Des fondements de la division entre Légitimisme et Orléanisme (selon les Légitimistes).

    Il est difficile, voire impossible, de définir clairement, et sans se porter sous le coup d’objections, les plus anciennes bases de la division entre orléanisme et légitimisme, car, d’un point de vue théorique, c’est se demander où faire remonter la division entre un royalisme que les uns diront intransigeant et les autres traditionnel, et une conception plus libérale de ce royalisme, voire du pouvoir royal.

     Néanmoins, il semble que la Révolution française ait été le déclencheur le plus flagrant de cette division, car à des partis d’  » hommes « , c’est-à-dire à une sorte de clientélisme personnel, elle a substitué des partis d’  » idées « .

     De cette période troublée, et malgré sa brièveté, ont découlé toutes les tendances ou écoles de pensée qui ont conduit à la définition des notions plus précises que sont l’orléanisme et le légitimisme au XIXème siècle (et, dans ces appellations, après la Révolution de Juillet 1830).

       Il faut de plus immédiatement ajouter que la définition  » théorique  » des deux notions n’a globalement pas survécu au comte de Chambord, qui meurt le 24 août 1883 au château de Frohsdorf, en Autriche, pour laisser la place à une définition  » dynastique « , le comte de Chambord étant mort sans laisser d’enfant. Après cette date essentielle dans l’histoire du royalisme français, le débat s’attachera en effet plutôt à des éléments comme  » discuter  » des lois de successions du royaume ou de la validité du traité d’Utrech (1713) , pour ne prendre que ces deux exemples.

     Par conséquent, il n’est guère essentiel d’aller au-delà de 1883 globalement, car d’une part la division n’est donc plus tant théorique que dynastique, et d’autre part les divergences théoriques qui de toute façon peuvent perdurer dans le courant du XXème siècle, voire actuellement, trouvent toutes leurs origines précédemment.

     Il est donc essentiel de commencer par remonter aux origines d’une division  » partisane « , non pas tant aux origines les plus anciennes, qui sont discutables, qu’aux origines les plus flagrantes. Il sera ensuite possible de s’attacher à la divergence des théories, avant de mettre en évidence leurs relations de pouvoir et de contre-pouvoir, c’est-à-dire leur aspect plus pratique.

https://www.psbenlyonnais.fr/legitimisme-ou-orleanisme/

7 thoughts on “Des fondements de la division entre Légitimisme et Orléanisme (selon les Légitimistes).

  1. Hervé J. VOLTO

    L’intéret pour la Monarchie augmente à mesure que la République éloigne la France du Bien Commun. Depuis la chute de la Monarchie Légitime en 1830, à la suite de Bossuet, Bonald, Joseph de Maîstre, les Royalistes maintiennent et manifestent le principe Royal, car comme le disait l’un d’entre eux, Maurice d’Andigné :

    –C’est à la Légitimité Catholique et Royale que nous devons revenir… ce ne sont pas les hommes, si éminents soient-ils qui sauvent un pays, mais les insitutions.

    Qu’est-ce que la Légitimité ?

    –La Légitimité est l’application du droit Royal Français tel qu’il est défini dans la théorie statutaire et les Lois Fondamentales du Royaume, écrit l’historien du droit Guy Augé (Guy Augé, « Du légitimisme à la légitimité », in La Légitimité, N° 2, janvier 1975 http://uclf.org/indispensable-succession-de-france-et-regle-de-nationalite-de-guy-auge/ ).

    Il faut préciser que la conviction Royaliste Légitimiste est intimement liée à la Foi Catholique. Le Royalisme politique se définit historiquement par le respect des Lois Fondamentales du Royaume de France
    https://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2013/09/23/les-lois-fondamentales-du-royaume-de-france-constitution-de-lancienne-france/ ,
    notamment la Loi de Catholicité. Clovis devient en 496, le seul Roi Légitime parmi les Rois barbares, du fait de son Baptême et non pas de sa seule force. Le Baptême, la Légitimité dynastique, ne suffisent pas : encore faut-il une politique Légitime, et un pouvoir n’est Légitime que s’il défend la Foi Catholique (Légitimité théologique) et le Bien Commun (Légitimité naturelle).

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  2. Hervé J. VOLTO

    A partir de l’exil de Charles X en 1830, le Légitimisme est le mouvement politique Français favorable au rétablissement de la Royauté Très Chrétienne de Droit Divin dans la personne de l’Aîné Légitime des Capétiens, donc le chef de la Maison de Bourbon, prévu par les Lois Fondamentales du Royaume de France, et opposé à ce que les Légitimistes voient comme la laïcisation et à un choix humain de l’Orléanisme qui conçoit le Roi comme une impériuse nécessité nationale : chez les Orléanistes, le Roi des Français est appalellé par la nation alors que chez les Légitimistes, le Roi est appellé par Dieu et la Couronne est délégué à la Race Royale à l’Aîné Salique et Catholique des Capétiens nés de Naissance Légale.

    Les Providentialistes, qui sont des néo-Légitimistes, tout en reconnaissant la validité des Lois fondamentales du Royaume de France https://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2013/09/23/les-lois-fondamentales-du-royaume-de-france-constitution-de-lancienne-france/ , considèrent que le futur Roi n’est pas identifié à ce jour : ou bien il émergera du combat antimondialiste, et ce sera le début d’une nouvelle dynastie (une branche AUnée, oublièe mais Légitime des Bourbons ?), ou bien ce sera le descendant du jeune roi Louis XVII qui, comme on le sait aujourd’hui, a été “exfiltré” de la prison du Temple, dans tous les cas c’est la Divine Providence qui nous révèlera le Roi Légitime.

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  3. Catoneo

    Une monarchie héréditaire sans héritier s’effondre sur elle-même.
    On peut dire que le mariage de Chambord avec une princesse notoirement stérile le 16 novembre 1846 signait la mort de la dynastie française. Il devrait être mis en cause dans ce désastre plus pour avoir refusé une descendance que pour n’avoir pas su forcer son destin en 1873.
    Sans postérité il sortait de l’épure capétienne puisqu’il était impossible au mort de saisir le vif.

    La substitution opérée en 1883 à partir de la branche carliste espagnole n’a jamais convaincu les royalistes français, au moins jusqu’à l’apparition du prince Alphonse au Millénaire capétien de Mitterrand. La première raison de cette distanciation est née du désintérêt des princes espagnols pour la couronne de France jusque là, qui leur paraissait hors de portée quand celle d’Espagne était accessible. La décision de Franco d’appeler la branche cadette à lui succéder éveilla un rêve quelque peu exotique chez le prince Alphonse (voir le texte du baron Pinoteau à ce sujet).

    Si le retour aux affaires de la famille d’Orléans ne fut pas accompli à la mort de Chambord, c’est parce qu’il n’y en avait nul besoin ; les dirigeants orléanistes avaient déjà repris les manettes dans un régime qui fut appelé par Chambord la “République des Ducs”. Leurs descendants y sont toujours, sautant de République en République.

    En fait il n’y a rien de clair et net dans cette succession souterraine des Bourbons régnants même en torturant les lois fondamentales. La place attend toujours le faisceau de compétences qui a manqué dans le passé. Il est inutile de s’écharper entre légitimistes et orléanistes parce qu’il n’y a rien à gagner finalement tant qu’on n’aura pas convaincu le peuple de son besoin.

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  4. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Catoneo a raison d’affirmer l’inutilité de la querelle dynastique que l’on sait. Elle est en effet d’une stérilité désolante (un comble si l’on parle d’hérédité…) alors que les Français eux-mêmes n’imaginent même pas (dans leur grande majorité) que le retour d’un roi puisse être à l’ordre du jour. Et, ce, d’autant que la Constitution de 1958 a préventivement répondu à la question dans son fameux article 89 !
    Retenons, au passage, que le choix de Franco de confier sa succession au fils de don Juan, fils cadet d’Alphonse XIII, s’il reposait essentiellement sur des considérations nationales espagnoles (en particulier les renonciations de 1933 qu’il ne souhaitait pas remettre à l’ordre du jour) et sa conviction qu’un autre choix (représentant du carlisme ou même Habsbourg – qui fut évoqué -) ne serait pas aussi favorable, nous ne pouvons pas exclure (et d’ailleurs il le fit) qu’il ait souhaité parallèlement laisser la branche aînée de la maison de Bourbon à la disposition légitime de la France. Nous avons eu, sur ce point précis des confidences de proches du Caudillo évoquant cette réflexion. Réalité historique ou simple ballon d’essai d’un chef d’Etat fondamentalement pragmatique ? Nous ne le saurons jamais formellement. Mais, après tout, il s’agit là d’une opportunité qu’avait parfaitement saisie le prince Alphonse et ses conseillers les plus proches et les plus actifs.

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  5. Hervé J. VOLTO

    Tout à fait d’accord avec Catoneo !

    Charles Maurras a démontré scientifiquement la supériorité de la Monarchie sur toute autre forme de gouvernement. En France, il s’est placé au point de vue profane d’une physique du pouvoir. Le Marquis André Le sage de La Franquerie, quand à lui, s’est attaché à définir la Royauté à l’aune et selon l’esprit de la Tradition.

    Où Maurras et les néo-Monarchistes cherchent à convaincre, le Marquis de La Franquerie, à l’ombre de Joseph de Maistre, entend faire voir et convertir. Son Royalisme est mystique.

    Le premier réclame à l’expérience historique, le second interroge l’anthropologie religieuse et l’exemplarité du Sacré-Coeur de Jésus, le Divin Christ-Roi.

    Là, la raison des faits, ici la permanence en l’archétype Royal, partout, depuis toujours et d’en haut.

    Le XVIII° siècle et l’offensive nominaliste ont consommé le divorce entre foi et raison. Mais au service d’une même cause -ici la Royauté- et selon que le moment soit de foi OU de raison, il revient au Royaliste de porter en avant la foi ou la raison et de parler le langage COMMUN d‘une France voulue Chrétienne dès les origines grace à un Monarque héréditaire Lieutenent du Divin Christ-Roi et de Son Sacré-Coeur.

    Royalistes d’action autant que de dévotion, le Fontevriste agira comme si tout dépendait de lui tout en priant comme si tout dépendait de Dieu, concevant la Royauté tout autant une fidélité qu’une impérieuse nécessitée nationale et consacrant son action au Sacré-Coeur, ou Coeur de l’Amour surmonté de la Croix du Sacrifice, espoir et salut de la France.

    L’état des lieux du Royalisme en France a été dressé en 2009 par Support Your Local Monarch

    L’état des lieux du royalisme en France

    En bref, le Royalisme est principalement le fait de l’appartenance aux milieux traditionnels et conservateurs, et pour ses partisans, il consiste avant tout en une ambition pour la France : la volonté de redonner au pays la position hégémonique de Fille Aînée de l’Eglise et et Educatrice des Peuples qu’elle a eue jusqu’au début du siècle passé, de retrouver un Monarque apte à enclencher de grands projets, celle aussi de sortir du jeu des partis et de la politique à court terme qui caractérise, pour les Royalistes, l’exercice du pouvoir des hommes politiques de la république. Le Royalisme se pose pour certains comme une opposition au nouvel ordre mondial par le renforcement de l’État face aux institutions supranationales qui empiètent sur les libertés fondamentales des peuples. Ainsi la Monarchie est à leurs yeux plus « démocratique » que la république dans le sens où elle défend l’indépendance et l’autodétermination des peuples.

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  6. Hervé J. VOLTO

    Admettons que le Comte de Chambord ai obtenu le Drapeau Blanc, qu’il ai accepté de monter sur le Trône de ses ancêtres en 1873. Nous aurions eu, oui, une Monarchie authentiquement Française et authentiquement Catholique. Fort bien. Mais il n’aurai pas eu d’enfant pour autant. Donc à la mort du Roi Henri V, en 1883, est-ce que qui que ce soit de sensé parmi les Royalistes d’hier et d’aujourd’hui imagine qu son successeur imagine que son sucesseur ai pu être le Comte Juan de Montizon ?

    On ne savait même pas où il habitait ! De plus, Dom Juan de Montizon et ses frères et neveux était empétrés dans la Noble cause Carliste, le Trône d’espagne n’étant pas un Trône théorique comme celui de France à même époque. Non, SOYONS HONNETES : c’est le Prince d’Orléans qui aurait succédé à Henri de Chambord ! les chose se seraient naturellement passées ainsi, parce qu’il n’y avait pas d’autre choix possible à l’époque. Et DU POINT DE VUE PROVIDENTIALISTE, on pourrait presque penser que… le Comte de Chambord ai renoncer au Trône pour empécher une successsion au profit des Orléans !

    Aujourd’hui, le Prince Jean d’Orléans décroche son téléphone et appelle quand il veut les Princes étrangers d’Europe, ausi bien issus des Famille Régnantes que Prétendantes : il est apparenté avec eux tous et il a un statut reconnu internationalement, ce qui lui ouvre toutes les portes.

    Si l’on ne croit pas en l’existance du ROI caché HENRI V DE LA CROIX (la renonciation du Comte de Chambord faisant que le titre demeure cependant disponible), le Prince LOUIS DE BOURBON n’a d’ouverture Princière ni par sa mère, ni par sa grand-mère, il est relativement isolé auprès des Cours, SA SEULE FORCE NE PEUT ETRE QUE POLITIQUE. On y vient : pour le beauf moyen qui ne pense qu’aux 4 sous qu’il a sué en se levant tôt le matin, à son verre de pastis et à ses congès payés, la théorie successorale ne résoud rien en elle même aujourd’hui, L’ACTION POLITIQUE PEUT DONNER DU POID AU PRINCE LOUIS, comme elle en avait donné à son père. Celà vaut également pour le ROI caché HENRI V DE LA CROIX s’il existe. LA PERSPECTIVE EST FAUSSEE !

    Comme je l’ai dit dans LE ROYALISME EN ALGERIE

    Hervé VOTO. LE ROYALISME EN ALGERIE.


    le Royalisme politique, pour sortir de l’hibernation où la Ralliement du 16 février 1892 l’a plongé, devra (re)devenir un mouvement Catholique autant que patriotique, rappelant la vocation Catholique de la France et de ses Rois, et prônant la doctrine sociale de l’Eglise comme ligne de conduite politique. Catholiques et Français toujours ! Et Royalistes parce que Catholiques et Français…

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