Hérvé Volto . Président de la Charte 1991-1994. DEFINITION DU PRINCIPE ROYAL

   Votre serviteur a voulu écrire cet article à l’attention de nos amis transalpins. Les Royalistes Français d’un certain âge seront heureux de se voir conforter dans leurs traditions et dans leur Foi. Les plus jeunes apprendront peut être quelque chose…

http://www.marie-julie-jahenny.fr/ascendances-davidiques-des-rois-de-france.htm

     Pour comprendre la nécessité de la venue du Grand Monarque, il faut bien saisir ce qu’est LE PRINCIPE ROYAL.

La Royauté en France est de choix divin, Dieu l’a instituée pour défendre l’Eglise et assurer le règne du Sacré-Cœur et du Cœur Immaculé de Marie. Il la conserve par la Loi Salique, grâce à laquelle le Souverain est toujours issu de la même Race, celle du Christ, élue par le Seigneur au temps de David et confirmée par St Rémi et Ste Jeanne d’Arc. Il l’a gouverne en se réservant le droit de choisir comme Roi dans cette Race Davidique, le Prince le plus Saint et le plus digne de régner, la loi de primogéniture s’appliquant normalement hors le cas de choix Divin, mais toujours à l’exclusion prepétuelle des femmes et de leur descendance. Le Souverain est donc Roi directement par la grâce de Dieu et non pas par l’autorité du Siège-Apostolique. A Dieu revient le choix du Roi, mais toujours dans cette Race, au Sacerdoce le Sacre au peuple le filial consentement, (Marquis André Le Sage de La Franquerie).

   Le principe Royal est défini dès la fin du X° siècle par des clercs réguliers et séculiers ne voulant se résigner au déclin de la Royauté Carolinigienne : ils soutiendront, envers et contre tout, que le Roi est la seule autorité Légitime émanant de Dieu.

    Dès le règne d’Hugues Capet, Abbon de Fleury reprend De institionis régia  de Jonas d’Orléans (IX° siècle). Au sommet de la société politique, il place le Roi, conseillé par les dignitaires de l’Eglise. Les Princes, primores regni, lui doivent assistance et conseil. Toujours à la fin du X° siècle, il est affirmé, pour aténuer la porté de l’Election de Senlis (An 987), que la Royauté requiert le Sang Royal et une virtus spécifique.

     Dans le Carmen ad Robertum regen (entre 1027 et 1033), Aldeberon de Laon  https://fr.wikipedia.org/wiki/Adalbéron_de_Laon  expose la théorie des trois Ordres de la société, le Clergé, la Noblesse et le Tiers Etat, assimililés à trois piliers sur lesquels repose le pouvoir Monarchique, dont l’action doit être inspiré par l’avis des évêques. Cette vision rassembleuse du corps politique s’efforce de maintenir, en dépit de la féodalisation, une conception Carolingienne de la Royauté.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Suger

       Peu après, entre 1031 et 1033, Helgaud de Fleury https://fr.wikipedia.org/wiki/Helgaud , dans sa Vie de Robert le Pieux, cherche à acréditer l’idée de la Sainteté du personnage, assimilé au Roi David. Ce panégyrique doit être replacé dans les série des oeuvres clunisiennes consacrées à célébrer les premiers Capétiens. Un siècle plus tard, dans la Vie de Louis VI Le Gros (vers 1140), l’Abbé Suger https://fr.wikipedia.org/wiki/Suger fait de la Royauté la garante du mouvement de paix, qui reste impulsé par l’épiscopat comme au siècle précédant. Le Roi ne doit-il pas, en vertu de son office, réprimer l’ “audace des tyrans” et veiller à la défense du Royaume?

      A partir des années 1147-1149, qui voient Louis VII Le Jeune participer en personne à la Croisade, la pax dei cède la place à la pax regni qui contribue à faire reconnaître au Roi le pouvoir de légiférer pour l’ensemble du Royaume, concrétisé par l’Ordonnance de 1155. Les chansons de geste du XII° siècle, comme celles de Girart de Roussillon https://fr.wikipedia.org/wiki/Girart_de_Roussillon , nous montrent souvent un pouvoir Royal contesté par des vassaux rebelles, mais la seule issue proposée réside dans le rétablissement du pacte féodal et dans la reconnaissance du Roi. Ce dernier, quelque soit son indignité, “incarne un principe” (Pierre le Gentil, A propos de la Chevalerie, Ogier) que les clercs et les moines, en particulier ceux de Fleury et de Saint-Denis, ont contribué à maintenir aux XI° et XII° siècle, en usant de termes propres à entretenir le principe d’un pouvoir à la romaine, tels res publica, imperium, et majestas.

    Sous le règne de Philippe Auguste, le principe Royal se structure définitivement, par les bons soins de Rigord , https://fr.wikipedia.org/wiki/Rigord_(chroniqueur) moine de Saint Denis, auteur de la Gesta Philippi Augusti rédigée entre 1186 et 1206, et de Guillaume le Breton, Chapelain Royal, qui poursuit cette Gesta jusqu’en 1220
Cette histoire officielle du règne du vainqueur de Bouvines a été insérée dans les Grande chroniques de France du temps de Saint Louis. On peut estimer que Rigor et Guillaume le Breton ont forgé les thèmes principaux du principe Royal. Le Roi de France est l’Oint du Seigneur, le protecteur de la paix, le défenseur de la Chrétienté, le modèle de toutes les vertus. Sa parole a force de loi, sa justice est suprême. L’idéal Cheveleresque est sensiblement le même que celui proposé aux Rois : combattre pour le droit et la justice, protéger les clercs, les femmes, les faibles, les pauvres, défendre l’Eglise et le Royaume Très Chrétien.

NDLRB. Quant on voit ce  que le  roi Philippe-Auguste , entre autres, à fait pour l’expansion territoriale de la France.                                                                                                       Quant on la  compare avec  ce  que la république  nous  a  couté en hommes  pour  garder le pré carré  légué par nos rois sans oublier la perte de l’Algérie.                                       On se demande comment les Français peuvent  encore accepter  que  nous soyons             “gouvernés” par ces gens là.

          Philippe II- Auguste , pour avoir accru la res publica, a mérité le surnom d’Auguste (du latin augere, augmenter). Le regnum est conçut comme une personne morale ayant ses droits et ses intérets propres. Homme d’Etat assisté de Frère Guérin, Philippe Auguste est aussi un rex christinissimus, un ardent défenseur de la Foi, soucieux de bannir les juifs du Royaume, de poursuivre les cathares et de châtier les persécuteurs de l’Eglise. Il est moralement irréprochable à partir du moment où il reprend Ingeburge de Danemark, son épouse légitime . Souverain uni à son peuple, il bénéficie du surcroit de la Légitimité que confère l’assentiment des foules, représentatives des différents états de la société. La victoire de Bouvine est celle du Roi et aussi celle du peuple de France : “Toute ville, tout village, château, tout pays ressent avec la même ardeur les joies d’une victoire commune à tous“. La paix revenue, c’est une “tendre affection” qui unit le Roi à ses sujets par des “liens parfaitement purs” (Guillaume le Breton, Philippides). L’épopée, comme l’historiographie, travaille à affermir le prestige Monarchique.

   Sous les règnes suivants, le principe Royal prendra des teintes mystiques (sous Saint Louis, idéal du Roi Chrétien) ou plus franchement étatique et politique (sous Philippe le Bel, incarnation du droit Royal), mais sans renoncer aux thèmes précités. Le principe Royal trouvera le sommum de son expression sous le règne de Louis XIV qui fera le Grand Siècle Français.

L’apparition de la Rue du Bac, enfin, est un message démontrant que le principe Royal participe de la volonté Divine https://chartedefontevraultprovidentialisme.wordpress.com/2020/08/15/33341/ . A partir de l’exil de Charles X en 1830, le Légitimisme est le mouvement politique Français favorable au rétablissement de la Royauté Très Chrétienne de Droit Divin dans la personne de l’Aîné des Capétiens, donc le chef de la Maison de Bourbon, prévu par les Lois Fondamentales du Royaume de France, et opposé à ce que les Légitimistes voient comme la laïcisation et à un droit non-Divin de l’Orléanisme.

   Aujourd’hui, un Roi en France ferait office d’autorité morale, d’ambassadeur de son Pays à l’étranger, d’incarnation de l’unité du Pays, de défenseur de la Patrie, de rappel de l’Histoire, en plus d’être un Chef d’Etat couronné garant d’une législation Chrétienne.

   Le Royalisme en France est donc avant tout une attitude culturelle Catholique : celle de la tradition. En politique, il participe du principe d’expension-évangélisation dont Léon XIII reprendra l’idée : tout le contraire de l’actuel euro-mondialisme islamisant ! C’est aussi un nationalisme Français et Chrétien : mourir pour la Patrie, c’est mourir pour le salut de la société Française destabilisée par les idées révolutionnaires. C’est enfin, face à la masse, l’affirmation de la personne… voulue Chrétienne.

    Notre Royalisme s’appuie sur le principe Royal -LE ROI EST LA SEULE AUTORITE LEGITIME EMANANT DE DIEU- et inspire en France le Légitimisme et les néo-Légitimismes que sont le Survivantisme, le Providentialisme et le Régentisme- mais rapellons-le également à l’étranger

*  le Carlisme espagnol et Latino-américain,                                                                                        * le Miguélisme portugais et brésilien,  https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/05/15/le-miguelisme-ou-legitimisme-portugais/                                                                                   * le Néo-Bourbonnisme napolitain et parmesan,  https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/06/12/le-neo-bourbonisme-ou-legitimisme-napolitain-et-parmesan-par-herve-j-volto-cja/   * le Jacobitisme écossais et irlandais,  https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/07/06/le-jacobitisme-ou-legitimisme-ecossais-et-irlandais-par-herve-j-volto/                      * le Magyarisme hongrois et des Pays de Visegrade ( Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie)                https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/08/10/le-magyarisme-ou-legitimisme-hongrois-et-des-pays-de-visegrad-par-herve-j-volto/                                                                                                                                                        * le Hiérosolymitisme de Terre Sainte  et des pays de l’ex-Empire Latin de Constantinople.  https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/09/02/le-hierosolymitime-ou-legitimisme-de-terre-sainte-et-des-pays-de-lex-empire-latin-de-constantinople-par-herve-j-volto/

 
     Le Grand Monarque qui viendra incarnera le principe Royal, la primauté du Sacré dans le pouvoir, la façon la plus élevée de servir la France.

       Tout en laissant à Dieu le choix du Roi à venir, une action Royaliste est cependant possible, dans la Fidélité à la tradition Catholique et dans l’Unité autour du principe Royal.

Hervé J. VOLTO, CJA, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (président 1991-1994), chroniqueur et mémorialiste, membre du chapitre Général et Délégué Officiel pour l’Italie

     En complément à ces intéressantes analyses permettez  nous  de   vous  informer de l’existence  d’un ” Forum  de la Charte de Fontevrault” ( Voir  copie d’écran ci-dessous) qui … n’a pas  été  fondé par la Charte de Fontevrault  ET QUI NE SAURAIT DONC L’ENGAGER  même  si  certaines des personnes éminentes qui y jouent un rôle – et  qui y font  aussi des  analyses utiles- ne  nous sont pas inconnues .

https://francechretienne.forumactif.com/t796-forum-de-la-charte-de-fontevrault#9410

 

 Et aussi :

https://francechretienne.forumactif.com/t1158-le-legitimisme-a-l-etranger

 

 

0 thoughts on “Hérvé Volto . Président de la Charte 1991-1994. DEFINITION DU PRINCIPE ROYAL

  1. Marie-Agnès Lacour

    Ceci est un rappel très utile des lois françaises (pas celles de la ripoublique ) . J’apprécie tout particulièrement le premier paragraphe

    Reply

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