Jean-Yves Pons. Approche de l’héraldique ou art du blason (2).

Chronique n°2.

    Dans cette nouvelle chronique nous ferons un bref rappel de l’histoire des armoiries en France. Tous ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet pourront consulter avec profit le riche et savant Traité d’Héraldique de Michel Pastoureau (1). Une somme…

De la naissance à l’âge d’or

  Les armoiries sont nées dans la première moitié du XIIème siècle en Europe occidentale, entre la Loire et le Rhin. Il est unanimement admis aujourd’hui qu’elles résultent à la fois des transformations de la société médiévale (signes d’identité par rapport aux groupes sociaux, nouvelles communautés ou institutions, liens entre les différentes catégories sociales, etc.) et de l’évolution des différents équipements militaires qui rendaient difficile la reconnaissance des individus ou des groupes de guerriers lors des combats puis des tournois: il devint alors nécessaire d’être facilement reconnaissable et le moyen choisi fut de faire figurer un ou plusieurs signes distinctifs sur les boucliers de grande taille de cette époque et qui étaient visibles de loin dans la mêlée. C’est pour cela du reste que les renforts métalliques de ces boucliers de bois devinrent souvent des éléments décoratifs puis carrément héraldiques (fasce, bande, barre, pal, croix, escarboucle, etc. par exemple).

  Mais, contrairement à certaines légendes, on sait aujourd’hui que ni les emblèmes pré-héraldiques de l’antiquité, ni les civilisations orientales rencontrées lors des premières croisades, n’ont déterminé la naissance des armoiries en Europe. Il s’agit, sans l’ombre d’un doute, d’un code social et d’un système emblématique originaux.

      D’abord privilège des chefs de guerre, pour d’évidentes raisons militaires, elles se répandirent en moins d’un siècle, par l’usage du sceau, à toutes les catégories sociales (gens d’Eglise, femmes, bourgeois, artisans et même paysans) et les communautés civiles ou religieuses. Ce phénomène concerna simultanément, ou presque, l’ensemble de l’Europe occidentale avant de s’étendre bien au-delà.

       Ces circonstances d’adoption des armoiries par toute la société médiévale permettent de récuser formellement l’idée que les armoiries sont l’apanage de la noblesse, même s’il est vrai qu’elle fut la première à en faire usage. Chacun a toujours été libre, quelque soit sa condition sociale, d’adopter (dans le respect de celles d’autrui) les armoiries de son choix.  C’est  ce que les juristes nomment la  » capacité héraldique ».                                                                                                                                                                                                     

       A partir du XIVème siècle, l’usage des armoiries commence à changer : de nouvelles transformations de l’équipement (disparition progressive du bouclier, développement des armures) et de l’art militaires (importance des fantassins par rapport aux cavaliers) réduisent la place de l’emblématique guerrière (à l’exception des drapeaux et des bannières qui reprennent les règles du blasonnement) au profit des tournois, sport encore très en vogue à l’époque. Mais, parallèlement, l’usage des armoiries se développe intensément dans la société civile, autant comme signes identitaires et patrimoniaux que comme éléments décoratifs : les deux siècles qui suivent seront alors ceux du développement des règles et de la langue si particulière du blason en même temps que de la multiplication des supports d’armoiries (immeubles en tous genres, meubles et objets les plus variés – vaisselle, verrerie, orfèvrerie, objets d’art, maroquinerie, reliures, etc. -). A ceci s’ajoute les fréquentes modifications d’armoiries au sein des familles (nous aurons l’occasion d’y revenir à propos des brisures) ou au cours de la vie d’un même individu au gré de l’évolution sociale ou familiale, de la fantaisie du propriétaire ou du choix décoratif des artistes héraldistes ! Il résulte de cette période prolifique une grande richesse emblématique mais aussi les prémices d’une décadence…

Une descente aux enfers

      Du XIIème au XVIème siècles l’influence des hérauts d’armes (spécialistes des armoiries et initiateurs d’une héraldique didactique, devenus les véritables « gestionnaires » des systèmes emblématiques) ne cessa de croître. D’abord bénéfique par les compilations d’armoiries et les codifications que leur charge permettait, elle devint progressivement néfaste par le développement d’un monopole mercantile et stérilisant. La langue du blason sombra lentement dans la rigidité conceptuelle, la préciosité linguistique et l’hermétisme syntaxique jusqu’à n’avoir de sens que pour les initiés. Ce phénomène fut plus marquant en France qu’ailleurs, les autres pays conservant d’avantage de proximité avec leurs langues vernaculaires.

        La « mort naturelle » des hérauts d’armes à la fin du XVIème siècle permit cependant une profonde réforme du blason grâce au courant de l’héraldique érudite qui en fit une incontournable science auxiliaire de l’histoire et de l’archéologie. Mais ce renouveau fut battu en brèche dès la fin du XVIIème siècle par les conséquences désastreuses de l’Edit de novembre 1696 qui, pour des raisons exclusivement fiscales, imposa des armoiries à de nombreuses catégories sociales. Il engendra la prolifération d’armoiries de plus en plus compliquées, faisant appel à des emblèmes prétentieux et parfois même ridicules. La langue du blason souffrit évidemment de cette situation tant en ce qui concerne la terminologie que le blasonnement.

En voici un exemple ( dessin ci-contre) concernant les armoiries – à tout le moins allusives-  corporation des Maîtres Chaircutiers – Saucissiers – Boudiniers de Paris :

d’or, au porc passant de sable, au chef d’azur chargé de trois cervelas d’or !

Le mécontentement de la population grandit rapidement face à ce que l’on nommerait aujourd’hui un « racket légal »: l’enregistrement spontané des armoiries s’avérant très limité, on attribua d’office des compositions héraldiques souvent hétéroclites et d’un goût pour le moins discutable. Les récalcitrants furent de plus en plus nombreux malgré les amendes infligées (le but fiscal avait été atteint !). Les innombrables requêtes auprès du Conseil du Roi mais aussi quelques émeutes en province finirent heureusement par avoir raison de cet Edit arbitraire en 1709. On en revint aux anciens usages : chacun fut de nouveau libre de porter les armoiries de son choix et nul ne fut plus contraint d’en prendre.

     Hélas, le XVIIIème siècle ne tarda pas à porter de nouveaux coups aux armoiries…

   Il y eut d’abord les travaux des encyclopédistes dont le fascicule consacré au blason témoigne d’une réelle perte des racines autant que des usages dans ce domaine. Mais il est vrai que l’aspect coutumier et l’environnement symbolique de l’héraldique s’inscrivaient difficilement dans la philosophie des Lumières. Il y eut ensuite, et logiquement, l’ordonnance royale de juillet 1760 qui règlementa de nouveau sévèrement le port des armoiries en le réservant, moyennant de nouvelles taxes (un mal décidément bien français), à certaines catégories de la population. En l’absence d’enregistrement les contrevenants pouvaient être poursuivis…pour usurpation ! On retrouvait là à la fois les errements historiques et les motivations fiscales de l’Edit de 1696.

     En réalité, cette ordonnance fut refusée par le Parlement de Paris (alors en conflit avec le pouvoir royal) comme « contraire aux lois, maximes et usages du royaume » et jamais appliquée. Il faut observer cependant que les tentatives visant à limiter le droit aux armoiries faisaient, en contradiction avec les réalités historiques, le lit des évènements politiques qui allaient suivre. En d’autres termes, le ver était dans le fruit…Il y eut enfin un fait d’importance bien que trop rarement retenu : la condamnation puis l’expulsion des Jésuites en 1762. La fermeture des collèges dans lesquels ils maintenaient et enseignaient la tradition et la science héraldiques mit un terme à la mémoire collective dans ce domaine.

Est-ce la faute à Voltaire, est-ce la faute à Rousseau ?

Le scénario était écrit; les acteurs étaient en place. Le rideau se leva et la pièce fut jouée.

     Le 19 juin 1790, l’Assemblée Constituante décida l’abolition des armoiries en même temps que celle de la noblesse héréditaire, des titres et des fiefs, des livrées et…des pigeonniers, des ordres militaires et des décorations (à l’exception de l’ordre de Saint-Louis qui demeura une récompense strictement militaire), bref de tout c que l’on appela alors, dans un amalgame insensé, des « signes de féodalité ». La loi du 16 octobre 1791 fixa les peines applicables à ceux qui porteraient des armoiries: ils étaient rayés du Tableau civique, incapables d’occuper un emploi civile ou militaire et devaient payer une amende égale à six fois leur contribution mobilière. La folie révolutionnaire était à l’oeuvre.

       Après l’abolition de la monarchie, le 21 septembre 1792, la suppression des fleurs de lis, des couronnes et de toutes les armoiries devint obligatoire comme autant de « marques de l’esclavage » (sic) et afin de « ne pas offenser les regards républicains » ! On fit obligation aux particuliers, sous peine de lourdes sanctions, de briser la vaisselle, racler l’argenterie, mettre en pièces les reliures de livres, marteler les façades des demeures, retourner les plaques de cheminées lorsqu’elles étaient armoriées. Et c’est ainsi que fut abattue…la flèche de la Sainte-Chapelle de l’île de la Cité à Paris qui portait des fleurs de lis et des lettres L en mémoire du roi Saint-Louis !

   S’il est clair que l’équation armoirie = noblesse est une métonymie qui manifeste l’importance symbolique et sociale du blason, c’est hélas aussi, comme nous l’avons dit précédemment, une erreur historique. Celle-ci n’est observée dans aucun autre pays d’Europe occidentale que la France. Exprime-t-elle simplement, comme beaucoup le pensent, la violence éphémère de la période révolutionnaire ou, plus subtilement,  l’aboutissement d’une perte du lien entre le signifiant et le signifié, l’image héraldique et son sens codifié: vocabulaire, syntaxe mais aussi histoire et coutumes ?

     En 1790, l’Assemblée Constituante ne fit en quelque sorte qu’entériner cette déculturation. Mais elle le fit avec emphase, démesure et parfois violence comme souvent dans notre beau pays devenu républicain. On pourrait en voir une preuve dans le fait que la proposition de suppression des armoiries, annexe de celle de la noblesse, vint de l’un des plus illustres représentants de la noblesse de France: Mathieu, vicomte de Montmorency. Et on pourrait y ajouter que cette abolition fut sanctionnée sans réticence, comme le terme d’un temps révolu, par des lettres patentes du roi Louis XVI du 23 juin 1790…

      Il ne restait plus alors au citoyen que l’assimilation fautive des armoiries à la noblesse et l’idée qu’héraldique rimait avec archaïque. Nous ne voyons au fond dans tout cela qu’une lente et affligeante perte de mémoire dans laquelle Voltaire ou Rousseau apparaissent davantage comme des témoins de leur temps que comme de réels acteurs.

Les temps modernes

       Les tentatives de rétablissement des armoiries au cours du Premier Empire (partiellement inspirées de l’ordonnance de 1760, la capacité héraldique étant strictement réservée à la nouvelle noblesse impériale et soumise à l’Empereur par le conseil du Sceau)

Armoiries  impériales – ci contre (I er Empire) de la ville de Bordeaux ( Gironde) : « De gueules, au château à cinq tourelles d’argent, pavillonnées et girouettées d’or, ajourées de sable; le château à la porte ouverte du champ et  surmontée d’une cloche de sable ; le tout surmonté  d’un lion passant d’or  et  soutenu d’une terrasse de sinople, chargée d’un croissant d’argent , au chef de gueules  chargé de trois abeilles d’or ».                                                                                      

puis lors  de la restauration des Bourbons (reprenant les règles libérales de la tradition) restèrent sans véritable lendemain car le mal était fait. Sous la Monarchie de Juillet, la Charte de 1830 confirma le droit aux armoiries pour tous et supprima les pénalités fixées par le Code pénal en cas d’usurpation. Celle-ci ne pouvait alors donner lieu qu’à des sanctions civiles. En 1848, la deuxième République abolit de nouveau les titres de noblesse mais, à la différence de ce qui s’était passé en 1790, ne prit aucune disposition particulière en ce qui concernait les armoiries. Leur port fut donc licite. La législation héraldique du Second Empire, quant à elle, se fonda sur le Sénatus-Consulte de 1808 qui avait fixé les règles en la matière sous le règne de Napoléon Ier et que nous avons déjà évoquées . Mais Napoléon III n’accorda en fait que des confirmations d’attributions antérieures sans aucune nouvelle lettre de noblesse. Le Conseil du Sceau et les pénalités pour port irrégulier d’armoiries ayant été rétablies en 1859, la liberté de choix et d’usage disparut de nouveau !…

       Ces dispositions furent enfin abolies en 1872, avec la troisième République,et la liberté traditionnelle en matière héraldique restaurée. C’est encore le principe qui prévaut aujourd’hui en France mais l’héraldique n’a plus de statut officiel et la législation la concernant est inexistante. Les armoiries sont donc désormais une propriété privée à laquelle aucune atteinte ne peut être portée. L’usurpation relève des tribunaux compétents au même titre que les noms patronymiques. Notons cependant que l’absence de tout armorial général, comme cela existe dans d’autres pays, entrave la distinction entre une véritable usurpation ou une ressemblance fortuite. Cette difficulté ouvre hélas la voie à des officines privées peu scrupuleuses qui prétendent composer et enregistrer les armoiries des particuliers ou des collectivités. Il conviendrait sans doute de remédier à cette néfaste situation.

     Quoi qu’il en soit, en à peine quatre-vingts ans l’héraldique avait été sérieusement malmenée, connaissant, au gré des régimes successifs de la France, la persécution, la liberté conditionnelle ou la libre entreprise…

 

 

                                        Heur et malheur de l’héraldique en France !

Une renaissance ?

Mais l’espoir semble aujourd’hui renaître.

   Les recherche et les travaux universitaires sur les armoiries sont de plus en plus nombreux et fertiles. L’intérêt d’un public varié pour des expositions de qualité ou les réalisations novatrices d’artistes héraldistes contemporains croît régulièrement. Le renouveau des armoiries institutionnelles ou territoriales dans la seconde moitié du XXème siècle, favorisé par le talents d’éminents héraldiques (tels Hervé Pinoteau ou Robert Louis par exemple) et les conseils avisés de la Commission nationale d’héraldique, a mis en évidence une ardente recherche de nos racines. L’engouement de certaines entreprises commerciales pour des images de marque armoriées comme la qualité des présentations héraldiques dans certains succès de la littérature ou du cinéma (Harry Potter en est le meilleur exemple) témoignent de la valeur ajoutée du blason.

La redécouverte du besoin emblématique dans le cadre des manifestations sportives les plus importantes autant que l’usage des signes identitaires de nature héraldique par le riche tissu associatif de notre pays surprennent toujours, impressionnent parfois. Le rayonnement d’un nombre croissant de publications héraldiques dépasse aujourd’hui largement les cercle confidentiels des érudits et des bibliophiles. Et que dire de la richesse, de la diversité et de la convivialité des sites ad hoc de l’internet ?

     C’est pourquoi il nous semble nécessaire d’inviter les Français à retrouver, dans l’usage des armoiries, une liberté souvent confisquée mais jamais anéantie, signe identitaire autant que code social, et incontestable lieu de rencontre pour l’art, la culture et l’histoire.

Et les armoiries de la France ?

     Les armoiries de la France furent à l’origine celles du roi. Mais il faut observer que celles-ci n’apparurent que bien après celles des grands seigneurs du royaume. La raison de ce décalage réside peut-être dans le fait que les deux causes qui présidèrent à la naissance puis à l’usage des armoiries n’étaient pas véritablement réunies dans la peronne du roi: le besoin d’être reconnu des hommes d’arme au coeur de la mêlée ou lors des tournois et le besoin social de signes identitaires furent d’abord nécessaires à d’autres que lui.

  Le choix de la fleur de lis comme emblème héraldique du roi a été l’objet de             longues et ardentes controverses. Son caractère unique dans l’histoire des armoiries des royaumes d’Occident en est probablement la cause. « La fleur de lis fait-elle peur aux historiens ? » a d’ailleurs écrit fort pertinemment Michel Pastoureau. En vérité, il semble clairement admis aujourd’hui que la genèse de cet emblème résulte d’abord de sa très grande ancienneté en tant que motif ornemental mais aussi symbole de pureté ou de fécondité pour les uns, attribut de pouvoir ou de souveraineté pour les autres. Puis, dès le haut Moyen-Age, elle fut chargée d’une importante valeur religieuse, d’abord christologique puis mariale (Cantique des cantiques). Il faut sans doute voir dans cette rencontre opportune entre la forte spiritualité des XIIème-XIIIème siècles et un attribut royal déjà enraciné dans la plus lointaine antiquité le raisons du choix de la fleur de lis comme emblème héraldique du roi de France, voulu et vécu comme lieutenant de Dieu en son royaume. La cérémonie si particulière du sacre  en était la manifestation officielle et publique, celle qui faisait du roi de France un souverain à nul autre pareil. La disposition sans nombre (le semé) des fleurs de lis sur un champs d’azur ajoutait une valeur cosmique (par analogie avec un ciel constellé d’étoiles) et exprimait le lien privilégié qui unissait le roi de France au Roi des cieux. Aucun souverain d’Occident n’eut jamais ce privilège.

        A partir du XIVème siècle se dessine une importante évolution des armoiries royales: on voit insensiblement s’installer une distinction entre le semé de fleurs de lis, qui prend un caractère dynastique et renvoie à la personne du roi et à sa famille, et un nombre réduit de fleurs de lis (parfois une ou deux mais le plus souvent trois) qui renvoie au pouvoir royal, gouvernement et administration. Ainsi se constituèrent progressivement les armoiries de l’Etat royal qui n’exprimèrent cependant que plus tard l’idée de Nation. Ce fait reflète une particularité historique de notre pays dans lequel l’Etat a notoirement précédé la Nation. Là encore l’héraldique témoigne précisément du cours de l’histoire.

     A partir du règne de Charles V (1380) et jusqu’en 1790 les armoiries de la France furent donc « d’azur à trois fleurs de lis d’or« :  

        Mais le 19 juin 1790 ( avec  sanction royale du 23 juin) , comme nous l’avons vu, toutes les armoiries furent abolies et leur usage interdit.

        Le Premier Empire eut le souci de rétablir un emblème national mais le voulut représentatif du nouveau régime et de la nouvelle dynastie. Napoléon Ier, après bien des hésitations, choisit l’aigle, attribut impérial par excellence, mais dans une représentation particulière par rapport aux usages héraldiques traditionnels. L’aigle impériale est dite ( l’aigle est du genre féminin dans la langue du blason) « à l’antique », rappelant l’aigle romaine, et représentée d’or sur un champ d’azur ce qui permettait de la distinguer des aigles russes et germaniques par exemple :

                                       Armoiries du Premier et du Second Empire

       Plus tard, le Second Empire reprit l’aigle impériale de 1804 mais avec un style plus caractéristique du XIXème siècle. Entre temps, la Restauration de 1814 et 1815 rétablit sans surprise les armoiries de l’ancienne France mais cette renaissance ne dura que quinze ans puisque la Monarchie de Juillet (Louis-Philippe d’Orléans, roi des Français de 1830 à 1848) choisit pour emblème dès 1831 une représentation de la Charte de 1830 d’or sur un champ d’azur, après avoir rapidement abandonné les armoiries de la famille d’Orléans (d’azur à trois fleurs de lis d’or, au lambel d’argent) : 

Armoiries de la famille d’Orléans ( Voir  ci-contre)

         Notons à ce propos que ces armoiries d’Orléans sont de droit toujours celles des princes de cette famille bien qu’au mépris des règles ils prennent aujourd’hui la liberté d’oublier la brisure que représente le lambel d’argent. Cette volonté de vouloir apparaître comme des aînés, en héraldique, a eu des précédents dès le XVIIème siècle lorsque les Bourbon Condé inventèrent le « bâton péri » pour remplacer la bande ou la barre, brisures cadettes des Bourbons, un peu trop voyante à leur goût !

Armoiries des Bourbon Condé (Voir  ci-dessous)

      On observera cependant une grande constante dans l’héraldique institutionnelle française: depuis le XIIIème siècle, les couleurs attachées à l’Etat français furent toujours le bleu        ( couleur azur) et le jaune (métal or) quel qu’ait été par ailleurs l’emblème principal choisi par le pouvoir.

Hélas, depuis la deuxième République et jusqu’à nos jours, la France ne possédait plus d’armoiries d’Etat. C’est pour cette raison que le Conseil dans l’Espérance du roi a promulgué le  20 mars 2012 un Consilium-Consulte rétablissant les armoiries de notre pays (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2012/05/06/c-c-2012-002-du-20-mars-2012-des-armoiries-detat-de-la-france/)

Index des chroniques « Approches de l’Héraldique »

A

  • Aigle (2)
  • Alain Texier (1)
  •  Approches de l’héraldique (1)
  • Armoiries  allusives (2)
  • Armoiries du Royaume de France (1)
  • Armoiries d’Etat- République française (2)
  • Armoiries impériales

B

  • Baton péri (2)
  • Conseil dans l’Espérance du Roi (2)

H

  • Herauts d’armes

L

  • Lambel (2)

M

  • Rémy  Mathieu (1)

P

  • Michel Pastoureau (1)

A suivre…

Jean-Yves Pons, CJA.

(1) Michel Pastoureau, Traité d’Héraldique, Picard éditeur, collection grands manuels, Paris.

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