Biennale Blanche du 21 Octobre 2017. Conférence sur les études ADN faites par le Professeur Gérard Lucotte

Dans le cadre de l’énigme du Temple concernant Louis XVII et certains des divers intervenants (ou supposés tels) de cette énigme, comme de celle de la possible survivance (au sens général du terme) qui s’y rattache, le Professeur Gérard Lucotte (au milieu sur la photo ci-dessous) a bien voulu nous faire la synthèse de ses travaux réalisés de 2014 à 2016 sur les ADN de plusieurs des acteurs disparus, et des descendants directs ou collatéraux de certains d’entre eux, en particulier de la famille des Bourbons.
Il était accompagné de Christian Crépin (à droite sur la photo), présenté par le Professeur Lucotte comme LE spécialiste en France, et dans le monde entier, de cette énigme du Temple en particulier par ses connaissances sur le sujet, sa documentation prodigieuse, et sa motivation à toute épreuve ; et par Charles Barbanès (à gauche sur la photo), administrateur du site Internet CRIL 17 (Cellule sur Internet de Louis XVII) que vous pouvez consulter sur www.cril17.eu.
. Christian Crépin avait amené avec lui des reliques : les cheveux de Naundorff prélevé à Delft par le Dr Soutendam, le 13 août 1845. Ces cheveux avaient été achetés aux enchères (avec l’attestation de leur provenance) en 2003 par Christian Crépin lors de la vente du fond Bancel, grand collectionneur des objets et documents concernant l’affaire Louis XVII. Ces cheveux avaient eux-mêmes été précédemment mis en vente par Otto Friedrichs (1857 – 1943), grand défenseur de la cause Naundorff.
Charles Barbanès est l’auteur d’un livre récent intitulé « Louis XVII, autopsie d’une fausse vérité » sur le mystère du cimetière sainte Marguerite où est enterré l’enfant du Temple depuis le 10 juin 1795, livre où il tord le cou définitivement à la fois :

  • a) à la thèse selon laquelle le corps inhumé là est celui de l’enfant du Temple ET celui de Louis XVII ;
  • et b) à celle où ce corps est celui d’un inconnu qui n’est pas l’enfant mort au temple (thèse actuelle).

 donc le livre de Charles  Barbanes montre que le corps inhumé dans le cimetière Sainte Marguerite  est bien celui de l’enfant du  temple  mais  qu’il ne peut pas être   celui de Louis XVII. 
Le professeur Lucotte nous a présenté ses dernières études réalisées sur les deux sortes d’ADN :
. L’ADN mitochondrial, permettant de suivre la lignée d’une personne selon le côté maternel,
. L’ADN Y, permettant de la suivre selon le côté paternel.
Ces études ADN sont aujourd’hui au nombre de cinq, et font l’objet de 5 articles (en anglais) que l’on peut trouver sur Internet si l’on veut s’y référer pour en connaître la méthodologie, les procédures et les détails techniques.
On peut en faire le résumé qui suit :
Etude n° 1 (Fév14)
(Collaborateur Bruno Roy Henry).
Objectif :
Comparaison entre le profil des marqueurs STR des chromosomes Y de Hugues de Bourbon et ceux d’autres membres de la Maison des Bourbons.
Matériaux d’étude (prélèvements) :
. Prélèvement de salive de Hugues de bourbon – (professeur Lucotte).
. Etudes des profils Y-STR de trois Bourbons étudiés antérieurement – (professeur Cassiman).
Conclusion :
Hugues de Bourbon peut faire partie de la « grande famille » des Bourbons, c’est-à-dire qu’il peut être l’un des descendants de Robert de Clermont, 10ème des onze enfants de saint Louis, et son dernier (6ème) fils.
Etude n° 2 (Jul14)
(Collaborateurs Christian Crépin, Thierry Thomasset et Michèle Paris).
Objectif :
Analyse des séquences de l’ADN mitochondrial de Karl Wilhelm Naundorff (1785 ? – 1845).
Matériaux d’étude (prélèvements) :
. Cheveux de Naundorff prélevés le 13-08-1845 sur son lit de mort à Delft par le Dr Soutendam.
Cheveux achetés par Christian Crépin à la vente Bancel en 2003, avec certificat d’authenticité. Ils proviennent de la collection d’Otto Friedrichs. Ces cheveux étaient contenus dans 2 enveloppes dont l’une d’elles contenait des cheveux analysés comme étant ceux d’une perruque. La présence du bulbe de l’un de ces cheveux a permis d’en extraire l’ADN mitochondrial – (professeur Lucotte).
. ADN mitochondrial de référence provenant d’Anne de Roumanie et de d’Anne de Roumanie – (professeur Cassiman).
Conclusion :
L’étude des mutations de l’ADN mitochondrial montre que Naundorff est du même haplotype général H (dit « haplotype Habsbourg ») que Marie Antoinette. Celui de Naundorff est du sous-type HV0.
Etude n° 3 (Déc14)
(Collaborateur Christian Crépin).
Objectif :
Comparaison entre le profil des marqueurs STR des chromosomes Y de Hugues de Bourbon et celui des marqueurs STR du chromosome Y de Karl Wilhelm Naundorff.
Matériaux d’étude (prélèvements) :
. Cheveux de Naundorff prélevés le 12-08-1845 sur son lit de mort à Delft par le Dr Soutendam – (professeur Lucotte).
. Prélèvement de salive de Hugues de bourbon – (professeur Lucotte).
Conclusion :
Le même profil montre qu’il y a descendance directe entre Hugues de Bourbon et Naundorff.
L’utilisation d’une méthode appelée « horloge moléculaire de l’évolution » permet, en fonction du nombre de mutations, de déterminer (à la probabilité de 50%) l’ancêtre commun entre Naundorff et les trois Bourbons actuels déjà cités. L’ancêtre commun se situe dans les années 1200-1300, correspondant bien à l’époque de Robert de Clermont.
Etude n° 4 (Nov15)
(Collaborateurs Thierry Thomasset et Christian Crépin).
Objectif :
Etude de l’ADN mitochondrial de Louis XVII (1785-1795 ?).
Matériaux d’étude (prélèvements) :
. Cheveux de Louis XVII dans un médaillon, acheté par Christian Crépin à la vente Bancel en 2003, avec certificat d’authenticité. Ils proviennent eux-aussi de la collection d’Otto Friedrichs – (professeur Lucotte).
Conclusion :
L’ADN mitochondrial est bien de l’haplogroupe H, et est de l’haplotype H19, très rare, de Marie Antoinette (il n’est présent dans les banques ADN de données actuelles que pour une quinzaine d’individus testés).
Louis XVII est bien le fils de Marie Antoinette.
Par voie de conséquence, Naundorff (qui est HV0) ne peut être le fils de Marie Antoinette.
Etude n° 5 (Avr16)
(Collaborateurs Thierry Thomasset et Shoqing Wen)
Objectif :
Etude du profil des marqueurs STR du chromosome Y de Louis XVI (1754-1793).
Matériaux d’étude (prélèvements) :
. Cheveux de Louis XVI issus d’un reliquaire conservé chez un commissaire-priseur, avec attestation permettant de remonter jusqu’à Toulan, premier possesseur et familier de la famille royale à la prison du Temple. Cette mèche est constituée de cheveux mêlés de Louis XVI et de Marie Antoinette. Ces cheveux sont coupés, sans bulbe, mais des pellicules ont pu en être isolées.
Conclusion :
Le profil Y-STR obtenu est très voisin de ceux des trois Bourbons actuels ; mais il est très différent du profil Y-STR de Naundorff.
Il est donc clair que Naundorff n’est ni le fils légitime de Louis XVI, ni son fils naturel.
En synthèse de ces cinq études, il ressort dans l’ordre logique que :
. Hugues de Bourbon est le descendant direct de Naundorff par les mâles (Etude n° 3).
. Hugues de Bourbon peut appartenir à la « grande famille » des Bourbons par les mâles (Etude n° 1).
. Naundorff et les Bourbons ont un ancêtre commun autour des années 1200-1300, à l’époque de Robert de Clermont, géniteur de la lignée (Etude n° 3).
. Naundorff appartient à l’haplogroupe général H par les femmes (Etude n° 2), mais il est du sous-haplotype HV0.
. Louis XVII a le même haplotype particulier, très rare, que Marie Antoinette (Etude n° 4).
. Naundorff ne peut être le fils de Marie Antoinette (Conséquence des études n° 2 et 4).
. Louis XVI est Bourbon par les mâles (Etude n° 5).
. Naundorff ne peut être le fils (légitime ou naturel) de Louis XVI (Etude n° 5).
La conclusion générale et immédiate de ces cinq études est que : Naundorff ne peut pas être Louis XVII.
Prospectives
Si l’on sait maintenant que Naundorff ne peut être Louis XVII, quel est cet homme qui connaissait si bien les us et coutumes de la famille royale et qui a pu mettre un doute absolu dans l’esprit de certains contemporains qui avaient vécu au sein ou à proximité de celle-là ?
Bien avant de se prétendre Louis XVII, Naundorff avait toujours clamé qu’il était « Prince Burbong ».
Effectivement, il est montré ici qu’il a un ancêtre commun avec les Bourbons actuels, mais que cet ancêtre remonte aux origines de la lignée.
Ces études comparent Naundorff avec les descendants actuels de Louis XIII, mais pas avec ceux d’une branche collatérale comme, par exemple, la lignée des Bourbon Condé… Hélas, elle s’est éteinte en 1804 avec l’exécution du duc d’Enghien dans les fossés de Vincennes.
Son tombeau est dans la Sainte Chapelle du château de Vincennes…
Le Professeur Lucotte nous a confié qu’il étudiait actuellement le descendant d’une branche collatérale des Condés.
Chouandecoeur

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