Pour Philippe de Villiers, il y aura bien un avant et un après le discours marquant de Soljenitsyne.

25 septembre 1993. Répondant avec « l’urgence de son cœur », selon ses propresMots Alexandre Soljenitsyne accepte de venir en Vendée à l’invitation de Philippe de Villiers, alors président du conseil général. Ce dernier, voyant arriver la perspective de 1993, cherchaitcomment la commémorer « à la bonne hauteur », nous explique-t-il. Aux côtés de son fidèle ami Dominique Souchet – diplomate qui avait quitté le Quai d’Orsay pour se mettre à la disposition du bicentenaire de la Vendée et qui a permis, par ses négociations, la venue de l’écrivain russe-, le créateur du Puy du Fou s’active, rappelant qu’« en face de nous, la France de François Mitterrand célébrait la Terreur, Max Gallo écrivait une lettre ouverte à Robespierre pour saréhabilitation ».
Il y avait peu de probabilités que le dissident accepte cette invitation, « il les refusait toutes », nous confie Dominique Souchet. L’ancien député de Vendée explique, en effet, que l’écrivain « s’était attelé à deux tâches gigantesques avant de quitter les États-Unis : la première, achever La Roue rouge, c’est-à-dire l’écriture véridique de ce qu’avait été la révolution russe. Et la seconde, préparer méticuleusement son retour en Russie. » Pour autant, Alexandre Soljenitsyne avait répondu, enthousiaste à cette sollicitation, en écrivant aux Vendéens : « Je viens ! »
« Le plus grand souvenir de ma vie publique »
Dans le discours historiquequ’il prononce aux Lucs-sur-Boulogne, il commence même par ces mots touchants : « Jamais je n’aurais pu imaginer, fût-ce en rêve, que, sur mes vieux jours, j’aurais l’honneur d’inaugurer le monument en l’honneur des héros et des victimes de ce soulèvement. » Héros qui avaient bercé sa jeunesse dans des pages qu’il lisait déjà enfant, avec la plus grande admiration.
Pour Philippe de Villiers, il y aura bien un avant et un après le discours marquant de Soljenitsyne : « Avant, c’était la Vendée interdite. Après, c’est la Vendée exaucée. Avant, c’était le petit peuple de parias qui n’a qu’un seul droit, c’est de se taire, c’est l’oubli institué, la Vendée du mauvais côté de l’Histoire, elle n’a qu’à se repentir. Avant, c’est la prostration, et puis voilà que le grand Soljenitsyne arrive. Son discours a tout changé. C’est le plus grand souvenir de ma vie publique.
https://www.bvoltaire.fr/il-y-a-30-ans-alexandre-soljenitsyne-rendait-hommage-aux-martyrs-de-vendee/
La France d’aujourd’hui est comme l’URSS de Soljenitsyne…
L’URSS est tombée, la république va à sa tombe.