28 mai (1825) Sacre du roi Charles X

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

En ce 29 mai, le souvenir ému du Sacre de SMTC le Roi Charles X (29 mai 1825) m’amène à livrer à votre lecture, et plus encore à votre méditation et réflexion, quelques lignes extraites de l’introduction d’un ouvrage récent dont nous saluons avec bonheur la parution au cours de ce premier semestre de l’année 2018 : « Le Comte de Saillans – 1790-1792 : le premier combattant de la contre-révolution »  écrit par Edouard et Bernard Ferrand (éditions SPM – avril 2018).

J’aurais l’occasion de reparler de cet ouvrage qui vient heureusement commencer à combler des lacunes et rendre justice à ce héros trop méconnu dont le Cercle Légitimiste du Vivarais essaie de maintenir la pieuse mémoire (cf. ici).  Pour aujourd’hui, il me semble important de publier ici les lignes suivantes : elles résument de manière très intéressante ce qui fut l’esprit de l’Ancien Régime, l’esprit duquel nous nous efforçons de vivre par souci de cohérence absolue avec notre foi chrétienne, l’esprit qui anime les véritables légitimistes et le combat qu’il leur incombe de mener de nos jours, ce qui ne constitue en rien un « passéisme » : aurait-on l’idée de qualifier de « passéiste » le médecin qui s’efforce de ramener à la santé dont il jouissait auparavant un patient en grande souffrance ?

Lully.

Note :
Dans la citation qui suit, nous avons conservé la manière d’écrire des auteurs. Il est évident que si ce texte eût été de notre plume, nous aurions mis des majuscules à « Roi » et à « Souverain », par exemple, et que nous n’en eussions point mis à « révolution »… etc.

« La société d’avant 1789 était une société où la vie était rythmée par les fêtes religieuses. C’était aussi la soumission à l’ordre naturel que l’on avait la certitude qu’il fut établi par Dieu dans sa Création, le respect de la nature dans ses fonctions essentielles, dans ses permanences, l’acceptation du réel, l’adhésion aux sages pratiques coutumières et donc le respect de la diversité humaine que l’on corrigeait par la charité, l’observation de la réalité sociale avec ses inégalités rendues protectrices au sein des communautés familiales, paroissiales, régionales, corporatives. Chacun, même si tous n’avaient pas lu saint Thomas d’Aquin, admettait de s’élever au Vrai, au Beau, au Bien, au sein de la communauté à laquelle il appartenait, sachant que son bien particulier était fonction de son bon ordonnancement au tout.
Si les hommes formés dans cet esprit de chrétienté n’envisageaient pas un autre régime, ce n’était pas par indigence d’esprit. De même que leur vie quotidienne était imprégnée de sacré, ils ne pouvaient concevoir une politique qui en fût détachée. La personne du roi, un souverain revêtu par la naissance d’une autorité transcendante pour assurer la paix civile et fédérer les diverses communautés en vue du bien commun, cela constituait pour eux l’irremplaçable garantie d’un harmonieux déploiement des activités de chacun selon ses finalités naturelles et surnaturelles.

La Révolution s’opposait à cet ordre politique. Ayant posé le principe de la souveraineté de l’individu, elle ne pouvait que vouloir infuser en chacun une âme d’essence individuelle, en révolte systématique contre toutes les lois présentées comme divines et naturelles. C’est pourquoi, il lui fallait changer l’homme, le « régénérer », le forcer à se plier à l’idéologie libertaire, égalitariste et humanitariste des principes de 1789. Une telle prétention revenait à pousser les hommes sous le joug d’une entité dès lors totalement différente. De graves réactions dans une population à laquelle on arrachait son univers séculaire prirent alors une ampleur d’autant plus forte.
Comme devait le dire Alexandre Soljenitsyne le 25 septembre 1993 inaugurant le Mémorial des Lucs-de-Boulogne en Vendée :

   « De siècle en siècle, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu’elles ruinent le cours naturel de la vie, qu’elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont cause de morts innombrables, d’une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d’une dégradation durable de la population. La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre ! La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d’ordre spirituel. Au surplus, à ce slogan ternaire, on ajoutait sur le ton de la menace : « ou la mort », ce qui en détruisait toute la signification. Jamais, à aucun pays, je ne pourrais souhaiter de grande Révolution.»

Il est bien vrai que tous les totalitarismes du XXe siècle se sont inspirés de la Révolution française pour entraîner des peuples jusqu’à « l’abîme de la perdition ». Cette thèse fut notamment développée par François Furet, un des grands historiens de la Révolution française, pourtant marxiste à l’origine (…). »

Edouard Ferrand – Bernard Ferrand,
in « Le Comte de Saillans – 1790-1792 : le premier combattant de la contre-révolution »
Editions SPM avril 2018, introduction pp. 12-14.

guillotine-Terreur

Le symbole le plus éloquent de ce que fut en vérité la révolution…

9 thoughts on “28 mai (1825) Sacre du roi Charles X

  1. Hervé J. VOLTO

    La Royauté n’a pas disparue avec Louis XVI : après s’être exilés, ses deux frères cadets règneront sur la France sous les noms de Louis XVIII et Charles X, entre 1814 et 1830, durant la Restauration. Le fils de Louis XVI, emprisonné à la prison du Temple, avait été reconnu Roi de France sous le nom de Louis XVII par les Royalistes, avant de mourir dans sa geôle en 1795 (à moins qu’il ai été exfiltré et porté à l’étranger), ce sans avoir jamais régné.

    Charles-Philippe de Bourbon-France, Comte d’Artois, né le 9 octobre 1757 au château de Versailles (France) et mort le 6 novembre 1836 à Görtz (Autriche), est Roi de France et de Navarre de septembre 1824 à août 1830, sous le nom de Charles X. Il est le dernier Bourbon de la branche aînée à avoir régné. Issu de la Maison Capétienne de Bourbon, il est le septième enfant et cinquième fils du Dauphin Louis et de la Dauphine, née Marie-Josèphe de Saxe. Il est le dernier petit-fils de Louis XV et de Marie Leszczynska et succède à ses deux frères Louis XVI et Louis XVIII comme Roi de France.

    Attaché aux conceptions et valeurs de l’Ancien Régime -Absolutisme et Sacralité d’une Monarchie voulue comme protectrice de la Foi Catholique- chef de file des Ultraroyalistes sous Louis XVIII, il tente d’incarner la continuité de la Restauration après la période révolutionnaire. À son avènement, sa priorité est d’incarner la continuité de l’État et de la Monarchie et de conserver la Charte Constitutionnelle octroyée par son frère dix ans plus tôt. Le règne de Charles X débute par quelques mesures libérales comme l’abolition de la censure de la presse, mais le Roi reconduit Joseph de Villèle, Premier Ministre depuis 1822 et devenu impopulaire, et laisse marquer son règne par une domination des Ultraroyalistes, principaux soutiens des luttes Contrerévolutionnaires du Vendée, qui défendent la religion Catholique, seule religion de l’Etat, et le caractère sacré de la Royauté —Louis XVI, Fils Aîné de l’Eglise décapité en haine de la Foi, faisant l’objet d’une vénération semblable à celle d’un saint— et incarnent un système Monarchique qui s’appuie sur la Noblesse. Il renoue avec la tradition du Sacre en 1825.

    Le Sacre et le Couronnement se tiennent donc le 29 mai 1925 et, à la demande des autorités rémoises, en la cathédrale de Reims, selon la tradition. Le Roi fait son entrée dans Reims à bord du Carosse du Sacre fabriqué pour la circonstance et aujourd’hui conservé à la Galerie des Carosses du Châtrau de Versailles. La cathédrale reçoit pour la circonstance un décor spécifique : son portail, un décor de couleur bleue et de style troubadour, le chœur un dais fleurdelisé.

    Le Sacre confère à Charles X l’occasion de remetttre les Ordres du Roi pour décerner la Noblesse. La Noblesse n’est pas une caste fermée, tout roturier méritant peut être anobli par le Roi et l’article 71 de la Charte Constitutionnelle de ouis XVI, Fils Aîné de l’Eglise décapité en haine de la Foi, faisant l’objet d’une vénération semblable à celle d’un saint1824 (celle de la Restauration) prévoit que le Roi seul fait les Nobles :

    -La noblesse ancienne reprend ses titres. La nouvelle conserve les siens. Le Roi fait des nobles à volonté ; mais il ne leur accorde que des rangs et des honneurs, sans aucune exemption des charges et des devoirs de la société.

    Le règne de Charles X est pour la France une période de stabilité politique et de prospérité économique, qui, en matière de politique extérieure, voit le retour de la France dans le concert des grandes puissances. Il est notamment marqué par la loi d’indemnisation des émigrés, ainsi que par les expéditions Françaises en Grèce (1828) et en Algérie (1830).

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  2. Hervé J. VOLTO

    -La civilisation n’est plus à inventer… Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : Omnia instaurare in Christo (Saint Pie X! !

    Notre espérence Royaliste : voir les choses reprendre là où elle ont été interrompues en 1830 : POUR RECOURONNER DIEU ET LA FRANCE !

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    1. Cyriel.Verschaeve

      Cher M. Volto, pour une fois c’est à vous que je voulais m’adresser, même si cela n’a rien à voir avec le sujet.

      Sur francechretienne.forumactif.com , un de vos coreligionnaires (du pseudo de Bryant de mémoire) ne voulait pas comprendre le problème de déplacer le Crucifix de la place d’honneur chez les parlementaires de nos cousins canadiens ( ici.radio-canada.ca/nouvelle/1161072/caq-retirer-crucifix-salon-bleu-assemblee-nationale ), parce que gnagna politique gnagna prosélytisme gnagna séparer gné, laïc gnagna garg. Un catho, quoi, dans le pire sens moderniste, les litanies de l’idiot utile.

      Transmettez-lui de ma part je vous prie, cette excellente émission de l’excellent M. Hirout qui excelle sur le sujet:
      ( http://www.youtube.com/watch?v=yFeAzyAZlgc )
      Vous ferez œuvre utile 🙂

      Cyriel.Verschaeve@proton.me

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  3. Hervé J. VOLTO

    Voici les événements principaux liés au dernier sacre en 2025 :

    Exposition « Le Dernier Sacre » à la Manufacture des Gobelins :
    Cette exposition, conçue par Stéphane Bern et scénographiée par Jacques Garcia, plongera les visiteurs dans les préparatifs et les coulisses du sacre de Charles X à Reims en 1825.

    Festivals à Reims:
    La Cité des Sacres rendra hommage aux deux figures historiques, en particulier à l’occasion des Fêtes johanniques qui auront lieu les 31 mai et 1er juin 2025.

    Célébration du bicentenaire à Paris:
    Une exposition sera organisée à Paris pour honorer le sacre de Charles X, le dernier sacre royal français célébré à Reims, selon France 3 Régions.

    Prise de conscience des coutumes royales:
    Ces événements visent à mettre en lumière les traditions monarchiques européennes et les enjeux historiques du sacre royal français.

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  4. Hervé J. VOLTO

    En argot Internet, un troll caractérise un individu cherchant l’attention par la création de ressentis négatifs, ou un comportement qui vise à générer des polémiques. Il peut s’agir d’un message (par exemple sur un forum), d’un débat conflictuel dans son ensemble[1] (surtout politique) ou plus couramment de la personne qui en est à l’origine. Ainsi, on désigne sous le néologisme troller le fait de créer artificiellement une controverse qui vise à irriter l’interlocuteur, aux dépens des échanges et de l’équilibre habituel de la communauté[2].
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet)

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    1. Conseil dans l'Espérance du Roi

      Dommage, cher M. Volto, que vous n’ayez pas supprimé les renvois aux notes et références qui figurent dans le premier paragraphe de l’article copié-collé de Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet). Alors les voici :
      1. « Usenet-fr [archive] », sur http://www.tuteurs.ens.fr (consulté le 27 février 2019).
      2. « Le troll […] participe aux débats dans le but de perturber ceux-ci » « […] le débat s’est focalisé sur lui pendant un certain moment, ce qui était son but. Le troll a donc pour effet de déstabiliser l’équilibre de la communauté, en poussant les gens à se détourner du sujet de discussion qui les rassemble dans ce groupe précis. » Anne Revillard, Les interactions sur l’Internet [archive], Terrains & travaux 1/2000 (no 1), p. 108-129.

      Alors comment faire la part des choses ? C’est simple : syntaxe conforme aux règles et absence de faute d’orthographe… c’est un texte venu d’ailleurs ! Et inversement. Ainsi chacun s’y retrouvera aisément.

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