Ce que l’on disait en 2008 de la querelle Orléaniste / Légitimiste

LA QUERELLE ORLEANISTE ET LEGITIMISTE

Publié le 10 janvier 2008 par Louis Giraud

Le légitimisme est une tendance politique royalis française, basée sur la loi fondamentale du Royaume de succession par ordre de primogéniture mâle, d’une part, et d’indisponibilité de la Couronne, d’autre part, selon lesquelles le roi de France ne peut être que l’aîné des Capétiens, par voie de conséquence le chef de la maison de France, même s’il s’agit d’un prince étranger voire l’ex-souverain d’un autre royaume (tel Alphonse XIII d’Espagne, considéré par cette tendance comme légitime roi de France de1936 à 1941), suivant la succession par ordre de primogéniture mâle, qu’on appelle laloi salique, ou encore la « loi des mâles » (expression de Maurice Druon) ; d’après cette tendance politique le roi de France (et de Navarre) — à travers cette loi de succession intangible — est désigné par Dieu, et non pas élu par de grands électeurs comme l’Empereur ou comme le roi de Pologne.

 

Cette tendance est née en 1830, lors de la prise du pouvoir par Louis-Philippe, avec les royalistes partisans de la branche aînée des Capétiens, représentée par le roiCharles X (de 1824 à 1836), puis par son fils le « comte de Marnes » (Louis « XIX », de 1836 à 1844), puis par le neveu de ce dernier, qui porte d’abord le titre de « duc de Bordeaux » puis celui de « comte de Chambord » (Henri « V »).

Le 20 septembre 1833, alors qu’est célébrée à Prague la majorité du duc de Bordeaux, qui attire de nombreux royalistes français, les puissances européennes de la Sainte-Alliance ont ouvert depuis le 9 septembre la conférence de Münchengrätz, enBohême. Au cours de cette conférence, aucune résolution n’est arrêtée à l’encontre de la monarchie de Juillet ni, a fortiori, pour rétablir les Bourbons de la branche aînée sur leur trône. D’ailleurs, à la suite du Royaume-Uni, l’Autriche, la Prusse et la Russieont reconnu Louis-Philippe en 1830. Les légitimistes ne peuvent donc plus compter, comme en 1814, sur les armées étrangères pour reconquérir leur couronne[1].

Les légitimistes français ne peuvent donc tabler que sur leurs propres forces. Or, les tentatives de soulèvement – comme l’insurrection royaliste dans l’Ouest de la France en 1832 que tente d’organiser la duchesse de Berry – échouent, tandis que le parti légitimiste connaît une constante érosion électorale.

En 1883, à la mort du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri « V », « comte de Chambord », petit-fils de Charles X, une grande partie des anciens légitimistes – appelés par leurs adversaires « Blancs d’Eu », ou plus généralement « orléanistes » – a reconnu comme héritier légitime du trône de France, l’aîné de la branche cadette d’Orléans, petit-fils de Louis-Philippe, Philippe d’Orléans, « comte de Paris » (Philippe « VII » pour ses partisans).

Cependant, une partie des légitimistes, se basant sur les lois fondamentales du Royaume, qui ne reconnaissent pas le principe de nationalité issu de la Révolution Française, a reporté alors ses espoirs sur un ex-infant d’Espagne, Jean de Bourbon, « comte de Montizón », aîné depuis 1861 des descendants de Philippe V d’Espagne(né Philippe de France, duc d’Anjou) et nouvel aîné depuis 1883 de tous lesBourbons. Jean de Bourbon (Jean « III » pour ses partisans), et surtout son filsCharles, disputaient depuis de longues années, et vainement, le trône madrilène à leur cousine Isabelle II d’Espagne (puis au fils de cette dernière, Alphonse XII), qui l’occupait à leur détriment.

Depuis lors, ces légitimistes français – appelés par leurs adversaires « Blancs d’Espagne », ou plus récemment « alfonsistes » – ont continué de considérer l’aîné des Bourbons comme le légitime prétendant au trône de France, même quand celui-ci se trouvait être un ex-roi d’Espagne, comme ce fut le cas en 1936 en la personne d’Alphonse XIII d’Espagne, à leurs yeux « Sa Majesté le roi Alphonse Ier de France ».

Le légitimisme moderne est apparu après la Seconde Guerre mondiale. Jacques Henri de Bourbon, « duc de Ségovie », écarté de la succession éventuelle au trône d’Espagne par son père (pour cause de surdité due à une maladie d’enfance mal soignée), au profit de son frère cadet Jean de Bourbon, « comte de Barcelone » et père de l’actuel roi d’Espagne Juan Carlos, a manifesté ses droits, en 1946, en tant qu’aîné des Capétiens, reprenant le titre de « duc d’Anjou ». Le duc de Bauffremont a fondé l’Institut de la Maison de Bourbon qui regroupe les légitimistes.

Le légitimisme moderne n’incarne plus une revendication politique mais une tradition historique, se démarquant là du « comte de Paris » et des orléanistes. La manifestation traditionnelle des légitimistes est la messe annuelle pour le repos de Louis XVI etMarie Antoinette à la chapelle expiatoire, dont ils ont obtenu la réouverture.

Leur tendance, longtemps peu connue du grand public, a connu un certain regain à l’occasion du Millénaire capétien de 1987, où le prétendant légitimiste d’alors, Alphonse « II », duc « d’Anjou et » de Cadix (mort en 1989) a beaucoup voyagé en France, présidant de nombreuses cérémonies commémoratives.

Il faut par ailleurs savoir que depuis l’avènement de Juan Carlos en 1975, d’une branche cadette des descendants d’Alphonse XIII d’Espagne, l’aîné des Bourbons, héritier présomptif de la couronne de France, ne prétend plus au trône d’Espagne [2]. C’est une des raisons pour lesquelles le légitimisme connaît depuis trente ans un nouveau courant de sympathie.

Le légitimisme actuel s’est doté de plusieurs instances. Au premier chef figure l’Institut de la maison de Bourbon, fondé en 1973 par Jacques Henri de Bourbon, « duc d’Anjou et de Ségovie ». Il a été reconnu d’utilité publique en 1997. Placé sous la haute autorité de Louis de Bourbon, « duc d’Anjou », successeur à la onzième génération de Louis XIV, son président est actuellement Jacques de Bauffremont.
L’Union des cercles légitimistes de France (U.C.L.F.) a été fondée en 1979 par Gérard Saclier de la Bâtie. Son objectif est d’encourager l’étude de la légitimité historique française et de faire connaître la monarchie. Elle regroupe un grand nombre d’associations et de cercles. Elle en coordonne les activités.
Le mouvement légitimiste démocrate est représenté par le Rassemblement Démocrate.

Parmi les revues légitimistes, on peut citer La Gazette royale (organe de l’UCLF, fondée en 1984), La Blanche Hermine, organe de la Fédération bretonne légitimiste(FBL), fondée en 1987) ou encore Le Lien légitimiste, fondé par Gérard de Villèle, et dont le siège social se situe 10, place Foire-le-Roi, à Tours.

Parmi les personnalités légitimistes les plus médiatiques, on peut citer l’animateur de télévision Thierry Ardisson, proche du Rassemblement démocrate qui prône une démocratie couronnée, à la manière de l’Espagne de Juan Carlos ou encore le journalisteStéphane Bern.

L’Orléanisme proprement dit est une tendance politique française née en 1830 d’une division entre royalistes.

Les orléanistes, partisans de la branche cadette d’Orléans, « usurpatrice » à cette époque du trône de ses cousins, en la personne de Louis-Philippe Ier d’Orléans, roi des Français, s’opposaient aux légitimistes, partisans de la branche aînée des Bourbons, qui venait d’être chassée du trône de France, par la Révolution, en la personne du roi Charles X, dernier « légitime » roi de France.

En 1883, à la mort du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri « V », « comte de Chambord », petit-fils de Charles X, de nombreux légitimistes se rallièrent à l’aîné de la branche d’Orléans, Philippe « VII », « comte de Paris », petit-fils de Louis-Philippe. Cependant d’autres légitimistes ont considéré le nouvel aîné des Bourbons comme le légitime prétendant au trône de France, en l’occurrence Jean « III », « comte de Montizón ». Leur tendance a connu un net regain depuis les années 1980 lorsque Alphonse « II », duc « d’Anjou et » de Cadix, a beaucoup voyagé en France, présidant de nombreuses cérémonies commémoratives, notamment lors des célébrations du millénaire capétien en 1987.

Aujourd’hui, l’actuel aîné de la branche d’Orléans est Henri « VII », « comte de Paris » et « duc de France ».

Les partisans de la légitimité de la branche d’Orléans sont divisés entre les partisans d’une monarchie autoritaire, regroupés autour de l’Action française fondée par Charles Maurras, et les partisans d’un régime parlementaire, regroupés autour de la Nouvelle Action royaliste de Bertrand Renouvin et du Rassemblement Démocrate de Jean-Marie Wante.

Dans un sens beaucoup plus large, l’orléanisme est aussi l’une des trois « traditions » de la droite française (aux côtés du « légitimisme » et du « bonapartisme ») selon l’historien René Rémond.

Le lien ci-dessous  vous permettra de retrouver le  caractère hypertextebdes  mots inscris en bleu ci-dessus

http://louisgiraud.over-blog.fr/article-15516757.html

0 thoughts on “Ce que l’on disait en 2008 de la querelle Orléaniste / Légitimiste

  1. Hervé J. VOLTO

    Selon Stéphane Rials, il existe une fausse symétrie entre Légitimisme et Orléanisme. Les Légitmistes, sucesseurs moraux -parfois descendants directs !- des Armagnacs du temps de la Guerre de Cent-Ans, des membres de la Ligue Catholique du temps d’Henri de Navarre, des résistants Contrerévolutionnaires du Conseil Supérieur de l’Armée Catholique et Royale de Vendée, des Chevaliers de la Foi et des Ultra-Royalistes de la Restauration comme des Zouaves pontificaux, entendent être fidèles de la Tradition Catholique -Testament de Saint-Rémy oblige- et militent activement pour tenter de restaurer les principes politiques qui ont façonné la « Chrétienté » : Religion Catholique d’Etat, doctrine et Règne du Christ-Roi, Syllabus (qui sera définit plus tard) ! Ils s’opposent ainsi à ceux de la Révolution dite Française (de 1789), du libéralisme, du modernisme et du progressisme, dans la Royauté à partir de la Monarchie de Juillet et dans l’Église à partir de Vatican II.

    Cette tendance poussée à l’extrême, et une désintérêt des Princes Carlistes pour la cause Française, conduira fin XIX° siècle certains Légitimistes au prophétisme et à l’attente du Grand Monarque: de là naîtrons les Providentialistes…

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  2. Hervé J. VOLTO

    La ligne politique de Légtimisme comme Néo-Légitimiste (Survivantistes, Providentailiste et Parmistes : le principe est le même seul le prétendant change, le choix de Dieu définissant le Providentialisme) s’axera autour de deux fidélités :

    En premier lieu, une fidélité à la tradition politique Capétienne de la France qui s’inscrit dans l’espérance Royale et porte deux projets essentiels pour l’avenir :

    -L’attachement à la Souveraineté de la France, aussi bien contre l’Union Européenne technocratique que les grandes puissances et organismes financiers et économiques qui agissent à l’international,
    -La défense de l’identité gréco-romaine et celto-Chrétienne de la France et de l’intérêt général contre l’œuvre des lobbies, groupes de pression et partis politiques républicains.

    En second lieu, une fidélité à l’héritage Chrétien de la France, lui-même incarné dans deux dimensions :

    -La promotion des valeurs fondamentales de la civilisation, notamment la défense de la famille ou la défense de la Vie,
    -La filiation à un modèle socio-politique porté notamment par les Catholiques Sociaux, contre le capitalisme sauvage planétaire et contre le ocialo-écolo-communisme malthusien.

    La conviction Monarchiste Providentialisme, enfin, s’enracine autour d’une fidélité absolue envers le Divin Christ-Roi et en son Lieutenant Royal qu’Il ne manquera pas de donner à à la France à Son heure, nous l’ayant promis et annoncé par un ensemble de nombreuses prophéties…

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