Le mot du Gouverneur : Légitimisme & Légitimité (2)

Légitimisme & Légitimité ou L’Épiphanie du Roi (2)

Quis ut Rex ? (Qui, comme Roi ?)

Pour continuer notre article d’hier sur les notions de légitimisme et de légitimité, il me semble maintenant clair une fois pour toute que le seul Roi de France légitime est le Christ… Un point, c’est tout !

Mais peut-être n’est ce pas assez encore…

Pour expliciter ce point à tous les royalistes, j’insiste pour préciser que ce fait n’est pas une métaphore ou une comparaison, voire même une figure spirituelle d’un roi de France temporel, figure qui transcenderait, qui sublimerait son titre, sa fonction, sa mission.

Non, c’est exactement l’inverse qui est la vérité !

Le roi de France temporel n’est que l’image, la représentation, le vassal, le mandataire TEMPORAIRE du vrai Roi de France.

Jeanne la Pucelle nous est envoyée du Ciel pour le rappeler aux Français en leur temps de rigorisme juridique sec, de nominalisme étroit, j’oserais dire de « jansénisme politique ».

A Vaucouleurs, elle enseigne à Robert de Baudricourt :

– Le royaume N’APPARTIENT PAS au dauphin, il APPARTIENT à mon Seigneur. Cependant, mon Seigneur VEUT que le dauphin devienne roi et qu’il TIENNE le royaume en COMMENDE. […]

– Et quel est ton seigneur ?

 – Le Roi du Ciel !

Dans ce dialogue court et concis, absolument tout est révélé : Qui est le vrai Roi de France, qui est le mandataire choisi, à quel titre il est choisi, pour quel état il est choisi, pour quelle mission il est choisi, quel sera le temps de cette mission.

Ces révélations sont respectivement les suivantes : Le Roi du Ciel… Charles… Au titre de dauphin… Pour l’état de roi… Pour tenir le royaume… en commende (en administration temporaire).

Ce dialogue devrait être su par cœur, évidemment par tous les royalistes de France puis par tous les Français ; il devrait leur arriver naturellement à l’esprit et sublimement sur leurs lèvres comme une prière… La prière au Roi !

A Chinon, elle réitère à Charles lui-même :

  • Gentil Dauphin, j’ai nom Jeanne la Pucelle, et vous mande le roi des cieux par moi que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims et vous serez lieutenant du roi des cieux Qui est Roi de France.

Cette phrase mise en français de notre époque (car le lecteur passe souvent outre le vrai sens du verbe mander et… fait un contre-sens) est la suivante :

  • Gentil Dauphin, j’ai nom Jeanne la Pucelle, et le roi des cieux vous fait savoir par moi que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims et vous serez lieutenant du roi des cieux Qui est roi de France.

Tel un autre Archange Gabriel, Jeanne fait vivre au dauphin une autre annonciation en lui faisant connaître le message du Roi des Cieux :

  • Vous serez sacré et couronné… Vous serez lieutenant du Roi des Cieux…

On entend presque la question de Charles (peut-être l’a-t-il posée ainsi ?) :

  • Mais comment cela se fera-t-il ?
  • Il est le Roi de France ! (et rien n’est impossible à Lui).

Et puis :

  • Je te dis de la part de Messire que tu es héritier de France et fils de roi et Il m’a envoyé à toi pour te conduire à Reims pour que tu reçoives ton couronnement et ta consécration, si tu le veux.

Avez-vous remarqué la différence de ton et de personne grammaticale que Jeanne use pour s’adresser à Charles dans ces deux messages ?

Dans son premier message, Jeanne vouvoie le dauphin, parce qu’elle s’adresse de la part de Dieu au premier corps du roi, au corps politique, avec déférence et respect, officiellement et publiquement, et uniquement au sujet de son état futur et de sa mission.

Dans son deuxième message, Jeanne tutoie le dauphin, car par sa bouche, Messire Dieu s’adresse au second corps du roi, au corps personnel, au corps biologique, et juste pour ce qui est nécessaire qu’il sache en définitive et en vérité (Dieu prouve) de son origine généalogique et de sa non-illégitimité, sa non-bâtardise… et à ce corps personnel elle lui parle de SA mission divine A ELLE, qui se doit de respecter la liberté du dauphin… « si tu le veux ! »

On reconnais bien là la délicatesse divine envers chaque homme.

Alors : Quis ut Rex ?

Voilà, une autre preuve historique de la véracité « vraie » de l’unicité de la royauté du Christ sur la France. Elle est la preuve, au XVème siècle, du règne effectif et du gouvernement concret et tangible du seul Roi de France. Les messages de Jeanne, ses attitudes et toute sa geste manifeste ce fait !

Nous en verrons une autre demain, dans la 3ème partie.

Qu’en cette année 2024, aucun Français royalistes ne fasse une faute de préséance ni un crime de lèse-majesté. Le trône de France est une chaise bien trop sainte et trop terrible où l’on ne siège pas impunément !  

Chouandecoeur

6 thoughts on “Le mot du Gouverneur : Légitimisme & Légitimité (2)

  1. Alain Guillon

    Dans la même veine que le message précédent, Merci Gouverneur .Ceci augure bien de la conférence qui sera produite à Versailles le vendredi 2 février 2024 (jour de la Présentation du Seigneur) à 20 H sous le titre “Histoire de France, Histoire Sainte” par Chouandecoeur.
    Que tous ceux qui sont sensibles à ce thème soient présents et qu’ils y conduisent tous ceux “égarés par les errements politiques” afin de les enseigner sur la nature de notre Royaume.
    Pour participer voici l’adresse de contact “alain.guillon12@orange.fr ” inscription avant le 29 janvier 2024.

    Reply
  2. Hervé J. VOLTO

    Je ne voudrai pas répéter tous mes commentaires

    Le mot du Gouverneur : Légitimisme & Légitimité (1)


    mais voudrai dire ceci, et avant tout à l’dresse de l’Alliance Royale : SI LE ROYALISME POLITIQUE S’EST ENDORMI A LA FAVEUR DU RALLIEMENT, IL NE POURRA RENAITRE QUE S’IL REDEVIENT UN MOUVEMENT CATHOLIQUE !

    Quand je vois Hichtus qui propose de former des Catholiques, ce qui est bien, mais sans rappeler que la continuité Royale, assurée par l’hérédité, retire le pouvoir aux luttes partisannes, aux ambitions personnelles et à la corruption, et peut dès lors assurer le Bien Commun du peuple Français et la pérénité de la France comme de sa vocation Catholique, le Roi de France, nouveau Constantin, devant gouverner Chrétiennement “pour le Bien Commun et le salut de l’Etat (Edit de juillet 1717)”, protégeant la Foi et la Patrie… on comprendra que le compte n’y est pas.

    Hischtus, comme CIVITAS sont-ils les enfants du Ralliement ? les ennemis de la France et de la Chrètienté ont-ils si peur de nommer un chat un chat et la Royauté Très Chrétienne LA SEULE AUTORITE LEGITIME EMAMANT DE DIEU ?

    Reply
  3. Hervé J. VOLTO

    MEME SI CELA SEMBLE UN DOUBLON, IL FAUT BIEN DIRE ET REDIRE LES CHOSES

    Le principe supérieur que Chouan de Coeur, QUI A PARFAITEMENT RAISON

    Le mot du Gouverneur : Légitimisme & Légitimité (1)


    c’est ce qu’a définit Jospeh de maistre :

    -C’est Dieu seul qui fait les Rois; Il prépare les Races Royales (Mérovingien, Carolinigiens, Capétiens, Valois, Bourbons) : ici se trouve la plaus grande des Légitimités !

    Comme l’a bien dit Chouan de Coeur, la loi salique comme justification n’est pas suffisante : un Roi n’est Légitime en France que s’il est l’Ainé Salique (de père en fils A PARTIR D’HUGUES CAPET) des Princes CAPETIENS nés de Naissance Légale (de parents mariés à l’Eglise) dans la foi Catholique (la Mission Divine de la France est dans la vocation Catholique de ses Rois définie dans le Testament de Saint Rémy).

    Le Marquis de La Franquerie, redisons-le, a définit la Royauté Française en 1952 dans une conférence à Versailles intitulée DE LA SAINTETET DE LA MAISON ROYALE DE FRANCE :

    -La Royauté en France est de choix Divin. Dieu l’a instituée pour défendre l’Eglise et assurer le règne du Sacré-Coeur et du Coeur Immaculé de Marie. Il l’a concerve par la Loi Salique grâce à laquelle le Roi est toujours issu de la Race du Christ, choisie par le Seigneur au temps d’Abraham et de David et confirmée par Saint Rémi et par Sainte Jeanne d’Arc. Il la gouverne en se réservant de choisir comme Roi le Prince le plus Saint et le plus digne de régner, la Loi de Primogéniture s’appliquant normalement hors le cas de choix Divin, mais à l’exclusion perpétuelle des femmes et de leur decendance : le Souverain est donc Roi par la Grâce de Dieu et non par l’autorité du Siège Apostolique. A Dieu revient le choix du Roi mais toujours dans cette race Davidique, au Sacerdoce le Sacre, au peuple le filial consentement.

    Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

The maximum upload file size: 2 Mo. You can upload: image, audio, document, spreadsheet, interactive, text. Links to YouTube, Facebook, Twitter and other services inserted in the comment text will be automatically embedded. Drop file here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.