L’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel honore de sa présence les cérémonies commémoratives de la mort de Louis XVI à Limoges

 

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De gauche à droite, à la sortie de la messe de requiem celébrée pour le roi Louis XVI et pour la France, Pascal Gambirassio d’Asseux, Loïc Barataud, Alain Texier, M° Philippe Pichon.

 

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De droite à gauche, dans la  cave  voûtée du Restaurant le Croquembouche sis  place Haute Cité où le  repas avait été servi M° Philippe Pichon de la Lieutenance , Flor Maria Munoz Banales comtesse Gambirasio d’Asseux de la Lieutenance et Alain Texier.

 

 

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Lieutenance de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel

L’Ordre des Hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem, constitué vers 1060, placé sous la règle de saint Augustin et sous la protection spirituelle des Patriarches Grecs Melkites de Jérusalem, est considéré comme le plus ancien de la Chrétienté parce qu’il tient ses racines d’une très ancienne communauté de moines arméniens ayant établi son principal hôpital près la porte Saint-Lazare de Jérusalem en 530 pour soigner les lépreux.

Durant les Croisades, les chevaliers lépreux de l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem ont participé à la défense des Lieux Saints. Au demeurant, la Règle des autres Ordres chevaleresques (notamment l’Ordre du Temple et celui des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem appelé plus tard Ordre de Malte) commandait que leurs chevaliers atteints de ce mal aillent rejoindre les rangs de l’Ordre de Saint-Lazare. L’Ordre de Saint-Lazare s’est ainsi militarisé durant cette période (comme d’ailleurs l’Ordre de l’Hôpital Saint-Jean), puis la Bulle du Pape Alexandre IV « Cum a Nobis Petitur », du 11 avril 1254, l’a confirmé en tant qu’Ordre Religieux, Militaire et Hospitalier, c’est-à-dire que les chevaliers prononçaient leurs vœux monastiques tout en participant aux soins des malades. Il est à souligner le caractère initialement œcuménique de l’Ordre, alors composé d’Arméniens, de Grecs melkites, de Grecs orthodoxes, de catholiques romains.

L’Ordre de Saint-Lazare participa aux importantes batailles (prise de Saint-Jean d’Acre, Gaza, Damiette, La Mansourah) tout au long de l’existence du Royaume de Terre Sainte jusqu’à la chute de Saint-Jean d’Acre en 1291. Le roi Louis VII, au retour de la 2ème croisade en 1149, avait ramené avec lui quelques chevaliers de Saint-Lazare car il estimait beaucoup cet Ordre et lui fit de nombreux dons, en premier lieu le château royal de Boigny (près d’Orléans), qui constitua le siège magistral de l’Ordre en Europe à partir duquel celui-ci rayonna dans toute l’Europe médiévale.

Au cours de cette période, les chevaliers fondèrent des Grands Prieurés dans les royaumes européens avec la protection des souverains respectifs. Toutefois, c’est en France, sa seconde patrie après la Terre Sainte, qu’il connut son plus grand développement et où il sera considéré, aux XVIIème et XVIIIème siècles comme le plus prestigieux des Ordres en France après les Ordres du Roi (Ordre unis de Saint-Michel et du Saint-Esprit). Le roi Philippe le Bel avait d’ailleurs décidé en 1308 de le prendre sous sa protection, ce que firent, à sa suite, tous les rois de France jusqu’en 1830, mais ce qui n’ôtait en rien le caractère souverain de l’Ordre.

Au XVIème siècle, le Prieuré de Capoue (Italie-Sicile) fit sécession et fut uni à l’Ordre de Saint-Maurice de la Maison de Savoie ; à la même époque, l’Ordre connut quelques autres séparations portant création de plusieurs branches en raison de la fondation d’Eglises séparées de Rome : Protestantisme et Anglicanisme ; à l’image d’ailleurs de ce qui se produisit pour l’Ordre de Malte dont on connait aujourd’hui plusieurs rameaux.

En 1608, Henri IV, converti au catholicisme depuis 1593, décida d’unir l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et l’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel créé à sa demande par le Pape Paul V. Cependant, Henri IV, par Lettres patentes du 29 mai 1609 entendit confirmer formellement qu’en aucun cas l’Ordre de Saint Lazare n’était supprimé en raison de cette union.

L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem joua également un rôle de premier plan dans le cadre de la Marine de guerre française sur le rivage atlantique avec comme port d’attache Saint-Malo. Le Grand Maître de l’Ordre reçut le brevet de chef d’escadre avec droit de commander celle-ci à part en cas de jonction avec la flotte royale et de ne relever directement que du général en chef (le Chef d’Etat-Major des armées d’aujourd’hui). En 1677, l’Ordre fonda une académie de Marine, située rue Saint-Claude dans le Marais. Parmi ses élèves, on comptera le chevalier de Brienne-Conflans qui devait devenir vice-amiral et maréchal de France. Aux XVII-XVIIIème siècles, la flotte de l’Ordre comptait 10 frégates avec comme mission de faire la chasse aux pirates, principalement de la Biscaye et d’Ostende et de protéger le littoral breton des Anglais, ce que la Marine royale n’avait pas les moyens de réaliser. L’Ordre assumait également l’éducation des futurs officiers, par l’administration de l’Ecole militaire de Paris.

A la fin du XVIIIème siècle, le Pape Clément XIV, par la bulle « Militarium Ordinum Institutio » du 10 décembre 1772 prononça la sécularisation et le caractère laïc des deux Ordres unis ce qui, notamment, autorisa les chevaliers à se marier. En 1774, un concordat pour des actions communes et une reconnaissance mutuelle fut conclu entre les Ordres unis de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel et l’Ordre de Malte. Enfin, il ne faut pas oublier que des chevaliers de Saint-Lazare participèrent à la Guerre d’Indépendance américaine (1775-1783).

Pendant la Révolution française, la plupart des chevaliers de Saint-Lazare combattirent dans l’Armée Catholique et Royale ou dans l’Emigration (l’Armée des Princes). Le futur Louis XVIII, alors comte de Provence, lors de son exil, confirma le caractère œcuménique de l’Ordre par la remise de la croix de l’Ordre à des personnalités issues des différentes confessions chrétiennes : en 1799, le Tsar Paul Ier, son fils, le futur Tsar Alexandre Ier et plusieurs membres de la famille impériale et de la haute aristocratie russe (Orthodoxie) et, en 1807, le Roi Gustave IV de Suède, le Prince Frédéric de Suède et plusieurs gentilshommes suédois (Protestantisme). Les trois fins de l’Ordre, telles qu’elles sont énoncées aujourd’hui, se trouvaient ainsi réunies : les œuvres hospitalières, le concours à l’unité entre les Chrétiens, le maintien des valeurs et traditions chevaleresques.

En 1841, l’Ordre renoua avec ses origines orientales en se plaçant sous la protection spirituelle du Patriarche grec melkite catholique Maximos III Malzoum lors de sa visite à Paris et poursuivit ses actions hospitalières durant tout le XIXème siècle, tant en Orient (en Tunisie, notamment) qu’en Occident.

Tout au long du XXème siècle, malgré le séisme des deux guerres mondiales, l’Ordre se maintint en France, en Espagne et au Royaume Uni. En 1936, l’Ordre fonda « l’œuvre des pauvres lépreux » et, durant la seconde guerre mondiale, il créa un service d’ambulance pour le front : « l’Anglo-American Corps » portant les insignes de l’Ordre et l’inscription « Service Hospitalier de l’Ordre de Saint-Lazare », en activité jusqu’à l’armistice de juin 1940. De 1942 à 1945, il créa « les Volontaires secouristes de Saint-Lazare » afin de porter secours aux blessés lors des bombardements. Il prit part aux actions de Résistance et, en 1947, son chef reçu une citation à l’ordre de la Nation avec une reconnaissance de l’Etat pour « le Corps lazariste ». A partir de la seconde moitié du XXème siècle, les Grands Prieurés furent progressivement rétablis en Europe et en Amérique.

En 1973 et 2004, des divergences lors de l’élection du Grand Maître conduisirent à des scissions et à la coexistence de trois Juridictions : celle dirigée par duc de Brissac, celle dirigée par François de Bourbon, duc de Séville et celle dirigée par le prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou. Les deux premières se sont réunifiées en 2006 sous la Grande Maîtrise du duc de Séville. Depuis 2008, le Grand Maître en est Don Carlos Gereda y de Borbón, marquis d’Almazán.

En 2010, la troisième Juridiction élut Grand Maître le comte Jan Dobrzensky Z Dobrzenicz comme successeur du prince Charles-Philippe d’Orléans.

En 2012, certains membres influents de cette Juridiction entreprirent de transformer sa nature œcuménique, spécificité de l’Ordre depuis ses origines, en Institution strictement catholique, excluant ainsi tous les confrères d’autres confessions. De nombreux membres quittèrent alors celle-ci et fondèrent la Lieutenance de l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le choix du nom de « Lieutenance » indique cependant la volonté de ne pas ajouter une nouvelle Juridiction de l’Ordre, au sens strict, mais de regrouper, pour lors, ceux qui entendaient maintenir la tradition de l’Ordre en attendant de voir comment les choses pourraient évoluer. La Lieutenance de Saint-Lazare entretient des relations suivies et confraternelles avec la Juridiction placée sous la Grande Maîtrise de Don Carlos Gereda y de Borbón, marquis d’Almazán.

Les relations entre le Vatican et l’Ordre de Saint-Lazare : précisément en raison de sa nature œcuménique, l’Ordre de Saint-Lazare ne peut être reconnu formellement par le Vatican, à la différence, notamment, des Ordres de Malte et du Saint-Sépulcre parce que ces derniers sont exclusivement catholiques romains. Cependant, en témoignage de son union dans la foi chrétienne avec le Saint-Siège, des prêtres catholiques romains sont régulièrement désignés par leurs évêques respectifs comme chapelains dans l’Ordre.

Citons, pour terminer, quelques personnalités célèbres des XIX et XXème siècles qui furent chevaliers de Saint-Lazare ou membres du Comité créé en 1844 pour soutenir ses actions, notamment en Terre Sainte et en Egypte  : Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Alexandre Dumas, le comte Joseph de Maistre, le duc de Clermont-Tonnerre, le comte de Montalembert, le Dr Albert Schweitzer, le cardinal Liénart, évêque de Lille, le général de Castelnau, l’amiral Lacaze, le général Weygand, Henri Bordeaux, le duc de Levis-Mirepoix, le cardinal Baudrillart, recteur de l’Institut Catholique de Paris (tous quatre membres de l’Académie Française).

* Ordre international, en France association régie par la loi du 1er juillet 1901

Pascal GAMBIRASSO D’ASSEUX  membre de la Lieutenance

 

0 thoughts on “L’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel honore de sa présence les cérémonies commémoratives de la mort de Louis XVI à Limoges

  1. conseilesperanceduroi

    Alors, là…Notre sidération n’a d’égale que notre hilarité. Comment cela est-il possible ? Même en rêve, nous n’aurions pu imaginer voir débarquer à Limoges ce qui se fait de plus risible en matière de faux ordres de chevalerie. Car, en France, terre d’accueil du véritable ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare (né en Terre Sainte), celui-ci N’EXISTE PLUS DEPUIS SON EXTINCTION VOLONTAIRE SOUS LOUIS XVIII PUIS CHARLES X ET SA SUPPRESSION PAR…LOUIS-PHILIPPE 1ER D’ORLÉANS.
    Un bref rappel sur le blogue du Conseil dans l’Espérance du Roi ” Les hochets d’Orléans” (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2015/01/25/les-hochets-dorleans/). Et un petit retour aux sources dans un excellent petit ouvrage de Philippe Du Puy de Clinchamps (pourtant fieffé orléaniste) intitulé tout simplement “LA CHEVALERIE”.
    NB. Comment ce faux ordre de Saint-Lazare peut-il s’adjoindre le vocable de Notre-Dame du Mont-Carmel (ordre également disparu) qui est aussi associé à un autre hochet, le faux ordre royal de l’Etoile, récemment recréé par le prince Henri d’Orléans et dont le grand maître n’est autre que Richard Finell, faux comte d’Auxois mais vrai chanteur d’opérette ? On croit encore rêver.

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    1. alaintexier Post author

      Toute les opinions sont libres. Pourtant, je n’ai pas encore trouvé le moyen d’interdire à des royalistes d’assister à des cérémonies commémoratives, de la mort du roi; il n’est d’ailleurs pas exclu qu’en d’autres lieux un ” Régent” y assiste aussi … Nous ne sommes déjà pas si nombreux.

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      1. conseilesperanceduroi

        Il ne s’agit évidemment pas, cher Alain, ” d’interdire à des royalistes d’assister à des cérémonies commémoratives, de la mort du roi “. Il n’était question que de pointer du doigt la vanité des hommes et leur attachement à des signes extérieurs qui ne doivent tromper personne. Surtout en un tel jour de recueillement pour le sacrifice ultime du roi.

        J’ajouterai que l’équivoque qui est cultivée par ledit faux-ordre de chevalerie se lit en filigrane dans le paragraphe du texte de P. Gambirasio d’Asseux relatif aux rapport de l’association avec le Saint-Siège. Il oublie en effet le communiqué du 15 avril 1935 repris le 21 avril 1953 dans lesquels le Vatican rappelait que l’authentique ordre de Saint-Lazare avait été aboli par la France aussi bien que le Saint-Siège et le demeurait. Ce communiqué se concluait ainsi : ” Chacun comprend sur quel sable mouvant est construit l’édifice du prétendu ordre de Saint-Lazare, objet de ce communiqué; et combien sont dépourvus de fondement et de réalité les titres de chevalier, commandeur, etc. pour les laïcs, et de monseigneur, pour les ecclésiastiques, que s’attribuent ceux qui y sont reçus…”
        La distance existant entre le Saint-Siège et le faux-ordre ne tient évidemment pas à la nature prétendument oecuménique de ce dernier mais à son existence même !
        Quant à la France, nous disposons d’un courrier personnel du Grand Chancelier de la Légion d’honneur rappelant que ce Saint-Lazare actuel n’est qu’une association de type loi de 1901 et qu’il n’est pas reconnu par notre pays comme étant un authentique ordre de chevalerie.

        Alors, effectivement et comme le note Xavier, ne retenons que l’excellence…du costumier !

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