2 SEPTEMBRE 2013 | POLÉMIA
Depuis que le monde est immonde, un Chef ça doit montrer qu’il a un gros bâton pour cogner sur les récalcitrants et les discutailleurs, quitte à faire croire que c’est pour le bonheur de tous, idéologie hypocrite des droits de l’Homme oblige. En l’occurrence, quand on est habillé, à tort ou à raison, d’un costume de capitaine de pédalo façon petit baigneur joufflu, il devient urgent de bombarder les esprits avec des arguments frappants ! Et puis une bonne diversion digne de Tartarin de Tarascon ne peut que détourner les esprits chagrinés par la réforme des retraites et autres dures réalités automnales.
De toutes manières, l’occasion Syrienne est trop bonne !
D’abord les dirigeants de ce pays ont une mauvaise réputation depuis des décennies, c’est un fait acquis, ce sont des affreux, des horribles, des bachibouzouks comme il n’en existe pas ailleurs, à tel point qu’il serait irresponsable de ne pas profiter d’un si bon ennemi !
Bombarder la Syrie et détruire un pays comme on a su si bien le faire en Lybie ne peut que contenter l’incontournable Israël qui verra ainsi disparaître un Etat hostile à ses visées au profit de groupes islamistes qu’il pourra manipuler, utiliser ou combattre, en fonction de ses intérêts bien compris, ce qui est une règle immuable dans les relations internationales où il n’y a ni amis, ni ennemis, mais seulement des intérêts.
Apparaître en plus comme le serviable bras armé de l’oncle Sam, plutôt de l’Oncle Bens, suffit à vous donner une carrure internationale appréciée par tous les chefs d’Etat en quête de respectabilité dans un monde où il ne leur reste plus beaucoup de terrains d’action, coincés qu’ils sont entre la mondialisation capitaliste et celles des instances internationales, ces « machins » tant vilipendés par De Gaulle.
J’oubliais le contentement de nos chères, très chères Banlieues, qui ne peuvent voir que d’un bon œil les opportunités qui seront offertes aux Islamistes par l’effondrement de l’Etat Syrien : les municipales arrivent, mobiliser le vote arabe en faveur des socialistes est de bonne guerre…
Enfin, comment ne pas offrir à nos Journaux télévisés de si belles images de bombardements, comment ne pas donner du grain à moudre à nos gentils journalistes-organisateurs qui animent si bien le vaste club med que nous sommes devenus, où l’exhibition et le spectacle ont chassé la réalité et la recherche du beau, du juste, du vrai.
Alors, feu à volonté !
Pierre Lours 31/08/2013
Lettre d’information du Centre royaliste d’Action française – 5 septembre 2013
SYRIE : HOLLANDE À LA REMORQUE DES AMÉRICAINS AVEC LA COMPLICITÉ DU PAYS LÉGAL
C’est avec la plus grande inquiétude que l’Action française voit François Hollande se ranger aux côtés des États-Unis dans la volonté d’engager une intervention militaire en Syrie en vue de « punir » l’État syrien.
Alors qu’aucun élément objectif ne permet d’attribuer à l’État syrien l’emploi d’armes chimiques contre son peuple, cette « nouvelle guerre pour le droit » rappelle trop les prétextes fallacieux ayant servi à justifier les agressions contre la Serbie et contre l’Irak pour que l’Action française ne condamne pas une politique va-t-en guerre contraire à la souveraineté d’un État, à l’équilibre déjà précaire du Proche-Orient, aux bonnes relations internationales de la France, notamment avec la Russie, et aux intérêts fondamentaux du pays.
Manifestement, les leçons afghane et libyenne n’ont servi de rien au pays légal. Conformément à sa longue tradition atlantiste, et afin de détourner l’opinion française des graves soucis de l’heure (insécurité, réforme des retraites, situation économique, politique migratoire offensive), le gouvernement socialiste se lance dans une aventure dont l’onde de choc risque d’atteindre rapidement la France.
Il appartient à la diplomatie d’imposer en Syrie une solution politique, la seule à même de mettre un terme à un conflit dont les ressorts fondamentaux n’ont aucun rapport avec le respect des droits de l’homme