Emmanuel Macron. Un virage ? mais dans quelle direction?

Des comptes à rendre

Un membre haut placé de La République en marche (LREM) m’a déclaré que le président aussi était inquiet, mais qu’il gardait espoir. “Macron est convaincu que rien ne sera plus tout à fait comme avant”, m’a-t-il dit.

Quand ça sera fini, il va y avoir une énorme ouverture pour les voix du populisme, aussi bien à l’extrême droite qu’à gauche – les antiétrangers, les anti-Européens, les antimondialisation. Mais il pense également que les gens réclameront des dirigeants qui ont fait leurs preuves, et qu’il y aura une aversion face à toute nouvelle perturbation.”

Le président français, c’est évident, réfléchit aux conséquences politiques à long terme du coronavirus (pour parler plus clairement : l’élection présidentielle doit avoir lieu dans deux ans exactement). Le 1er avril, alors qu’il visitait une usine de fabrication de masques en Anjou, il a dénoncé les voix “irresponsables” qui critiquent le gouvernement “alors que nous n’avons pas gagné la guerre”. Il a de plus promis que la France d’après la guerre devrait rebâtir sa “souveraineté nationale et européenne” en rapatriant de Chine et d’ailleurs ses capacités de fabrication d’équipements médicaux, mais aussi dans d’autres domaines.

Un virage souverainiste

Pour Macron, la référence à la relance d’une “souveraineté européenne” est une vieille antienne. En revanche, la notion d’une reconstruction de la “souveraineté nationale” est tout à fait nouvelle.

Le président connaît bien l’histoire de France, et en menant “la guerre” contre le virus, il use d’une rhétorique de crise qui puise abondamment dans les discours du “Tigre”, Georges Clemenceau *, à la tête du pays à la fin de la Première Guerre mondiale. Un modèle qu’il ferait bien d’étudier de plus près. À la fin du conflit, Clemenceau était devenu un grand héros national. Dix-huit mois plus tard, il avait perdu son post comme d’ailleurs Churchill .

John Lichfield

COURRIER INTERNATIONAL-POLITICO En France, une crise qui risque de profiter aux extrêmes

* https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau

0 thoughts on “Emmanuel Macron. Un virage ? mais dans quelle direction?

  1. auguy jean

    Raz le bol de Clemenceau ; sur ce sujet il faut lire : ” Clemenceau : Père la Victoire ou père putatif de Hitler ? ” qui a été publié dans le numéro 741 – janvier 2019 de notre revue ” Lectures Française ” . Voir chire.fr .

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  2. conseilesperanceduroi

    Si prétendre qu’Emmanuel Macron “connaît bien l’histoire de France” revient à ne donner d’importance qu’à Clémenceau, disons-le tout net…il ne sait rien. En revanche, il gagnerait sans doute à relire Bainville.

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  3. Hervé J. VOLTO

    Tout à fait d’accord avec CONSEIL DANS L’ESPERANCE DU ROI !

    -La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude car elle ne se suffit pas à elle-même. Dans la politique Française, l’absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple Français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là. On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie Française ne remplit pas l’espace (entretien avec Emmanuel Macron publié par Le1, en juillet 2015).

    Alors, pourquoi ne pas faire comme le Général Franco en Espagne en 1976, quand il appela Juan carlos à remonter sur le Trône de ses ancêtres.

    Parec que, devant la constestation qui ne manquera pas de revenir à la charge après le confiement, le Régent Présidentiel n’aura plus que 3 options devant lui :

    1. Démissionner comme le fit le Général De Gaulle en 1969 : mais le Président Macron ayant le droit consitutionnel de rester jusuq’en 2022, il est fort probable qu’il ne démissione pas.

    2. Disoudre l’Assemblèe nationale : celà aurait la pertinance d’envoeyer les Franòais dans un défouloir électoral. Mais prendrat-il le risque de se retoruver à devoir cohabiter avec un gouvernement issu du Rassembelment National et de se retrouver avec Marine Le Pen Premier Ministre ?

    3. Invoiquer l’Article 16 et appeler le Roi. Il peut le faire en 2022, juste avant les Présidenteilles : celà lui permetttrait de partir la tête haute. Mais aur-t-il l’intelligence politique de le farie. Et s’il voudrait le faire,les réseaux ocultes europhiles et pro-mondialistes le laisseront-il faire ?

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  4. Irène Pincemaille

    Oui, “ras l’bol” du “père la victoire” ! qui nous a valu 18 mois de guerre supplémentaire avec tous les morts subséquents, ce contempteur de la “Monarchie Papiste” qu’il fallait détruire à tous prix, à savoir l’Autriche-Hongrie qui avait eu le “culot” en 1903 de s’opposer à l’élection du “3 poinG” (ce n’est pas une faute d’orthographe) cardinal Rampola au Siège de Pierre ! (ce fut là la vraie raison occulte de la grande guerre).
    Notre pauvre pays ressemble furieusement au “radeau de la Méduse”, à moins que ce ne soit au Titanic dont les occupants continuaient à danser alors que l’eau envahissait déjà les soutes !!!
    Dieu Seul peut nous sauver du naufrage !
    Amitiés à tous.

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