POURQUOI SOMMES NOUS ENCORE EN REPUBLIQUE s’interroge Hervé Volto?

Contre la violence sournoise qui s’exerce partout, contre l’âme de nos enfants, contre les catholiques, contre les traditions de notre pays, contre son histoire, contre la sécurité et l’honneur des Français, seuls les royalistes peuvent -et doivent ! – opposer leur valeurs chrétiennes, familiales et patriotiques

 Sans faiblir et sans faillir.

Sans rien lâcher ni concéder.

 Personne ne le fera à leur place.

 Une réaction nationaliste, souverainiste, identitaire ne suffira pas: la monarchie a cela de bien qu’elle apporte la continuité dans la conduite des affaires, le rassemblement national et l’arbitrage suprême au-dessus des factions.

 Alors, pourquoi sommes nous encore en république?

 Le premier obstacle que rencontre un royaliste sincère n’est pas la république, mais les autres royalistes, éparpillés dans leur groupuscules, figés dans leurs certitudes: trop de divisons dynastiques ou idéologiques, trop de crispations sur des positions absurdes ou dépassées, trop d’ignorance du terrain ou des volontés de Dieu même, empêchaient une action politique de se développer.

 La question suivante sera donc: existe-t-il une perspective d’action royaliste en France aujourd’hui, en ce commencement de XXI° siècle?

 D’abord, 74% des Français réclament un chef, qui commende et qui mettent de l’ordre: les principes royalistes -continuité, rassemblement, arbitrage- demeurent parfaitement adaptés au siècle qui commence.

 Ensuite, de plus en plus de Français sont aujourd’hui sensibles à l’hypothèses d’une restauration de l’institution qui donna naissance à la France, la fit s’épanouir et prospérer jusqu’à atteindre un degré de civilisation dont l’Histoire universelle admire encore la Grandeur: dans la décoration, l’édition et la parfumerie, l’étiquette royale fait MONAR-CHIC. On ne compte plus les magazines people et les émissions télé qui font leur miel du mariage royal ou du baptême princier!

 Enfin, la France de Dieu, le Royaume de Marie ne peut pas périr: il faut qu’il vienne!

 Le 25 Aoùt 1988, le professeur Alain Texier a créé la Charte de Fontevrault dans le but de rassembler des royalistes de toute tendance grâce à un mot d’ordre: Fidélité/Unité Royale:

Fidélité au prince que l’on a choisi de servir (Orléans, Bourbons, Survivance de Louis XVII, Grand Monarque encore inconnu de tous).

Unité autour du principe royal.

La Charte de Fontevrault, qui s’en remet à Dieu du point de savoir qui doit être Son lieutenant sur le trône de France, rassemble des politiciens, des historiens et des pèlerins. Intéressant est le potentiel de Français prêts à entendre un discours spécifiquement royaliste. Ceux-là n’ont jamais milité dans le royalisme, ils n’ont pas du sujet une conception idéologique précise, il y voient l’intérêt institutionnel et national, comme catholique, avant tout: c’est peut être là qu’il faut chercher.

 Ecore faut-il disposer des moyens nécessaires de prendre la parole et de se faire entendre publiquement… on en revient donc aux questions soulevés plus haut.

 Les vrais royalistes n’ignorent pas que c’est pour surmonter ces handicaps qu’a été créé en 2001 l’Alliance Royale, mouvement politique transcendant les clivages internes et orienté vers l’action politique véritable, y compris l’action électorale: formation adaptée aux circonstances et à la nature politique du système.

Dans la foulée ont été  fondés:

1. La communauté monarchiste

SYLM  (Support Your Local Monarch), bien que très investie en France, se veut transnationale et au delà des querelles qui divisent le royalisme français.

2. Le tout dernier venu dans la communauté royaliste de France est le Conseil dans l’Espérance du Roi, fondé le 15 mars 2012. Il s’agit d’un “contre-gouvernement royaliste”, sur le modèle des shadow-cabinets britanniques qui publie ses prises de position, ses critiques de la politique actuelle et ses propositions, sur son blog                                                                    (http://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/ ).                                                  Il est composé de Conseillers, appartenant à l’ensemble des courants du royalisme français et refusant toute revendication dynastique particulière. Chacun de ces Conseillers est chargé d’un département spécifique, en miroir du gouvernement de la République, l’ensemble constituant de fait “l’autre Conseil des ministres” (qui est d’ailleurs l’adresse de sa page Facebook).

Pouvoir se faire entendre, c’est bien. Savoir de quoi on parle c’est mieux.

Charles Maurras a démontré scientifiquement la supériorité de la monarchie sur toute autre forme de gouvernement. En France, il s’est placé au point de vue profane d’une physique du pouvoir. Le Marquis André Le sage de La Franquerie, quand à lui, s’est attaché à définir la royauté à l’aune et selon l’esprit de la tradition.

Où Maurras et les néo-monarchistes cherchent à convaincre, le Marquis de La Franquerie, à l’ombre de Joseph de maistre, entend faire voir et convertir. Son royalisme est mystique.

Le premier réclame à l’expérience historique, le second interroge l’anthropologie religieuse et l’exemplarité du Sacré-Coeur de Jésus, le Christ-Roi.

Là, la raison des faits, ici la permanence en l’archétype royal, partout, depuis toujours et d’en haut.

Le XVIII° siècle et l’offensive nominaliste ont consommé le divorce entre foi et raison. Mais au service d’une même cause -ici la royauté- et selon que le moment soit de foi ou de raison, il revient au royaliste de porter en avant la foi ou la raison et de parler le langage commun d‘une France voulue Chrétienne dès les origines.

Royalistes d’action autant que de dévotion, le Fontevriste agit comme si tout dépendait de lui tout en priant comme si tout dépendait de Dieu, concevant la royauté tout autant une fidélité qu’une impérieuse nécessitée nationale.

La restauration de l’autorité souveraine, en vue de la restauration de la Monarchie, ne peut pas être la seule création spontanée d’un parti ou d’un peuple, dans l’instant, excédé et soulevé en contre-révolution. Elle sera, comme l’ont dit les prophéties du Grand Monarque, l’œuvre du Cœur Immaculé de Marie, puisque même le grand œuvre commencé en 1900 par l’Action Française de Charles Maurras et de tant d’autres admirables patriotes, catholiques pour la plupart sans peur et sans reproche -légitimistes souvent, survivantistes parfois ou même providentialistes– n’a pas abouti faute de dévotion vraie aux Cœurs Unis de Jésus et de Marie.

Mais elle sera le beau fruit d’une maturation spirituelle, intellectuelle et morale, magistralement effectuée par une action catholique et Française, royaliste et communautaire, qui agira comme si tout dépendait d’elle et priera comme si tout dépendait de Dieu, consacrant son action aux Coeurs-Unis et marquant cette consécration en faisaient figurer dans son logos le double-Coeur de l’Amour surmonté de la Croix du Sacrifice.

Est-il possible de réconcilier le “Politique d’abord” de Charles Maurras et le “Dieu premier servi” de Sainte-Jeanne d’Arc? Le plus bel exemple que Maurras donnait de son “politique d’abord” était sainte Jeanne d’Arc portant le roi Charles VII se faire sacrer à Reims, et elle le faisant en disant: “Dieu premier servi!”.

Les Carlistes, les Miguélistes, les Jacobites, les néo-Bourboniens et les Magyars s’inspirent de notre royalisme, remplaçant chez eux Français par espagnol, portugais, écossais, italien ou hongrois

Si nous sommes en république, ce n’est pas définitif cependant. Réalistes, nous, Fontevristes, nous prenons garde à ne pas dépenser nos forces en vain. Obstinés, nous continuons notre route, jamais las d’aimer le pays qui par son seul nom nous honore tous, jamais las d’aimer ce peuple auquel nous appartenons. Peuple déroutant, inattendu, comme un volcan d’Auvergne qui se réveillerait. Peuple désabusé qui se méprise lui-même, qui déçoit parfois mais qui triomphe à Bouvines, à Patay, à La Marne. Peuple pour qui le Ciel lui-même s’est ouvert! Peuple indigne de sa Grandeur, mais sans qui rien de grand n’a pu se faire.

Peuple à qui il ne manque qu’un roi pour être heureux.

Hervé J. VOLTO, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (Président 1991-1994), membre du Chapitre Général et Délégué officiel pour l’Italie

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