Nicolas VERNOT, « La réintroduction des armoiries par Napoléon : entre absolutisme et mise en image d’une élite nouvelle »

Résumé

         L’héraldique napoléonienne est souvent mal considérée par les historiens qui en condamnent la lourdeur et la rigidité. Pourtant, ce n’est pas à l’aune des critères esthétiques médiévaux – ou des nôtres – que cette emblématique particulière doit être appréhendée, mais bien à la lumière du contexte et des valeurs qui l’ont vu naître.

        La Révolution française avait fait de la destruction systématique des armoiries un élément fort de sa politique visuelle. Perçues comme symboles de tyrannie, d’arbitraire et de privilèges nobiliaires archaïques et injustes, les armoiries furent la cible tout à la fois de textes législatifs prohibant leur usage et de caricatures célébrant leur abolition. Cette politique s’inscrivait dans un courant d’hostilité préparé par les Lumières, qui voyaient dans l’héraldique l’expression de vanités ridicules au service d’une noblesse dont le rôle était de plus en plus contesté.

       C’est dans ce contexte a priori hostile qu’en 1808, Napoléon 1er rétablit l’héraldique, en même temps qu’il réintroduisait un système de distinctions qui, sans l’exposer explicitement, avait toutes les apparences d’une noblesse. Aux chevaliers de la Légion d’honneur instaurés dès 1802 s’ajoutaient désormais des barons et des comtes, distingués par des armoiries spécifiques. Or cette réintroduction simultanée des titres et des armoiries constituait un défi face aux tenants de l’idéal égalitaire porté par la Révolution. Pourquoi Napoléon prit-il un tel risque politique ?

      Cet article se propose de montrer comment le système héraldique impérial, loin de se cantonner à un rôle anecdotique, constitue un élément à part entière de l’exercice du pouvoir napoléonien, dans une délicate synthèse entre les codes de l’Ancien régime et les valeurs révolutionnaires.

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0 thoughts on “Nicolas VERNOT, « La réintroduction des armoiries par Napoléon : entre absolutisme et mise en image d’une élite nouvelle »

  1. Marie-Agnès Lacour

    Rose Tascher de la Pagerie dite Joséphine de Beauharnais a entrepris l’éducation de Bonaparte avant de devenir l’Impératrice Joséphine . C’est elle qui l’a initié à tous les raffinements du XVIII siècle et a été le truchement auprès de tous ses amis issus de l’ancienne noblesse encore vivants
    Comme celui-ci était loin d’être un “imbécile” il a vite compris que pour affermir son pouvoir et cette nouvelle noblesse créée de toute pièce il fallait lui donner une colonne vertébrale et donc calquer des armoiries sur les anciennes enfin presque . c’est un peu mon sentiment . Est-ce que l’auteur pourrait y trouver à redire ? je ne sais pas . en tout cas le fait est là Joséphine de Beauharnais a beaucoup influencé Napoléon dans certains domaines surtout quand il était Bonaparte et ses lettres enflammées à Joséphine (je les possède ) le prouvent

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