J. Y. Pons. En 2023, l’oiseau, icône du réseau social Twitter, sera-t-il enfin libéré ?

En 2023, l’oiseau sera-t-il enfin libéré ?

       Ne vous y trompez pas, Fouquier-Tinville, l’accusateur public des heures les plus tragiques de la révolution française n’est pas mort. Ou, plus précisément, il survit dans une descendance inattendue : l’historien de la presse et des médias, maître de conférences à l’université de Reims, Alexis Lévrier. Lui-même issu  du fameux Patrick Cohen,  dont nous dénoncions déjà la tyrannie médiatique dans l’un de nos Bulletins climatiques de mars 2013 : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2013/03/22/bulletin-climatique-quotidien-22-mars-2013-de-la-republique-francaise/

       C’est ce qui apparaît en tout cas dans une tribune publiée par la quotidien officiel de la République, Le Monde, du 29 décembre et intitulée « Une liberté d’expression absolue profite toujours à l’extrême droite » (https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/29/alexis-levrier-sur-elon-musk-une-liberte-d-expression-absolue-profite-toujours-a-l-extreme-droite_6155958_3232.html).

       Mais il y eut d’autres exemples de ce totalitarisme idéologique si cher à la gauche. Ainsi, souvenez-vous de Jack Lang qui déclarait sans rire, en 1981, à la suite de l’élection de François Mitterrand : “Le 10 mai, les Français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de la lumière” ! Formule devenue célèbre et quelque peu moquée, d’un personnage toujours aussi lyrique que médiatique. 

        Dans le même esprit, le même élan, la même année, Pierre Mauroy, fervent Premier ministre de Mitterrand : « C’est une aube nouvelle qui se lève. Avec nous, la vérité voit le jour. » Rien que ça… Et Chevènement, très sérieux ministre de la Recherche et de l’Industrie, qui faisait chorus : « Si nous n’étions pas arrivés, la France était condamnée à disparaître en 1990. » Cependant que la chanteuse Barbara célèbrait avec le talent de sa passion l’Homme à la rose : « Regarde, Au ciel de notre histoire, / Une rose, à nos mémoires, / Dessine le mot espoir ! » Décidément, ces gens-là ne doutent de rien. Nous en voyons d’ailleurs le résultat : Emmanuel Macron est au pouvoir pour dix ans.

          Mais que nous dit Alexis Lévrier ? 

       Tout simplement que l’arrivée d’Elon Musk à la tête du réseau social Twitter a mis en évidence ” une règle immuable dans l’histoire des médias : une liberté d’expression absolue profite toujours à l’extrême droite. Promettre l’égalité de tous les points de vue au nom d’une prétendue neutralité revient en effet à favoriser les discours les plus violents, les plus clivants, les plus radicaux – et donc à donner libre cours à des fléaux tels que la xénophobie ou le racisme.” En d’autres termes, toutes les attaques sont permises (surtout contre l’ordre établi ou le christianisme par exemple) mais sous aucun prétexte contre la religion de l’anti-racisme ou de l’immigrationnisme… 

       Et de préciser ses propos : ” Il n’y a par ailleurs rien de paradoxal ni d’illogique à ce qu’Elon Musk ait aussitôt foulé aux pieds l’idéal libertarien dont il se réclamait jusque-là. Les partis et les médias d’extrême droite ont en effet pour habitude de hurler à la censure lorsqu’ils sont dans l’opposition, avant de l’imposer partout dès qu’ils sont parvenus au pouvoir. L’éloge de la liberté auquel ils se livrent est ainsi un mensonge, un leurre, qui n’a pour but que d’exploiter les fragilités du système démocratique.”

         Avec l’éternel retour mémoriel aux “heures les plus sombres de notre Histoire” : ” Rappelons par exemple les réactions suscitées par le décret-loi Marchandeau voté le 21 avril 1939. Ce texte n’était pourtant qu’une tentative tardive et limitée de la IIIe République pour limiter la multiplication de publications incitant à la haine contre les juifs. Toute la presse antisémite s’est aussitôt mobilisée contre cette loi en invoquant ce que Darquier de Pellepoix a nommé, dans La France enchaînée, une nécessaire « bataille pour la liberté ». Le régime de Vichy s’est évidemment empressé de l’abroger l’année suivante, mais il l’a fait au moment même où il soumettait à son contrôle l’ensemble des journaux.”

        Alexis Lévrier profite d’ailleurs de l’occasion pour régler également des comptes avec France Soir (il n’y a pas de petit profit !) : ” La haine de la presse et l’obsession de limiter sa liberté sont précisément une autre caractéristique qui inscrit Elon Musk dans l’histoire de l’extrême droite. Il n’est pas anodin à cet égard qu’il ait voulu racheter un média très utilisé par les journalistes, au point d’être souvent considéré depuis sa création comme une arrière-cour des salles de rédaction. L’attitude du nouveau PDG de Twitter rappelle à cet égard, à une échelle évidemment tout autre, celle de Xavier Azalbert depuis qu’il s’est emparé des vestiges de France Soir : en quelques années, cet entrepreneur a transformé l’ancien grand quotidien populaire en un site complotiste spécialisé dans les attaques contre l’information « mainstream ». Musk et Azalbert ont ainsi en commun de s’être saisis de marques reconnues, longtemps estimées des journalistes et de leurs lecteurs, pour les retourner contre la presse et tenter de les transformer en médias antijournalistiques.

      Et le militant de cette pensée conforme et obligatoire que nous dénonçons si souvent de réclamer des mesures de censure à la hauteur du danger… d’en perdre la maîtrise : ” Il faut souhaiter que dans un proche avenir des mesures de régulation soient également prises pour Twitter, à l’échelle nationale ou européenne. L’invention d’une législation efficace est d’autant plus urgente qu’Elon Musk met à l’épreuve les sociétés occidentales au moment même où leur système politique est contesté partout dans le monde (ndcer : est-ce un hasard ou, pire, un complot ?). Dans le cas des réseaux sociaux, tout ou presque est cependant à inventer : en l’absence d’un cadre réglementaire pertinent, la plupart d’entre eux fonctionnent en effet comme de vastes zones de non-droit. La tâche est donc immense. Mais c’est la survie même du modèle démocratique qui est à nouveau en jeu.”

      Et si c’était plutôt le début de la fin de la tyrannie gauchiste ?

Pour le CER et la Charte de Fontevrault, Jean-Yves Pons, CJA.

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