Les tentatives d’institution d’une fête officielle à Jeanne la Pucelle

Elles sont nombreuses, et fort curieusement sont toutes à l’initiative de la République (3ème du nom) ou de révolutionnaires, à savoir :

En 1874 sous la troisième république, la statue équestre de Jeanne, érigée en février 1874, place des Pyramides à Paris est un objet de culte (*). De même Domremy et Vaucouleurs deviennent lieux de pèlerinages.

En 1878, à la suite de Henri Mayol de Luppé (**) qui avait sollicité l’autorisation du préfet de police en vue d’une cérémonie et de dépôts de gerbes devant la statue de Jeanne d’Arc, la duchesse de Chevreuse # , au nom du Comité des Femmes de France en appelle à toutes les Françaises, admiratrices de Jeanne et désireuses de lui rendre un culte officiel.

 # Valentine de Contades Chevreuse (duchesse de, 1824-1900) https://data.bnf.fr/fr/10723706/valentine_de_contades_chevreuse/

Dès 1884 à la Chambre, puis 10 ans plus tard au Sénat, Joseph Fabre (1842-1916) ##, propose l’institution d’une fête nationale en son honneur.

 ## https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Fabre_(homme_politique,_1842-1916)

Or la fête collective relève de la coutume, de la spontanéité des citoyens, de la volonté gouvernementale.

En raison de l’éclat rituel des cérémonies et de l’existence d’un courant populaire, les parlementaires décident de délibérer de l’opportunité d’une commémoration nationale à instaurer au mois de mai.

Le 8 juin 1894, la majorité des sénateurs approuve la proposition de Fabre, les députés n’ont pas entériné la décision sénatoriale.

Dès lors les célébrations apparaissent comme des contre-manifestations anti-républicaines. Le culte de la Lorraine n’a pas réconcilié les deux France : « la France catholique et la France athée ».

L’unanimité première a fait place à des discordes. Le revirement de la gauche anticléricale a été brutal.

L’initiative d’un hommage national à Jeanne remonterait en 1790 (actes de la Commune de Paris pendant la révolution, préparés par S. Lacroix.)

Le 21 juin 1790, on peut lire « un des 44 secrétaires a fait lecture d’un mémoire, dont l’objet était d’inviter l’Assemblée à rendre à l’époque du 14 juillet prochain, un hommage public à l’héroïne française connue sous le nom de Pucelle d’Orléans, en exposant aux yeux de tous les citoyens rassemblés par le pacte fédératif un portrait de cette Judith française ».

Mais personne ne demanda la discussion de cette proposition.

Notes :

(*) Le monument est une commande du gouvernement français faisant suite à la défaite du pays dans la guerre franco-allemande de 1870. Parmi les 150 statues érigées à Paris au cours de la période 1870-1914, qualifiée d’« âge d’or de la statuomanie», celle de Jeanne d’Arc est l’unique commande publique passée par l’État (les autres étant dues à des initiatives privées). La symbolique de la statue est « la reconquête ».

(Source : Wikipédia).

(**) Henri Mayol de Luppé est un royaliste qui voulait organiser une cérémonie devant la statue de Jeanne, mais il n’a pas été l’initiateur d’une institution officielle de la célébration de la fête de Jeanne.

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