tous ceux des pays d’Europe encore en république…

En 1991, l’écrivain Royaliste Français Jean Raspail publie Sire (Editions de Fallois), http://www.chire.fr/A-151019-sire.aspx un roman de pure politique fiction dans lequel un jeune Prince inconnu du grand public, Pharamond de Bourbon, est sacré à Reims le 3 Février 1999 dans le plus grand secret, ce après avoir échappé aux intrigues des services secrets de la République voulant lui barrer la route de Reims, voyant en sa geste Royale un complot aux dimensions internationales, avec espions irlandais, agents de la Congrégation et barbouzes du Vatican pour couronner le tout.

Par une intrigue romanesque, Jean Raspail reprend un sujet qui, loin d’appartenir en propre à la France, concerne également d’autres peuples du continent européen: celui du Roi Perdu. Raspail remettra çà avec Le Roi au-delà de la mer (Albin Michel).

Malgré les différences suscitées par l’histoire, les peuples d’Europe gardent encore le souvenir d’un patrimoine légendaire commun formé d’une bigarrure de mythes. Les anales de nombreuses nations offrent en effet des exemples de Rois donnant leur vie en sacrifice pour le salut de leur peuple, le rachetant en quelque sorte comme le Christ l’a fait pour l’humanité tout entière. A certains de ces Princes saisis par la légende ont été attribuées des survies merveilleuses dans une île fabuleuse, dans un monastère lointain situé dans une impénétrable foret de Bohême ou encore dans un sommeil surnaturel au fond de quelque grotte des montagnes de Thuringe: une attente commune se dessine cependant.

Certains mythes affleurent parfois la conscience collective, prêts à se manifester à la première circonstance comme ils l’ont déjà montré à plusieurs reprises dans le passé.

La reconstitution de ces mythes, explique Yves-Marie Bercé dans un maître-livre, Le roi caché. Sauveurs et imposteurs. Mythes politiques populaires dans l’Europe moderne (Fayard, 1990), devrait apporter quelques éléments à une étude des conceptions populaires de la politique, que l’on pourrait appeler infra- ou tout aussi bien méta-politique, selon le crédit qu’on lui accorde. Cette politique des humbles, des sans-voix a peu de points communs avec les versions plus solennelles de l’histoire.

Le « retour du Roi » s’insert pleinement dans cette thématique de l‘attente populaire.

La Charte de Fontevrault fondée le 25 août 1988 en l’abbaye royale homonyme  a pour but de rassembler des Royalistes de toutes tendance par le mot d’ordre Fidélité-Unité Royale: Fidélité au Prince que l’on a choisi de servir (Orléans, Bourbons, descendance de Louis XVII, futur Grand Monarque encore inconnu de tous) et Unité autour du principe Royal définit plus haut.

Le concept du Roi Perdu nous permet d’étayer notre Fontevrisme. D’abord, le Roi Perdu continue à régner par la seule vertu de son identité: le Roi est mort, vive le Roi! Ensuite, Orléanistes, Légitimistes, Survivantistes et Providentialistes ont en commun de vouloir un Roi pour la France et d’attendre leur Roi. Les Providentialistes en particulier -la Charte de Fontevrault s’inscrit parfaitement dans la mouvance Providentialiste qui laisse à Dieu le choix du futur Roi- savent qu’il existe quelque part, ce même s‘il ne connaissent pas son identité exacte, un Roi que Dieu veut nous redonner et ont conscience de son existence: ils l’attendent, qui qu‘il sera.

Le fondateur de notre Charte de Fontevrault, Alain Texier (Président Honoraire de la Charte de Fontevrault Unité-Fidélité Royale -Président 1988-1991- membre du Chapitre Général, auteur d‘un livre inégalé à ce jour Qu‘est ce que la Noblesse? (Taillandier), docteur en droit, diplômé de Science politique) a conçu un très intéressant ABC du Providentialisme auquel votre serviteur vous renvoie. http://chartedefontevraultprovidentialisme.wordpress.com/5-abcedaire-providentialiste-le-royalisme-providentialiste-de-a-a-z/

Ce qui est du domaine du Sacré l’est aussi du politique: le Royalisme, c’est la transcendance du politique. Le principe Royal ne repose pas sur la Foi que l’on a en lui. L’école maurassienne a démontré qu’il importe peu que l’on y croit ou pas, l’expérience historique est là. Cela ne peut pas se peser. Dieu est Dieu, et le Roi Son Lieutenant est le Roi. Le vrai Royaliste sait que le Roi Perdu incarne, sans vanité mais à l’évidence, un principe Divin, éternel et sans partage.

Mais attention, cette Royauté de Droit Divin n’est pas plus absolue que tyrannique: elle est tempérée par les Lois Fondamentales du Royaume de France qui définissent les droits et les devoirs du Roi et règlent le mode de gouvernement Royal comme la transmission de la Couronne.

La perte de la Foi, les fois substitutives de la Russie soviétique et de l’Allemagne nazie, la crise de l’après-guerre et le désespoir social ont paradoxalement préparé le terrain au réveil du symbole Royal. Devons nous attendre la venue d’un messie qui sera à l’origine d’un renouveau spirituel, ou celle d’un Roi issu de la lignée Davidique qui règnera sur la France et sur l’Europe? A moins qu’il s’agisse d’un seul et même personnage?

L’Ascendance Davidique des Rois de France explique la geste surnaturelle de Sainte-Jeanne d’Arc qui fut Apôtre et Martyre de la Royauté Universelle de N.S. Jésus-Christ et du caractère Sacré et Divin du Roi de France Son Lieutenant et Parent.

Où placer sur l’échiquier, cet héritier Royal promis, annoncé et attendu, dont la silhouette se dessine aux confins lointains de l’Histoire et de l’oubli? Faut-il s’inquiéter ou s’émouvoir du retour du Sacré en France à travers la personne d’un descendant de Clovis, de Charlemagne, de Saint-Louis et du Roi Soleil? Seul compte le symbole Sacré et son cheminement dans l’âme de la Nation.

Quel est donc cet homme qui remonte le cour de l’Histoire pour défier le III° Millénaire au seul motif du Droit Divin? Et tout d’abord, qu’est-ce qu’un Roi? Le Roi peut être un pasteur ou un guerrier, mais ce n’est ni la propriété ni la guerre ni la conquête qui font le Roi: non, c’est sa représentativité. Nul -pas même les athées- ne doutent plus de l’aspect religieux de la Monarchie. L’important n’est pas tant le pouvoir Temporel du Souverain que son caractère Sacré.

Le Roi, c’est l’incarnation de la Nation, son chef naturel. Le Roi est ainsi un point de rencontre, un “axe du monde” reliant le ciel et la Terre: Lieutenant de Dieu sur Terre, il fait descendre les Grâces du Ciel sur son peuple et, chef naturel de sa nation, il fait remonter les prières de son peuple vers le Ciel. L’architecture des cathédrales, et avant tout celle de Reims -la cathédrale du Sacre!- nous le rappelle et nous invite à l’élévation.

La Royauté Française est Sacrée et Divine, elle n’a pas à se justifier: elle est. Le retour du Sacré est dans l’air du temps. Pas de Sacré, pas de Royauté, et on pourrait dire à l’inverse, pas de Royauté, pas de Sacré. Le Roi règne sur le Pays avant de régner sur le peuple. D’autre part, ne régner que sur la population, c’est renoncer à l’aspect spirituel de la Royauté.

Le Roi de France – pas des Français! – se veut Roi du peuple mais aussi champs et des forêts, des lacs et des montagnes, des moutons et des sangliers, des biches et des truites. Le vrai Roi est partout chez lui. Ce n’est pas une question de propriété: il est lui-même le Pays, dans l’unité de l’incarnation. D’ailleurs, le Roi de France n’est pas tenu de fixer sa capitale à Paris: là où est le Roi, la est la France! D’où Versailles et les merveilleux Châteaux de la Loire, par exemple.

Aujourd’hui, le vrai Roi serait également Roi des centres urbains, des autoroutes, des usines, des hypermarchés. Des cités HLM également, qu’il peut décider de faire abattre

Car si le Sacerdoce Royal, selon Saint-Louis, consistait à défendre le Bien Commun et à protéger la Foi Catholique, ce Bien Commun consiste en la défense de nos Valeurs Chrétiennes, familiales et patriotiques, de notre culture, de nos racines gallo-romano-Franques, de notre patrimoine autant artistique que naturel, de notre ruralité -chasse, pêche, nature et traditions- de notre agriculture, de notre industrie, de notre économie: le Roi c’est la présence du Sacré dans le pouvoir, l’incarnation du principe Royal, la façon la plus élevée de servir la France.

Car la Royauté ne repose pas sur l’avoir, mais sur l’être.

Les soutiens au Roi Perdu sont nombreux: en Ecosses, aux Féroé, en Irlande, sur les pentes du Mont Ventoux, au fin fond d’une vallée des Alpes, sur une petite île orange et parfumée située en plein coeur de la Méditerranée et en d’autres lieux de la Méditerranée Chrétienne et de l’Europe Catholique, des moines prient dans leurs chapelles silencieuses pour le futur Roi de France, quel que soit  son nom, et cela seulement parce qu’il sera l’élu de Dieu

La Charte de Fontevrault et sa Flotte Providentialiste l’ont bien compris.

C’est là que tout commence. Le pouvoir de l’absence…

Le pouvoir de l’absence a fonctionné en France. Nul ne le sait. On ne s’est pas donné le mot. Ceux qui faisaient le voyage jusqu’à Froshdorff n’obéissaient à aucune incitation organisée. Ce n’était pas un pèlerinage, seulement le désir et le besoin qu’on éprouvait à engager humainement sa Foi sur cette Terre, à placer symboliquement ses mains entre les mains d’un suzerain de Droit Divin: et c’est pour aujourd’hui retrouver cette manière de pur lien féodal qui échappe aux fausses hiérarchies culturelles et socio-économiques déchristianisées auxquelles nous sommes tous démocratiquement soumis sans aucune contrepartie spirituelle, qu’il y a encore des Royalistes en France. L’absence du Roi, ce n’est pas le vide: elle agit au contraire comme un révélateur.

Les vrais Royaliste prient et agissent. Chacun à son poste! Comme les regrettés Abbé Georges de Nantes, http://www.crc-resurrection.org/ Marquis de La Franquerie, http://www.marie-julie-jahenny.fr/le-marquis-de-la-franquerie.htm François-Marie Algould http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Marie_Algoud en leur temps. Ils respirent l’air frais de l’aube Royale qui pointe. Ils ressentent au plus profond d’eux même la sensation libératrice d’être dans la vérité. Ils ont frappé à la porte du Sacré sans rien demander pour eux-mêmes. Ils ont simplement voulu s’assurer de la présence Royale. Ils auraient peu de chose à dire au Roi, seulement avoir la satisfaction naïve de savoir que ce qu’il représente est à nouveau incarné. Lui, il n’aurait rien à leur répondre, sinon leur exprimer le bonheur et la fierté de voir qu’eux aussi, ils existent.

Peu à peu, les Royalistes se sont multipliés, comme les fourmis au soleil dans une pinède du midi en plein été. Au fil des jours, il s’en est fait tant et tant qu’à la longue ils commencent à se reconnaître entre eux. On ignore combien ils sont. Le secret a prévalu: le secret est l’essence du renouveau!

Car face à l’islamisation de notre société et la mondialisation qui s’avance, le devoir d’insurrection s’impose: Sacrer le Roi ou disparaître!

C’est cette renaissance qu’il faut préparer. Et envisager toutes les hypothèses: de l’invasion étrangère au référendum, en passant par un soulèvement populaire ou le coup d‘Etat.

Nous avons à reconquérir la France. Il n’y a pas d’autre but (Maurice Barrès 1862-1923).

Nous avons déjà démontré la possibilité et même la nécessité d’une politique Royaliste Providentialiste. Ainsi se trouverait définit un objectif d’une Légitimité inattaquable, à la fois précis et réalisable: celui de la cause, qu’il convient de situer hiérarchiquement au-dessus de tous “partis pris”. Parce que, au-delà de l’argutie sur l’Aînesse comparée des différentes branches, nous, Fontevristes, nous connaissons également la Légitimité d’exercice, comme fondamentale.

Hervé J. VOLTO, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (Président 1991.1994), membre du Chapitre Général et Délégué Officiel pour l’Italie

A lire: Jean-Paul Roux, Le Roi, Mythes et symboles (Fayard).

3 thoughts on “LE ROI PERDU, apparement absent de la scène , mais si présent en pratique dans notre esprit.

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