Discours prononcé à Lille lors de la fête de Jeanne d’Arc par Odile Théry de l’association universelle des amis de Jeanne d’Arc

Chers amis,

Nous avons le plaisir de vous envoyer le discours de notre association, prononcé sur la place de Jeanne d’Arc de Lille, à l’occasion de l’hommage 2019 à notre héroïne nationale. Nous vous en souhaitons une excellente lecture.

L’année prochaine, le Dimanche 10  mai 2020, nous aurons le plaisir de vous accueillir pour célébrer ensemble le centenaire de la canonisation de Sainte Jeanne d’Arc.

Bien amicalement. Pour Les amis de Jehanne, Odile Théry.

Aujourd’hui, dimanche 12 mai 2019, nous sommes encore réunis autour de la statue équestre de notre sainte et héroïne nationale Jeanne d’Arc, pour lui rendre un solennel hommage public.

Pourquoi ? Par ce que c’est de l’histoire glorieuse ? Mais non !

Mais alors pourquoi ? Pour méditer les leçons de vie données par l’action de Jeanne d’Arc et ainsi éclairer notre époque.

La guerre de Cent Ans

L’an 1337 marque le début de la guerre de Cent Ans qui précipitera tant la France que l’Angleterre dans le chaos d’une guerre civile et une dévastation économique. En effet, le roi d’Angleterre Édouard III clame son droit sur le trône de France qui connaissait alors une crise de succession, les trois fils de Philippe IV le Bel sont morts sans héritier mâle.

À partir de 1392, le roi de France Charles VI souffre de crises de folie et ne peut plus exercer le pouvoir de façon continue. Ses oncles de Bourgogne, de Berry et de Bourbon en profitent pour reprendre en main le pouvoir. Leurs discordes ne pouvant pas être arbitrées par le roi fol, mettent à mal le pays.

En conséquence, la conquête par les Anglais de la France progresse d’année en année. En 1415, la chevalerie française est anéantie par la défaite sanglante d’Azincourt infligée par les Anglais. En 1418, les Anglais entrent dans Paris.

En 1420, la reine Isabeau de Bavière s’allie aux Anglais par le honteux Traité de Troyes. L’union franco-anglaise est consacrée par le mariage de sa fille Catherine avec Henri V d’Angleterre. Une double monarchie est établie sous la domination anglaise où Henri V devra succéder au roi Charles VI comme roi de France, tandis que leur fils, le Dauphin Charles, est déshérité.

En 1422, Henri V meurt subitement à l’âge de 35 ans, laissant un nourrisson de neuf mois comme héritier. Deux mois plus tard, c’est le Roi Charles VI qui décède. Le trône de France est alors disputé par les deux camps.

Il y a grande pitié au royaume de France

Jeanne d’Arc naquit en 1412 à Domrémy, sur le bord de la frontière française de l’est. A 13 ans, elle est visitée par Saint Catherine, Sainte Marguerite et Saint Michel : « Jeanne, Jeanne, Fille de Dieu, il faut que tu quittes ton village et que tu ailles en France. Vois la pitié qui est au royaume de France. Prends l’étendard de par le Roi du ciel… Dieu t’aidera. »

En 1429, la résistance de tous les fidèles au Dauphin est épuisée et l’acceptation de la perte de la souveraineté française est établie dans bien des esprits.

Alors, à l’âge de 17 ans, Jeanne quitte Domrémy pour se rendre à Chinon auprès du Dauphin afin de le faire sacrer à Reims. Elle finit par le convaincre de lui confier les armes et les troupes nécessaires pour lever le siège anglais de la ville d’Orléans. De par sa position sur la Loire, Orléans est le dernier rempart, le dernier verrou, contre la conquête anglaise.

Le 22 mars 1429, Jeanne envoie alors une missive d’avertissement aux chefs anglais :

« Jesus Maria,

« Roi d’Angleterre ( NDLRB. Henri V, https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_V_(roi_d%27Angleterre ) et vous duc de Bedford, ( NDLRB.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Lancastre )  qui vous dites régent du royaume de France, vous Guillaume de La Pole, comte de Suffolk, Jean sire de Talbot et vous Thomas sire de Scales, qui vous dites lieutenants du duc de Bedford, faites raison au Roi du ciel, rendez à la Pucelle qui est envoyée ici par Dieu le Roi du ciel, les clés de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France. … Elle est toute prête à faire la paix, si vous voulez lui faire raison, en abandonnant la France et payant pour ce que vous l’avez tenue. …

« Roi d’Angleterre, si vous ne le faites ainsi, je suis chef de guerre et en quelque lieu que j’attendrai vos gens en France, je les en ferai aller, qu’ils le veuillent ou non. Et s’ils ne veulent obéir, je les ferai tous occire ; je suis ici envoyée de par Dieu le Roi du ciel, pour vous chasser hors de toute la France. Et s’ils veulent obéir, je les prendrai en miséricorde. Et n’ayez point une autre opinion, car vous ne tiendrez point le royaume de France, de Dieu le Roi du ciel, fils de sainte Marie, mais le tiendra le roi Charles, vrai héritier : car Dieu le Roi du ciel, le veut et cela est révélé par la Pucelle, lequel entrera à Paris en bonne compagnie.

« Si vous ne voulez croire ces nouvelles de par Dieu et la Pucelle, en quelque lieu que nous vous retrouverons, nous frapperons dedans et y ferons un si grand vacarme qu’il y a bien mille ans qu’en France il n’y en eut un si grand, si vous ne nous faites raison.

« Et croyez fermement que le Roi du ciel enverra plus de forces à la Pucelle que vous ne lui sauriez mener avec tous vos assauts, à elle et à ses bonnes gens d’armes ; et aux horions, on verra qui a le meilleur droit, de Dieu du ciel. …

« … Et faites réponse, si vous voulez faire la paix en la cité d’Orléans ; si vous ne le faites ainsi, de vos biens grands dommages qu’il vous souvienne sous peu. »

Jeanne victorieuse

L’attaque des positions anglaises commence le 4 mai. Jeanne est décidée à arracher la victoire totale. En dépit d’un Etat major divisé, Jeanne, chef de guerre, soutenue par la force du Roi du ciel, mène à la bataille des troupes de soldats éparses à qui elle a su rendue courage et fédérées.

Elle accomplit en seulement trois jours de combats ce qui avait été impossible depuis six mois : elle force les Anglais à lever le siège de la ville d’Orléans le 8 mai 1429. Les Anglais en sont alors complètement stupéfiés et abasourdis.

Forte de cette victoire, Jeanne se fraie un chemin jusqu’à Reims où les rois de France sont couronnés. En juillet 1429, Jeanne et le Dauphin entrent dans la cathédrale de Reims où ce dernier est solennellement couronné Charles VII, roi de France. Jeanne rend ainsi à la France son autorité légitime.

Jeanne abandonnée

Mais Jeanne sera rapidement abandonnée par le roi, que le doute et le manque de caractère privent de courage pour une libération rapide de la France par les armes. Charles, déjà engagé dans des négociations avec l’ennemi, retarde l’attaque de Paris. Les Anglais en profitent, pour fortifier la ville de Paris et faire échouer sa libération. Le roi Charles VII dissout l’armée du sacre.

En mai 1430, lors du siège de Compiègne, Jeanne, à la tête d’une troupe de mercenaires, est faite prisonnière par les Bourguignons puis vendue aux Anglais.

Après un an d’emprisonnement, de torture, et de procès en sorcellerie monté par l’évêque Pierre Cauchon à la solde de l’occupant Anglais, le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc est brûlée vive sur le bûcher de Rouen.

Ses juges étaient si terrifiés par cette Pucelle de 19 ans qu’ils vont la faire brûler deux fois, pour s’assurer que plus rien ne puisse témoigner de son existence terrestre.

La Mission de Jeanne d’Arc perdure

Contrairement à la volonté des Anglais, la mort de Jeanne d’Arc n’empêche pas l’aboutissement de sa mission. La France est progressivement libérée par ses compagnons d’armes qui appliqueront sa stratégie militaire.

En 1450, la ville de Rouen, est libérée par les armées de Charles VII. Le procès en réhabilitation de Jeanne commence alors, à partir d’une révision de son premier procès. Sa condamnation est annulée, et même retournée contre la corruption de ses juges.

Au XXe siècle, la gloire de Jeanne éclate. En 1920, elle est reconnue sainte de l’Église catholique. Cette même année, une loi est votée par le Parlement, députés et sénateurs et promulguée par le Président de la République, instituant en France une « Fête Nationale de Jeanne d’Arc et du Patriotisme » célébrée le deuxième dimanche de mai. Ce qui explique pourquoi nous sommes aujourd’hui au pied de la statue de Jeanne d’Arc.

Mais en ce début de XXIe siècle, les temps redeviennent difficiles pour la France et les Français. Il y a encore grande pitié. Le peuple manifeste dans les rues car il ne peut plus vivre du fruit de son travail et nos églises brûlent.

A son procès de Rouen, Jeanne avait déclaré : « J’ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux ».

Alors, invoquons encore la Fille du peuple, l’Héroïne nationale, la Sainte de la patrie, qu’elle nous redonne courage et espérance et rende possible ce qui est humainement impossible. Comme jadis, que Jeanne entende des voix, les nôtres, qui la supplient de venir sauver notre patrie.

Amen

O. Théry, Prédidente

“Lesamisdejehanne” <lesamisdejehanne@free.fr

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