Jean-Yves Pons. Mayotte : soyons enfin lucides.

Mayotte : soyons enfin lucides.

Depuis dimanche 21 août, Gérald Darmanin, notre ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer (autrement dit “d’ici-et-d’ailleurs“) est en visite à Mayotte et profite de son séjour de carte-postale pour nous faire l’une de ces pitreries dont il a le secret, alliant faux bon sens paysan, feinte compassion et trompeuse détermination qu’il a résumé dans cette formule oiseuse : “Il faut lutter contre l’attractivité sociale et administrative” de l’île pour y freiner l’immigration clandestine en provenance des Comores voisines ! On croit rêver.

Rappelons quelques faits.

D’abord, le rattachement de Mayotte à la France est le fruit de deux fautes politiques : l’achat de l’archipel au sultan local (Andriantsoly) par le gouvernement du roi Louis-Philipe d’Orléans en avril 1841 (onze ans après le début de la conquête de l’Algérie) et la confirmation de l’appartenance à la République française par le gouvernement révolutionnaire de 1848. Mais c’est aussi le fruit d’une forfaiture – au sens premier du terme -, la départementalisation de ce territoire d’Outre-Mer par le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2011, à la suite du référendum local de mars 2009, sans consultation des Français. Le coup répété du Traité de Lisbonne après le résultat négatif du référendum de mai 2005…

Hélas, les ennuis ne faisaient que commencer. Et c’est tellement vrai que, dès janvier 2016, la Cour des comptes disait aux Français que la départementalisation de Mayotte était une “bombe à retardement” ! (https://www.lepoint.fr/societe/departementalisation-de-mayotte-une-bombe-a-retardement-selon-la-cour-des-comptes-13-01-2016-2009653_23.php). C’est précisément ce que le CER affirmait déjà depuis sa fondation en mars 2012. On pourrait presque en rire si ce n’était pas aussi tragique.

Car, située dans l’océan Indien, entre l’Afrique de l’Est et Madagascar, Mayotte a vu sa population quadrupler entre 1985 et 2017, selon l’Insee, sous l’effet conjugué d’une forte natalité (plus de quatre enfants par femme) et de la terrible immigration d’habitants venus principalement de l’archipel voisin des Comores (mais aussi de Madagascar, du continent africain et de quelques autres lieux… découverts à marée basse).

L’île est aujourd’hui peuplée de 350 000 à 400 000 personnes selon les autorités. En réalité, personne n’en sait rien et les chiffres sont sans doute supérieurs. D’autant que PLUS DE LA MOITIE DE CES HABITANTS SONT DES IMMIGRES ET QUE LEUR NOMBRE AUGMENTE CHAQUE JOUR, leur objectif étant de profiter des avantages sociaux qu’ils ne trouvent pas chez eux et, pire encore, de faire accoucher dans l’archipel leurs femmes (et ils sont polygames…) afin que les enfants nés sur le territoire puissent revendiquer la nationalité française par le droit du sol !

Rappelons que la principale maternité de l’île, à Mamoudzou, est, en nombre d’accouchements (plus de 10 000 par an)… la plus importante de France et même de toute l’Union européenne (puisque Mayotte, département français, est une “Région ultrapériphérique” de l’UE).

L’île connait aussi des problèmes insolubles pour insérer la jeunesse dans la vie active alors que l’âge moyen y était de 23 ans en 2017. Toujours selon l’Insee, 25 000 jeunes de 15 à 29 ans n’étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation. Soit 36% de cette tranche d’âge, trois fois plus que sur le reste du territoire français (13%).

Mayotte doit également faire face à un autre fléau, la violence des bandes. Les affrontements se font entre elles, ou contre les forces de l’ordre. La délinquance y est très élevée, bien plus importante qu’en France métropolitaine (ce qui n’est pas rien !), avec quatre fois plus de dépôts de plainte pour cambriolages, vols, agressions physiques ou viols… Evidemment sans résultat.

L’insécurité s’ajoute à un contexte de très grande pauvreté : près des trois quarts de la population (74%) vit avec un niveau de vie inférieur à 50% de la médiane nationale, toujours selon l’Insee.

Et que nous a annoncé l’ineffable Gérald Darmanin ? Principalement deux choses.

Il souhaite d’abord renforcer la lutte contre l’immigration clandestine dans le département, en durcissant la législation sur le droit du sol. “Cette augmentation de l’immigration illégale fait naître énormément de désordre. Un désordre d’habitats insalubres, d’habitats illéga[ux], de difficultés de sécurité que personne ne peut nier“, a-t-il justifié. Aujourd’hui, un enfant né à Mayotte est déclaré Français si l’un de ses parents a résidé régulièrement sur l’île pendant au moins trois mois (les trois mois qui précèdent l’accouchement de sa mère par exemple !). A l’avenir, ce même parent “devrait” prouver sa présence pendant un an. La belle affaire.

Il veut ensuite s’attaquer à la délinquance des mineurs à Mayotte en proposant d’ouvrir “des lieux de rééducation et de redressement pour les mineurs délinquants, encadrés par des militaires” !!! (Il a évoqué des discussions avec les policiers et gendarmes qui rapportaient des attaques de “mineurs de 11 ans, de 10 ans, de neuf ans”, armés de machettes et de haches. “Aujourd’hui les magistrats, et c’est bien normal, les libèrent, puisqu’on ne met pas les enfants en prison, mais il faut pourtant leur offrir un lieu de sanction et d’éducation”, a expliqué le ministre.)

Chiche. Mais alors, pourquoi pas aussi… en métropole ?

Et pourquoi pas, aussi, rétablir les bagnes et la relégation ?

Vous l’aurez compris, tout cela n’est qu’imposture et foutaises. Comme toujours avec la République française. Alors que, vous l’aurez compris aussi, il n’y a plus qu’une seule solution :

RENDRE SA LIBERTE À MAYOTTE ET PASSER LE FLAMBEAU À L’UNION DES COMORES, CI-DEVANT REPUBLIQUE ISLAMIQUE DES COMORES, QUI RECLAME SON DÛ DEPUIS 1972.

Et que l’on ne vienne pas nous opposer la perte d’une fraction ridicule de notre zone économique exclusive (ZEE) maritime, déjà très étendue sans beaucoup de bénéfice, voire “trop étendue peut-être pour (nos) présentes capacités de défense” écrirait notre ami Catoneo. D’autant que l’archipel est menacé sérieusement par le volcanisme actif alentour (https://www.brgm.fr/fr/actualite/communique-presse/volcan-mayotte-plus-grande-eruption-sous-marine-jamais-documentee)

Dehors, et fissa !

Le 23 août 2022.

Jean-Yves Pons, CJA.

16 thoughts on “Jean-Yves Pons. Mayotte : soyons enfin lucides.

  1. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Une petite mise au point : du fait des délais de publication il ne faut plus lire que “Depuis dimanche 21 août, Gérald Darmanin est en visite à Mayotte” mais qu’il fut en visite à Mayotte du 21 au 24 août. Il n’y est donc plus !
    En revanche, et pour preuve de l’aggravation de la situation migratoire dans l’archipel, il vous faut savoir que l’invasion comorienne n’est plus la seule. S’y ajoute désormais un nombre croissant (et revendicateur) d’Africains du continent contre lequel nous ne pourrons bientôt plus rien. Lisez donc, à ce propos, cet article récent, comme toujours larmoyant et complice, du Monde : https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/08/24/je-ne-mange-pas-pour-pouvoir-nourrir-les-enfants-a-mayotte-le-desespoir-des-migrants-africains_6138855_823448.html
    Si, après cela vous ne comprenez pas qu’il est urgent de quitter Mayotte et de dénoncer à la nationalité française de ses habitants…

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  2. Catoneo

    Nous ne pouvons pas larguer Mayotte (c’est un département français d’une République une et indivisible) : art. 1 de la Constitution.
    Mais Mayotte aurait pu larguer les amarres tant qi’elle était PTOM : article Préambule :
    “En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d’outre-mer qui manifestent la volonté d’y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l’idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique”.
    Inutile de s’énerver, le retrait de nationalité n’existe pas.

    Nous y avons le plus grand et le plus beau lagon de l’Océan indien, ça compense quelques désagréments.
    Maintenant, s’il ne s’agit que de faire du bruit…

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  3. Conseil dans l'Espérance du Roi

    C’est comme une loi, ce qu’une constitution peut faire… une autre peut le défaire. Quant au “plus beau lagon de l’Océan indien”, nous n’en avons rien à faire si c’est au prix de la mort de notre pays. Il n’y a que les bobos pour y trouver le moindre intérêt…

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    1. C.

      J’ai beau chercher, je ne vois pas “la mort” de mon pays enclenchée par les trous dans la raquette à Mayotte, à moins que ce soit de croiser des noirs dans la rue qui vous hérisse, et que viennent faire les bobos dans le chapitre des outremers ? C’est assez mystérieux.

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    1. Catoneo

      Pourquoi devrais-je proposer, moi, une solution aux dysfonctionnements d’un pays trop grand pour ses capacités actuelles ? Demandez-vous d’abord pourquoi “vous” ne vous sentez plus “chez vous” en France ?
      Et ensuite, imaginez un mode de vie de base permettant à tous de se sentir bien au quotidien dans ce pays, parce qu’il vous faut accepter désormais que le communautarisme a déjà fait son lit en France, n’en déplaise au jacobinisme maçonnique des esprits éclairés au pouvoir, qui nous gavent de laïcité et de “valeurs républicaines”. Leur régime est en porte-à-faux, il va verser au fossé à la prochaine insurrection.
      La France de mon enfance a disparu. La vôtre aussi peut-être ? Tout dépend de ce que “vous” voulez.

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      1. Conseil dans l'Espérance du Roi

        Dommage ! Mais un peu facile. Vous tenez, la plupart du temps, des propos plus fermes et plus pertinents que cette acceptation de certains faits réputés accomplis. Quant à ce que “je” veux, dix ans de publications dans les pages du blogue du CER l’ont suffisamment exprimé : ne jamais lâcher et mourir les armes à la main (une métaphore bien sûr telle que ne l’aurait pas désavouée Miguel de Cervantès).
        La Grande Trahison et le Grand Remplacement ont de beaux jours devant eux. Mais les dernières comédies électorales nous y ont préparés.

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        1. Alain Texier Post author

          A jean-Yves Pons et à Catonéo.

          je souhaite que ce blog continue sans chemin sains crispation inutile à fortiori sans attaque ad hominem.
          Faisons effort pour ne pas nous conduire en républicain.

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        2. Catoneo

          Monsieur Pons,
          Dix ans de publications du Conseil dans l’espérance du roi se sont fracassés sur un mur que je vous laisse décrire pour les lecteurs de la Charte. Cela signale-t-il que sa ligne éditoriale était inadaptée à son environnement ? Vous vivez de constructions sémantiques étrangères au réel et refusez de voir ce qu’est devenu le vrai pays et – monsieur Texier l’a senti venir – vous êtes la parfaite illustration de l’émigré intérieur.
          Ce que “vous voulez” est de revoir au quotidien une France disparue pour toujours, et vous appelez à votre secours des remèdes impossibles.
          Il y a du travail à faire dans ce pays pour tenir la distance face aux menaces en tout genre qui l’assaillent, mais en y convoquant tout le monde sans a priori, y compris ceux qui assurent les services de base de la société, au cul des bennes à ordures, dans les fournils, sur les chantiers de travaux publics et sur les dalles des bâtiments en construction l’hiver, dans les services à la personne, dans les stations-services, les garages, dans les hôpitaux et cliniques privées, dans les vignes et les vergers, et dans nos armées, là-aussi et ça vous déplaît !
          Dans les gens que vous n’aimez pas (je l’ai lu le blogue), il n’y a pas que des dealers et des délinquants avec ou sans papiers. Il y a tout le fonctionnement quotidien d’un pays que les nationaux de souche ont abandonné parce qu’ils ont désappris à se fatiguer. Un maréchal a dit un jour de défaite : “nous avons trop revendiqué, nous n’avons pas assez servi”.
          Tout est là, et notre propre impéritie a créé l’appel d’air pour substituer le labeur au hamac des 35 heures, rtt et cinq semaines de congés payés plus les congés maladie et convenances diverses. Il n’y a pas de grand remplacement, comme le dit notre châtelain pédéraste qui a fini par s’y faire un nom ; il y a recomplètement de forces disparues ou défectives.
          Il est inutile de penser à une remigration générale, le pays s’arrête, c’est aussi bête que ça.
          On fait le mortier avec la chaux et le sable disponible. C’est un vrai défi.
          Eveillez-vous.
          Catoneo

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      2. Conseil dans l'Espérance du Roi

        PS: Quant à la France de notre enfance, a-t-elle seulement disparu sous les coups de la modernité ou de l’abandon de ceux qui auraient dû la défendre mais se sont dérobés ? Est-ce en votant pour Emmanuel Macron que l’on tranche cette question ?

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  4. Hervé J. VOLTO

    Avant que catoneo ne réponde…

    Mayotte (en mahorais : Maoré), officiellement nommée département de Mayotte, est à la fois une région insulaire Française et un département de France d’outre-mer qui sont administrés dans le cadre d’une collectivité territoriale unique dirigée par le conseil départemental de Mayotte.

    Sur le plan géographique, il s’agit d’un archipel situé dans le canal du Mozambique et dans l’océan Indien. Mayotte est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, et de plusieurs autres petites îles dont Mtsamboro, Mbouzi et Bandrélé. Son code départemental officiel est « 976 ».

    Premier Bémol : Mayotte veut rester française ! Et la France, ne veux pas se éparer de Mayotte !

    Mayotte permet à la France de contrôler l’intégralité du canal du Mozambique et de conserver le deuxième domaine maritime mondial, après les États-Unis. Eu égard à sa position stratégique, rappelons que de « grandes oreilles » y furent installées pour surveiller l’ensemble de l’océan Indien et une bonne partie du continent africain, ce qui permet probablement des échanges de renseignements avec les Américains et, accessoirement, de pouvoir les écouter eux aussi.

    Ne pouvant pas (ne voulant pas) nous détacher d’eux, ne pouvant les expulser, pouvons nous gérer les immigrés clandestins ?

    Et pourquoi pas rétablir les bagnes et la relégation, comme vous dites ? Réouvrir Cayenne, ouvrir un autre à Mayotte et récupérer et réorienter NATZWEILER ? pour y mettre ls etrroristes les immigrés clandestins délinquants ?

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    1. Conseil dans l'Espérance du Roi

      Cher ami, votre équation est insoluble ! Car, à l’évidence, nous ne pouvons pas accepter que perdure le statut actuel de Mayotte, gouffre social, économique et financier en même temps que tonneau des Danaïdes migratoire. D’autant que ce n’est pas Mayotte qui ” permet à la France de conserver le deuxième domaine maritime mondial, après les États-Unis ” mais l’ensemble de nos territoires ultramarins.
      En ce qui concerne le contrôle du Canal du Mozambique n’oublions pas que nous y possédons de nombreux rochers… qui sont, eux, inhabités : les Iles éparses de l’Océan indien auxquelles nous pouvons ajouter les TAAF (Terres australes et antarctique françaises) et la Réunion, de l’autre côté de Madagascar.
      C’est fou comme cette terrible situation ressemble au désastre de l’opération Barkhane au Sahel qui se termine comme l’on sait, dans l’échec total et la honte absolue… faute d’avoir pris A TEMPS LES BONNES DECISIONS. C’est l’éternelle histoire de Rantanplan, le chien de Lucky Luke : trop court, trop long !

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  5. Hervé J. VOLTO

    En théorie, vous avez tout à fait raison, cher Conseil dans l’Espérance du Roi : Mayotte est un gouffre social, économique et financier, en même temps que c’est un tonneau des Danaïdes migratoire.

    En pratique, Mayotte veut rester Française : ses habitants ont tout à y gagner. Quand à la France, elle ne veux pas se éparer de Mayotte pour des raisons géopolitiques et géo-stratégiques complexe, ce département pouvant y accueillir un avant poste qui sert autant à l’Armée qu’aux Services.

    C’est vrai, Mayotte n’est pas loin de la Réunion…

    Seul le Roi Légitime Sacré à Reims pourrait décider quoi que ce soit au sujet de Mayotte. Et encore, après référendum…

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