Hervé Volto. INCROYABLE : MEMOIRES D’UN AGENT ROYALISTE DURANT LA REVOLUTION, L’EMPIRE ET LA RESTAURATION !

Votre serviteur a voulu écrire cet article à l’attention de nos amis transalpins. Les Royalistes Français d’un certain âge seront heureux de se voir conforter dans leurs traditions et dans leur Foi. Les plus jeunes apprendront peut être quelque chose…

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Un beau jour de 2005, dans les rayons de la Librairie Française de Milan, l’oeil d’Antonella tomba sur un ouvrage particulier : Mémoire d’un agent Royaliste. Quel cadeau ne me fit-elle pas ce jour là !

Devant le portail d’entrée de N. D. de liesse à Fontevraud l’Abbaye- c’est tout ce que la révolution dite française nous a laissé- au premier plan Antonella Volto née Pigatti, Alain Texier , Hervé Volto.

Dans les archives de l’antique Duché de Parme, consultées par votre serviteur et son épouse, on trouve la trace d’un singulier personnage : ANTOINE-PHILIPPE DU BOIS DES COURS, MARQUIS DE LA MAISONFORT (1763-1827)*, agent secret de Louis XVIII sous la Révolution, l’Empire et la Restauration ! Antoine-Philippe de La Maisonfort fut un compagnon d’enfance du Prince de Talmont et l’ami de Cadoudal, avec qui il préparera le coup contre Napoléon I°, également un général Français de l’Armée de Condé, un écrivain Contrerévolutionnaire, un député Ultra sous Louis XVIII et l’ambassadeur de Charles X à la Cour de Parme, Duché souverain, alors gouverné par l’ex-Impératrice Marie-Louise, veuve de Napoléon I° et mère de l’Aiglon.

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Dubois-Descours,_marquis_de_la_Maisonfort

Catholique et libertin : c’est comme celà que l’on pourrait résumer d’un trait de plume ANTOINE-PHILIPPE DE LA MAISONFORT. La Maisonfort vient au monde et grandit au château familial situé en Bourgogne. Il passe sa jeunesse en plaisirs variés : fou de comédies, il en compose et en joue; don Juan, il accumule les conquêtes. Il n’en demeure pas moins un observateur sagace de son époque, se passionne pour la politique et doit quitter la France au moment de la Révolution. Chevalier de Saint-Louis, il défend la cause de la Royauté dans toute l’Europe et publie deux pamphlets : L’ETAT REEL DE LA FRANCE et L’ETAT REEL DE L’EUROPE

Un temps agent secret des Princes -il se donne les moyens de vaincre, trempe ses mains dans des coffres d’or, du sang frais et l’encre de missives secrètes- où il tiens les contacts entre Louis XVIII, l’Armée de Condé et les Chefs Vendéens, préparant le débarquement à l’île d’Yeu, il retourne en France en 1802, est arrêté, emprisonné à l’île d’Elbe d’où il s’évade de façon spectaculaire. Il se cache sous un nom d’emprut en Italie et continue ses périples en Europe avant de rejoindre Louis XVIII à Londres. Avec la Restauration, il verra son pouvoir se renforcer, deviendra parlementaire Ultra https://fr.wikipedia.org/wiki/Ultraroyaliste et finira ambassadeur à Lucques et en Toscane sous Louis XVIII, puis à Parme et à Modène sous Charles X, avant de rédiger ses mémoires.

Ces mémoires, votre serviteur les a lu pour vous : incroyable mais vrai

Commençons par le commencement.

Antoine-Philippe du Bois des Cours (1763-1827)
, Marquis de la Maisonfort à la mort de son père en 1788, vient au monde au sein d’une famille de l’Aristocratie bourguignonne. Destiné comme il se doit dans ce milieu à la carrière militaire, il passe sa jeunesse en plaisir variés et divers : poésie, chant, théatre. Fou de comédie, il en joue et en compose -c’est l’époque des LIAISONS DANGEREUSES https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses de Choderlos de Laclos !-

https://www.rtbf.be/tv/detail_les-liaisons-dangereuses?id=8061732

avant d’entrer dans une école d’officier : Là, il y devient l’ami et le compagnon d’arme du jeune Prince de Talmont. Tous deux mèneront ensemble une vie de garçons et de garnison. Don Juan, La Maisonfort multiplie les conquètes, au grand dam d’une mère un brin puritaine.

Si malgré un mariage arrangé, il est un reste un Aristocrate frivole, il n’en demeure pas moins un officier de valeur, un observateur sagace de son époque, qui se passionne pour la politique, participe aux Etats Généraux, soutient le vent de liberté venu d’Amérique et entre même un moment… en loge (maçonnique) ! Homme de son temps, il comprend soudain, en Décembre 1789, lorsque son château est pillé, que les idées révolutionnaires ne sont qu’une utopie néfaste et la propagande des loges un mensonge. Devenu un ennemi déterminé de la franc-maçonnerie, il prendra comme beaucoup d’autres le chemin de l’Emigration.
Convaincu que la seule chose au monde de solide est Dieu, et que la seule représentation concrète de Dieu sur Terre est le Roi de France, Son Lieutenant, ce Royaliste convaincu va désormais se battre pour le principe Royal, la présence du Sacré dans le Pouvoir, la façon la plus élevée de servir la France !

La Maison fort met tout d’abord sa famille à l’abrit à Coblence https://fr.wikipedia.org/wiki/Coblence , où la Maison Royale de France elle-même -Les frères de Louis XVI, leur épouse et leurs enfants- a trouvé refuge, et se porte volontaire dans l’Armée de Condé où il devient membre d’une espèce de garde d’élite, les « DRAGONS DES PRINCES« . Là, il y fait la connaissance du Duc d’Enghien et du Prince de Condé, et y retrouve surtout le Prince de Talmont, son ami inséparable, avec qui il participe à toutes les campagnes des nations coalisées contre la République.

Dans ses mémoires, La Maisonfort raconte que la défaite de Valmy (20 Septembre 1792) est due à l’abandon du Roi de Prusse et du Duc de Brunswick, l’Europe ne sachant pas encore ce qu’elle ferait de la France révolutionnaire, devant par la suite apprendre à ses dépends ce que la France révolutionnaire ferait d’elle. Notre héros dit ainsi que la retraite fut décidée CONTRE TOUT HONNEUR, le Roi de Prusse et le Duc de Brunswick ayant scandaleusement abandonné l’Armée de Condé.

Vue de Coblence. https://www.iha.fr/locations-vacances-coblence/1aX/

A Coblence, la Maisonfort devient bientôt l’aide de camp du Comte de Provence et le bras droit du Marquis de Rivière, lui-même aide de camps du Comte d’Artois et agent de liaison auprès des chefs Vendéens. Ainsi, la Maisonfort va devenir l’agent secret des Princes : après la mort de Louis XVI le 21 janvier 1793, Talmont rejoint la Vendée qui se soulève au cri de « VIVE LOUIS XVII« , l’Enfant-Roi étant alors retenu prisonnier à la prison du Temple et la Maisonfort reçoit la mission de rentrer en France pour stimuler la Noblesse, en lui faisant connaître ce que les Comtes de Provence et d’Artois attendent de leur zèle. Charrette, par exemple, va préparer le débarquement du Comte d’Artois à l’île d’Yeu, qui ne faillira que de peu !

Le Duc de Brunswick, repentit pour Valmy, donnera asile au Comte de Provence dans la ville qui porte son nom : Brunswick! La Maisonfort s’y installe également et fonde en 1796 avec un certain Fauche, une imprimerie d’où sortirent de nombreux pamphlets Royalistes. Il y créé avec le Chevalier de Garllard-Terraube L’ABEILLE, un journal Royaliste clandestin.

Sur ordre des Princes de Rohan, envoyés par le Comte d’Artois -Victor de Rohan-Guéméné, Duc de Bouillon et de Montbazon (1766-1846), fils de la Princese de Guéméné, gouvernante des Enfants de France, neveux du dernier Grand Maître de l’Ordre de Malte, Chevalier de l’Ordre de Malte lui-même, et Louis de Rohan (1768-1836), frère du précédant- La Maisonfort participe à une mission de recrutement en Suisse, pour le Prince d’Orange, allié de Louis XVIII. Au retour, il fait paraître ses deux pamphlets, L’ETAT REEL DE LA FRANCE, qui décrit la bolchévisation de la France sous Robespierre et le martyre de l’Enfant Roi en prison, et L’ETAT REEL DE L’EUROPE, qui tente d’avertir les autres pays européen de la menace qui leur pend au nez.

On croit bientôt le petit Louis XVII mort au Temple le 8 Juin 1795 et Provence prend le nom de Louis XVIII : l’Archange Saint-Raphael n’est pas encore apparu à Ignace Martin, le berger de Galardon. En Octobre 1798, La Maisonfort participe à des tractations secrètes avec Barras, qui prétend vouloir « tempérer » la terreur, mais celà s’avèreront un piège pour attirer Louis XVIII en France. Ce dernier ne cède pas et Bonaparte accède au pouvoir. Entretemps, la Maisonfort est devenu… l’amant de la femme de Fauche! Ce dernier découvre un jour la laison de sa femme avec son associé et entre en fureur : c’est la fin de l’amitié entre les deux hommes.

La Maisonfort part alors en Avril 1799 pour une mission secrète en Russie : munis des ordres de Louis XVIII et des consignes du Comte de Saint-Priest qui est le représentant du Roi à Vienne (Autriche) -ordres et consignes qu’il doit remettre au Marquis de la Ferté-Mun qui représente Louis XVIII à Saint-Peterbourg- il doit aussi obtenir l’aide du Tsar Paul I°. Il y fait la connaissance de Jospeh de Maîstre https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Maistre qui deviendra son ami et qui s’inspirera de leur amitié pour écrire LES SOIREES DE SAINT-PETERBOURG. La Maisonfort retourne à temps pour assister à Mitau au mariage du Duc et de la Duchesse d’Angoulême, à qui il porte des cadeaux de Paul I°. A cette occasion, le Marquis de La Maisonfort est décoré de L’ORDRE DE SAINT-LOUIS et reçoit son brevet de colonnel.

Après une mission secrète en Angleterre auprès de Cadoudal, chef de la Chouannerie normande, qui deviend lui ausi son ami intime -mission ayant le but de recevoir de lui le projet d’enlèvement de Bonaparte à transmettre aux Princes- La Maisonfort effectue de Mai à Juin une mission clandestine en France : il y avait eu des arrestations à Paris, dont le Chevalier de Coigny, agent principal de Louis XVIII. Hyde de Neuville, le contact des Jacobites écossais à Paris, se cachait. M. de Rivière s’était échappé et M. du Theil, représentant du Comte d’Artois à Londres après avoir en vain tenté de faire évader Marie-Antoinette du Temple avec Alexandre Gonse de Rougeville, n’était plus à Paris… aussi La Maisonfort se trouvera chargé de porter les ordres du Comte d’Artois aux Royalistes parisiens encore présents dans la capitale.

Toujours redoutable quand à lui, il débarque secrètement le 23 août 1803 sur les côtes normandes, caché dans un baril de Harengs, dans le but de rejoindre la capitale.

Transitant secrètement par Honfleur, La Maisonfort est acueilli par le Baron d’Orves, ancêtre d’Honoré d’Estienne-d’Orves, qui doit préparer son infiltration dans la capitale. Guidé dans Paris par un certain Le Sage, ancêtre du MARQUIS André le Sage DE LA FRANQUERIE, La Maisonfort trouve refuge chez la Comtesse Charles de Damas et Melle Agathe de Chevilly. Le plus important de sa mission sera de se faire reconnaître des chefs Royalistes qui se terrent dans Paris et de quelques officiers de l’Armée restés secrètement fidèles aux Roi, de leur transmettre à tous des lettres de Cadoudal pour la mise en route pour la préparation du complot contre Bonaparte. Un certain Bruslart, chef de la Chouannerie après la mort du malhereux Comte de Frotté, partira pour Caen afin de préparer et faciliter l’exfltration de la Maisonfort.

La Maisonfort doit au passage organiser un nouveau complot contre le Premier Consul. Il prendra contact avec les généraux Moreau et Pichegru. L’objectif est d’enlever le Premier Consul et de renverser le régime consulaire en faveur de la famille des Bourbon.

Deux mots sur le complot de Cadoudal.

Le 24 décembre 1800, Georges cadoudal, chef des Chouans de Normandie, et se scomplices, feront exploser une charette piégée au passage du Premier Consul. La tentative d’assainat échoue mais la violence de la déflgration marquera les esprits : on parlera de “machine infernale”.

Cadoudal se réfugira en Angleterre, où il sera nommé Lieutenant général des armées du Roi par le Comte d’Artois, frère de Louis XVIII. Quand La Maisonfort, il verra sa tête mise à pris par Bonaparte.

Moreau et Pichegru sont arrêtés par les forces de police. Le 9 mars 1804, ce sera au tour de Cadoudal d’être arrêté après une course épique. Jugé et condamné à mort, il montera sur l’échafaud le 25 juin 1804.


Entretemps, La Maisonfort dernier rencontrera les frères Polignac : Armand, Comte puis Duc de Polignac (1771-1847), Premier Ecuyer du Roi Charles X, Duc et Pair en 1829 et ancêtre des Princes de Manaco, et Jules de Polignac (1780-1847), qui sera Prince Romain en 1820 et ambassadeur à Londres en 1823, Ministre des Affaires Etrangères puis Président du Conseil en 1829; tous deux frères de l’amie de Marie Antoinette et arrétés tous les deux après l’échec de l’enlèvement de Bonaparte mais graciés grâce à l’intervention de Joséphine de Beauharnais qui était elle aussi… un agent Royaliste! Puis il sera présenté à d’Autichant, Louis de Bourmont, l’Evêque d’Arras et surtout le Comte Ferdinand Berthier de Souvigny (1782-1864), qui fondera l’Ordre des Chevaliers de la Foi après le départ de Maisonfort. La Misonfort devra retourner à Londres avec le jeune frère de Frotté.

Ferdinand Berthier de Souvigny est le fils de l’intendant qui fut nassacré par la foule le 14 Juillet 1789 lors de la prise de la Bastille. Son Ordre des Chevaliers de la Foi est une organisation secrète fondée en 1810 pour défendre la Légitimité Catholique et Royale et la Chrétienté. Durant la période du I° Empire, il a pour objectif le rétablissement de la Monarchie Royale Très Chrétienne. Il se fonde sur l’affirmation du principe Royal, qui est que le Roi est la seule autorité Légitime émanant de Dieu. Le Chapitre l’Ordre comprend Matthieu, Duc de Montmorency (Grand-Maître), frère du cardibnal de Montmorency et qui célèbera les noces du Duc et de la Duchesse d’Angoulême, Adrien Comte de Rougé, Jean-Baptiste Comte de Villèle (qui exercera entre autres les fonctions de Premier Ministre entre 1821 et 1828, et dont l’arrière-petit-fils direct est membre aujourd’hui du parti ALLIANCE ROYALE fondé en 2002), Hyacinthe de Barreau, et encore Louis de Noailles (aide de camps du Maréchal Benadotte et … agent Royaliste de haut vol!)
.

Mais revenons à notre héros. De retour en Allemagne en 1801, la Maisonfort apprend que sa femme est rentré à Paris pour ensevelir sa mère : il revient alors discrètement à Paris pour la soutenir. L’imprudant est capturé par la police du perfide Fouchet et se retrouve emprisonné durant neuf mois au Temple avec La Trémoille, frère de Talmont, et le jeune Charles de La Rochejaquelin. Ce dernier est le frère frère cadet du célèbre général Vendéen et maréchal de camp du Duc d’Angoulême pendant l’expéditon d’Espagne (1823), colonel des Grenadiers à cheval qui escortera Charles X sur la route de l’exil en 1830 avant de seconder en 1832 depuis les Pays-Bas la tentative de la Duchesse de Berry et être condamné à mort par contumace en 1833 mais être grâcié en 1835.

Transféré à l’île d’Elbe, La Maisonfort s’évade un jour de manière spectaculaire : avisant un magnifique gallion qui sort du port alors qu’il fait au crépuscule sa promenade sur les ramparts, il improvise soudain, prend son élan, court et saute… dans le vide pour finir enroulé dans la voile du navire! Il mène alors durant un an une vie de proscrit en Italie, errant de Livourne à Florence, de Florence à Rome, de Rome à Naples, TOUJOURS CONFIANT EN LA DIVINE PROVIDENCE. 

Il est bientot reçut dans la bonne société napolitaine et se lie d’amitié avec le Prince Dolgorouki.

https://boowiki.info/art/litterateurs-italiens/isabella-teotochi-albrizzi.html

De retour à Rome puis à Florence, Il échappe de peu dans cette dernière ville à l’arrestation en pleine rue. Il n’a la vie sauve que s’enfuyant par les toits ! Il s’enfuit alors à Venise, où il change son nom de Descours en Dubourg , et devient… l’amant de la Comtesse Albrizzi, Comtesse Albrizzi, https://boowiki.info/art/litterateurs-italiens/isabella-teotochi-albrizzi.html la « Mme de Staël de Venise »! Il est à Venise quand il apprend l’assassinat du Duc d’Enghien et la fondation du I° Empire. Démasqué -sa tête est toujours mise à prix et les agents impériaux le cherchent partout !- il doit fuir de nuit à Udine( italie acturlle) dans des conditions rocambolesques, passe en Grèce, retrouve Jospeh de Maître en Russie et y rencontrera le Comte de Blacas, qui est à cette époque le représentant des intérêts de Louis XVIII auprès du Tsar : La Maisonfort y sera nommé second Conseiller du département des affaires étrangères du gouvernement Royal en exil.

Tout ceci avant de retrouver Louis XVIII à Londres, où le Roi en exil a pris l’habitude dans l’attente de son instalation définitive à Harwel, de recevoir ses fidèles au CAFE ROYAL, un établissement qui existe encore aujourd’hui dans la capitale britanique https://www.hotelsclick.com/auberges/grande-bretagne/londres/127395/hotel-cafe-royal-photographies.html et https://www.hotelcaferoyal.com/?gclid=eaiaiqobchmitqddg-qg4givi-mych0bzacqeaayasaaegj-spd_bwe&gclsrc=aw.ds .

Depuis Harvell, devenu un temps nid de conspirateurs Contrerévolutionnaires, Louis XVIII travaille reconquérir son Royaume, il fait son courrier et donne des audiances : son Conseil comprend en 1812 le Duc d’Angoulême -futur Louis XIX- la Duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et soeur de Louis XVII alors réputé disparu, le Duc Antoine-Marie de Gramont, commendant de la Maison Militaire de Louis XVIII en exil, le Marquis de La Maisonfort lui-même, le Comte de Damas-Crux, et Antoine-Jean Vicomte d’Algould, ancien mousqutaire et sous-lieutetant des gardes du corps Royaux comme frère du Marquis d’Algould et de l’Abbé d’Algould. A ce Conseil, qui agit comme gouvernement Royal en exil, s’ajouteront Pierre-Jean-Casimir Comte de Blacas, et Jospeh-Anne-Auguste-Maxilmilien de Croy, Duc d’Havré, représentant de Louis XVIII à la Cour d’Espagne où il est chargé, entre autre, d’espionner… le sieur Perignon, ambassadeur de la République Française à Madrid !

La consécration de la France au Sacré-Coeur par Louis XVI, même effectuée avec retard -et en prison- nous vaut la Restauration : non, la Révolution n’est pas irréversible ! L’expression « religion de l’État » est employée pour la première et unique fois de notre histoire constitutionnelle en 1814. Elle figure à l’article 6 de la Charte.

1814 : avec le retour de Louis XVIII au pouvoir, La Maisonfort voit consolider sa position. Il est tout d’abord nommé Général. Il est ensuite reçut par les Chevaliers de la Foi, comme expliqué plus haut, et se trouve chargé par Blacas de lui adresser des rapports secrets sur les hommes et les choses. Il fonde ce qui deviendra un jour LA BRIGADE DE LA SURETE, police secrète connue surtout pour l’un de ses plus fameux agents : le cèlèbre François-Eugêne Vidoc. La Maisonfort accompagne Louis XVIII à Gand durant les Cent Jours. De retour à Paris après la chute de l’Aigle, il entre à la rédaction de LA QUOTIDIENNE, il y gagnera de l’argent, ce qui lui permettra de redorer un peu son blason, et sera nommé Maréchal de Camps en 1815.

Fatigé de tous ces astucieux libéraux -Mme de Staël, Chateaubriand, Michelet- qui tournent autour de Louis XVIII pour le parasiter, le Comte d’Artois rassemblera de 1814 à 1824, le soir à 21 heures, dans un petit cabinet qui se trouve au rez-dechaussée de l’appartement qu’il habite aux Tuillerie, les seuls Royalistes dans lesquels il a mis sa confiance : LE CONSEIL SECRET DE MONSIEUR comprendra alors ses deux fils, le Duc d’Angoulême et le Duc de Berry, La Maisonfort –secrétaire de ce Conseil, et qui sera chargé de négocier le mariage du Duc de Berry avec plusieurs héritières de divers Maisons Royales européennes, le choix tombant à la fin sur la fille du Roi de Naples, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles– le Marquis de Montciel, qui avait rejoint Monsieur à Vezoul, le Comte de Bruges, que le futur Charles X devait prendre comme aide de camp plus tard, et le Baron de Vitrole, qui était devenu utile depuis Verdun. C’est ce que Talleyran, voyant bien le danger, apellera par dérision « LE MINISTERE DE L’ENTRESOL » : il ne pourra cependant pas empécher la Restauration de faire son oeuvre de régénération de la France.

La Maisonfort est bientôt nommé Conseiller d’Etat en 1815 et Député du Nord en 1820. Ultra incontournable, il siège à la CHAMBRE INTROUVABLE aux côtés de Ferdinand Betrthier de Souvigny. L’assassinat du Duc de Berry en Févier 1820 plonge la France dans le plus grand désarroi : le Marquis de La Maisonfort est à l’opéra avec son fils Max, qui veillera le Prince agonisant, tandis qu’il arrètera l’assassin. L’exès du danger, l’admiration due au mourant, les vertues de toute la Famille Royale, mises à leur jours, cette leçon de clémence, de piété, de religion donnée à tout un peuple avec une simplicité, une résignation sans exemple, ont sauvé à l’époque la Monarchie en lui ralliant tous les coeurs.

De Juillet 1820 à Octobre 1823, Louis XVIII nomme Antoine-Philippe de La Maisonfort ambassadeur en Italie. Le 19 Juillet, il est acrédité au près du Grand Duc de Toscane, Ferdinand III de Habsbourg (1769-1814), frère de l’Empereur François I°, chassé par Bonaparte en 1799 mais rétabli en 1814. Parallèlelement, il est acrédité auprès de la Duchesse de Lucques, l’Infante-Duchesse Marie-Louise de Bourbon, Infante d’Espagne comme fille du Roi Charles IV d’Espagne, que tout le monde en Toscanne appelle « la Reine« : mariée à Louis de Bourbon-Parme, elle avait en effet régné avec lui sur l’éphémère Royaume d’Etrurie constitué par un traité Franco-Espagnol de 1801 et réuni à l’Empire en 1808, ce qui vaudra à sa Maison le tritre de Maison Ducale et Royale de Bourbon-Parme.

Les Bourbon-Parnme tiennent leur nom du fait qu’ils régnaient à l’époque sur le Duché souverain de Parme, de Plaisance et de Guastalla, Principauté Ducale ayant été cédée en viager à l’ex-Impératrice Marie-Louise, qu’elle gardera jusqu’à sa mort en 1847, date à laquelle les Bourbons-Parme récupèreront leurs Etats. Ainsi, l’Infante-Duchesse Marie-Louise de Bourbon est veuve lorsque La Maisonfort se présente à elle le 25 Aout 1820 : le sachant l’ami et serviteur sincère de son cousin, elle l’invite immédiatement au mariage de son fils Charles-Louis de Bourbon-Parme (1799-1883) avec Maria-Teresa-Pia de Savoie, fille de Victor-Emmanuel I°, Duc de Savoie et Roi de Piémont-Sardeigne.

C’est le fils de Louis et de Maria-Teresa-Pia, Charles, qui épousera la soeur ainée du Comte de Chambord, Louise-Marie d’Artois (1819-1864) et qui règnera à nouveau sur le Duché de Parme-Plaisance-Guastalla- et-Etats-Anexés sous le nom de Charles III de Parme (1823-1854): Charles et Louise-Marie sont les arrière-grands parent direc de SAR le Prince Sixte-henri de Bourbon-Parme (1940-?).

La Maisonfort est à Florence lorsque, le 29 Septembre 1820, lorsque la France reçoit Henri-Dieudonné de Bourbon-Artois, Duc de Bordeaux, Comte de Chambord (1820-1883), fils posthume du Duc de Berry, salué par Chateaubriand comme l’ « enfant du miracle » . Notre ami reçoit la nouvelle le lendemain et donne un grand bal où tout le corp dipolmatique est convié ! Le Grand Duc de Toscane et la Reine douairière d’Etrurie lui feront même l’honneur de leur présence.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Dubois-Descours,marquis_de_la_Maisonfort#/media/Fichier:Antoine_François_Philippe_Dubois-Descours_de_la_Maisonfort(1763-1827).jpg

La Maisonfort retourne à Paris pour les funérailles de Louis XVIII et le Sacre de Charles X.

Le Roi Charles X lui adjoindra les ambassades de France à Modène, dont la Princesse héritière de la Maison d’Este avait épousé un Habsbourg, et à Parme, provisoirement dévolu, donc, à l’époque à l’ex-Impératrice Marie-Louise, avec le titre de Ministre Plénipotentiaire. La Reine douairière d’Etrurie étant décédée en été 1824, La Maisonfort, présente à Lucques ses nouvelles lettres de créance au jeune Charles-Louis de Bourbon-Parme, devenu Charles II. Il profitera de sa présence à Lucques pour s’y trouver un logement à l’année, le temps étant plus agréable qu’ailleurs, et certain de mieux servir un Bourbon, mais aussi comme havre trouvé lorsque, en saisi estival, il fait trop chaud à Parme et que Florence se mue en désert diplomatique, alors qu’à quelques lieues de Lucques se trouvent les bains, si bienfaisant aux maux de notre Marquis qui sera bientôt obligé de faire la navette entre Lucques, Florence, Parme et Modène. Sa résidence de Lucques lui permettra de mener grand train, les bains étant l’occasion de retrouver toute la haute société de l’époque.

Mais bientôt, son ambassade à Parme devient sa charge la plus importante. La Maisonfort y écrit ses mémoires. C’est revêtu de la charge d’Ambassadeur de Charles X à Parme et rappellé à Paris qu’il mourra à Lyon, frappé d’une apoplexie foudroyante, le 2 Octobre 1827.

Le manuscrit des Mémoires a été conservé dans la descendance d’une de ses filles, Mme de Changy. Par sa position, La Maisonfort eut à côtoyer les grands hommes politiques de l’époque, et ses croquis de La Fayette, de Talleyrand ou de Fouché ne manquent pas d’acuité. On croise également dans ses mémoires Rivarol, Mercier, Mme De Staël, Chateaubriand… la verve de l’auteur, libre, spirituelle, témoigne d’une personnalité attachante et restitue brillamment l’atmosphère mouvementée de l’époque.

Sa vie trépidante, toute de Foi et de sacrifice, a inspiré les aventures du MOURON ROUGE https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mouron_rouge  et LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chevalier_de_Maison-Rouge c’est pour nous, Royalistes, un exemple à suivre.

Je voudrai profiter pour saluer ici Hugues de Changy, https://www.furet.com/livres/le-mouvement-legitimiste-sous-la-monarchie-de-juillet-1833-1848-hugues-de-changy-9782868479976.html descendant du Marquis de La Maisonfort par la fille de ce dernier, qui a présenté et annoté ces Mémoires

Hervé J. VOLTO, CJA, Président Honoraire de la Charet de Fontevrault (Président 1991-1994), Mémorialiste, membre du Chapitre Général et Délégué Officiel pour l’Italie
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A lire : Marquis de La Maisonfort, MEMOIRES D’UN AGENT ROYALISTE, SOUS LA REVOLUTION, L’EMPIRE ET LA RESTAURATION – 1763-1827 (Editions Mercure de France, collection « Le temps retrouvé« ), Préface du Père Guillaume de Berthier de Sauvigny, Eudiste.

0 thoughts on “Hervé Volto. INCROYABLE : MEMOIRES D’UN AGENT ROYALISTE DURANT LA REVOLUTION, L’EMPIRE ET LA RESTAURATION !

  1. Hervé J. VOLTO

    Et puisqu’on y parle de Parme, voici une petite présentation de la Basilique Saint Marie de la Steccata, le Saint-Denis des derniers Farnese et des premiers Bourbon-Parme

    Le Prince Charles-Hugues de Bourbon-Prame, frère du Prince Sixte-Henri, a voulu y être enterré en 2010.

    Le musée constantinien contient des reliques de la Maison Royale de Bourbon, dont la robe de marièe de Louise Marie dde Bourbon-Artois, soeur du Comte de Chambord qui épousa le Duc Charles III de Bourbon-Parme -Louise-Marie d’artois est l’arrière-grand-mère direct du Prince Sixte-Henroi de Bourbon-Parme- la chemise que Louis XVI portait le jour de de sa décapitation, l’acte de condamnation de Mraie Antoinette et un morceau du cadre de la porte de la cellule du petit Louis XVII à la prison du Temple.

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