La Monarchie française et la théorie des deux glaives

Pouvoir spirituel et pouvoir temporel

Publié dans Civilisation | le mercredi 2 juillet 2014 | par Georges Tartaret

Plus de mille ans de royauté en France ont permis de mettre au point un système de gouvernement d’un pays « à deux têtes » : une tête spirituelle, représentée par l’Eglise, et une tête temporelle, représentée par le roi. Les autres monarchies européennes ont adopté le même principe, qu’on appelle « la théorie des deux glaives » en France et « la symphonie byzantine » en Russie. C’est d’ailleurs pourquoi le drapeau russe, notamment, comporte un aigle à deux têtes, justement pour symboliser cette forme particulière de pouvoir.

On a coutume de dire que ces deux pouvoirs sont distincts mais non séparés. Cela signifie que les deux pouvoirs ont pour référence le même Evangile, mais chacun dans sa sphère. A contrario, la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat a officialisé cette séparation, qui existait depuis la révolution française. Est-ce un progrès ?

Voyons ce qu’en disait le cardinal Ottaviani lors du Concile Vatican II :

« La doctrine traditionnelle de l’Eglise est que l’Etat ne peut être neutre en matière religieuse, puisque l’indifférence de l’Etat en matière de religion est contraire à sa nature même. L’Etat est en effet une société naturelle dont la fin est le bien commun des citoyens. En conséquence, il appartient à la nature de l’Etat le soin du bien commun tout entier (en tant que temporel sur cette terre). Or le bien commun couvre un champ beaucoup plus vaste que l’ordre public. Il est constitué par d’autres biens très importants, comme sont la vérité et la vertu, ainsi que la juste place des citoyens et de la société devant Dieu, auteur de la société. Et donc il appartient à la fin naturelle de l’Etat de procurer la vraie religion, de la conserver, de la défendre. D’où il suit que les limites à la liberté religieuse ne sont pas seulement les nécessités d’ordre public, mais aussi et surtout les nécessités de la vraie religion ». Et il ajoute : « je dis donc qu’il faut inscrire (dans les textes du Concile) l’affirmation solennelle que l’Eglise catholique a un droit vrai, natif et objectif à sa liberté, parce qu’elle est divine dans son origine et sa mission. (…) Le Christ et l’Eglise peuvent imposer une obligation morale, et dans les questions religieuses, qui obligent en conscience ».

Autrement dit, l’Etat a pour vocation d’élever spirituellement les hommes, et ceci ne peut se faire sans la religion. C’est là que se trouve la justification de ce pouvoir à deux têtes. Le régime républicain est donc une régression, ce que confirment aujourd’hui la perte du sens moral et la dégradation des mœurs.

Et la religion dont il est question ne peut être que le christianisme, car c’est la seule religion qui a développé cette théorie des deux glaives, alors que le judaïsme et l’islam confondent les pouvoirs spirituel et temporel, ce qui conduit à la dictature de la théocratie.

…….       Prenez  connaissance de l’article  complet en activant le lien ci-aprés.  …… http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/885-pouvoir-spirituel-et-pouvoir-temporel

Georges Tartaret

2 thoughts on “La Monarchie française et la théorie des deux glaives

  1. Hervé J. VOLTO

    Jusqu’au Concile Vatican II, l’Église n’a cessé de prêcher aux peuples la soumission aux autorités dont la légitimité vient de Dieu. C’est cette si étonnante loyauté des Chrétiens envers les pouvoirs qui leur a valu, souvent après bien des persécutions, estime, respect et enfin liberté. Dans la même mesure où le Roi de France, nouveau Constantin, à partir du baptême de Clovis, commençait de reconnaître l’Église, celle-ci apporta à la Royauté son concours éclairé, formant avec elle une alliance de plus en plus étroite et féconde. Elle l’aidait dans son rôle humain d’ordre et de paix, et la Royauté Française coopéraient avec l’Eglise Catholique au règne du Christ, à la défense de la Foi et au salut des âmes.
    Mais quant au statut et aux limites des États, quant aux régimes politiques et aux choix majeurs de la vie temporelle, l’Église s’est laissé guider par les circonstances, dans un empirisme empreint de confiance surnaturelle au Christ, maître du monde et de l’histoire humaine, sachant de pouvoir s’appuyer sur la Royauté Très Chtrétienne, dans sa forme Capétienne:
    1. L’Église primitive, d’abord centrée sur Jérusalem puis bientôt sur Rome, s’est dégagée des conceptions théocratiques, racistes et impérialistes du judaïsme ancien, pour se constituer en société spirituelle, universelle, sans projet politique, au sein de l’Empire Romain dont elle reconnaissait l’autorité sans pourtant en accepter l’idolâtrie. La chute de Jérusalem puis la chute de la Rome païenne, annoncées par les Écritures, la délivreront de toute tutelle politico-religieuse non Chrétienne. Elle se répandra dans le monde grâce à la Royauté Française Très Chrétienne.
    2. Pendant des siècles, toutefois, par la force de l’habitude elle conservera l’idée d’un Empire universel Chrétien dont l’empereur serait la réplique temporelle du pontife romain Catholique: c’est arrivé historiquement avec le Saint-Empire Romain et Franc des Carolingiens. Mille ans de déceptions seront nécessaires pour que l’Église comprenne de son Seigneur, par la leçon des événements, qu’il lui fallait renoncer à l’utopie d’un Saint Empire Romain théocratique, trop hégémonique, trop dangereux pour sa liberté et la liberté des peuples, qu’elle devait subsister seule universelle dans le concert des empires, nations, peuples et villes de la Chrétienté, laissant le soin au Saint Royaume de France de la protéger.
    3. Ainsi s’établit pour l’avenir la distinction claire des deux pouvoirs, spirituel et temporel, tous deux Souverains, de l’Église et de l’État Catholique et Royal, celui-ci établi par Dieu serviteur de celle-là, recevant d’elle, en revanche, la reconnaissance de sa légitimité, l’aide spirituelle et morale qui lui est nécessaire, afin de coopérer au bien naturel et surnaturel de leurs communs sujets et fermer la parenthèse révolutionnaire. Tels furent jusqu’à nos jours « l’augustinisme politique » et sa « théorie des deux glaives ».
    La Restauration consécutive au triomphe du Cœur Immaculé de Marie, imposera évidemment à la Royauté Capétienne restaurée de rompre avec la laïcité de la République. On retrouvera, en théorie et en fait, les bienfaits de l’augustinisme politique décrit plus haut et sa théorie de l’accord nécessaire du temporel et du spirituel, qui sont si essentiels au bien humain, au bien Divin des nations. La véritable Grandeur de la France n’est pas ailleurs que dans sa vocation Catholique, vocvation qui fait d’elle la Fille Aînée de l’Eglòise et l’Edicatrice des Peuples!

    Hervé J VOLTO, CJA, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (Président 1991-1994), membre du Chapitre Général et Délégué Officiel pour l’Italie

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  2. Hervé J. VOLTO

    Encore une chose: Dans la même ligne, fidèle aux traditions, le Royaliste espère un jour voir de ses yeux les merveilles annoncées par tant de prophéties : le triomphe universel de l’Église -une Eglise revenue de son modernisme et de son libéralisme- l’extension de la Chrétienté depuis une France redevenue Catholique et Royale à toutes les nations, et le règne du Christ sur la Terre.

    Hervé Joseph VOLTO

    Reply

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