Valeurs républicaines. Hiver 1793-1794. 90 prêtres noyés en Loire. Hiver 1793-1794. . 90 prêtres noyés dans la Loire à Nantes.

Merci à Agnés Lacour déléguée de la Charte en Anjou de son envoi.

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    Pour se faire la main, l’envoyé de Paris, chargé de mettre fin à la révolte vendéenne par tous les moyens, commence avec 90 prêtres réfractaires emprisonnés à Nantes. Il demande à son bras armé, l’adjudant général Guillaume Lamberty, et à ses hommes, la compagnie Marat, de les noyer dans la Loire, le « fleuve républicain » (…) Ces prêtres emprisonnés sont au nombre de 90. Pour certains, cela fait plusieurs mois qu’ils ont été arrêtés pour avoir refusé de prêter le serment de la constitution civile du clergé (…)

     La veille, le 15 novembre, il a demandé au commandant chargé de la surveillance des prêtres de supprimer toute garde cette nuit-là afin qu’il n’y ait pas de témoins de la noyade. Il fait même preuve d’un machiavélisme admirable en faisant croire aux prisonniers qu’ils seront emmenés la nuit suivante au château de la Musse et leur recommande donc de déposer entre les mains du commandant tous leurs objets précieux qui leur seront rendus une fois arrivés dans leur nouvelle prison (…)

      S’attendant à être transférés, les prêtres ne s’alarment pas outre mesure en les voyant arriver. Ils obéissent sagement quand on leur demande de monter deux par deux sur le pont. Ils sont fouillés, dépouillés des objets de valeur conservés sur eux. On leur demande même de retirer leurs vêtements et leurs chaussures. Ils sont alors liés à deux, puis jetés à l’intérieur de la gabare. Le transfert se fait dans le calme. Les prêtres ne se doutent pas du sort funeste qui les attend. Il n’y a que le curé de Machecoul qui s’inquiète en voyant sur le fond du bateau des pierres plates et blanches cachant des trous. Voyant de l’eau s’infiltrer, il conseille à ses voisins de se donner l’absolution l’un à l’autre. Ainsi font-ils (…)

     L’eau envahit la cale, où les prêtres, commençant à se rendre compte qu’ils vont bientôt rencontrer le Créateur, se mettent à hurler de désespoir, à supplier pour qu’on leur porte secours (…) Bientôt, les cris s’évanouissent. Le calme est revenu sur la Loire (…)

       La méthode de la « déportation verticale » a prouvé, malgré quelques imperfections, son efficacité. Jean-Baptiste Carrier décide de l’appliquer à grande échelle pour se débarrasser des milliers de Vendéens qui encombrent la prison de la ville. Entre les derniers jours de 1793 et février 1794, de 1 800 à 4 800 victimes disparaissent dans la Loire.

https://www.lesalonbeige.fr/il-y-a-227-ans-la-republique-noyaient-90-pretres-a-nantes/

https://www.dailymotion.com/video/x6vrc6y

 

0 thoughts on “Valeurs républicaines. Hiver 1793-1794. 90 prêtres noyés en Loire. Hiver 1793-1794. . 90 prêtres noyés dans la Loire à Nantes.

  1. Toto l'Asticot

    Je suis donc “royaliste providentialiste” sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. C’est en effet la seule option envisageable pour des catholiques Semper Idem.

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  2. Irène Pincemaille

    Oui ! et un seul de ces malheureux prêtres a survécu : il s’agit du curé de St. Lyphard, entre Guérande et la Chapelle des Marais, Julien Landeau (ou Landreau, je ne sais plus) : il réussit à s’extraire du bateau, le prêtre auquel il était attaché, comme expliqué dans l’article, était vieux et le supplia de l’abandonner, ils avaient réussi à se délier : “Vous êtes jeune, vous pouvez vous en sortir”. Le jeune curé nagea sous l’eau (rappelons : la nuit, Novembre ou Décembre, dans un grand fleuve…!!! on imagine !!!), nagea sous l’eau car des salopards sillonnaient le fleuve pour assommer ceux qui auraient pu sortir !!! Le malheureux réussit à gagner la rive et à se réfugier dans une maison : ami, ennemi ? 50/50 les chances ! les amis risquaient, eux aussi, leur vie ! Recueilli, réchauffé, il put regagner son village où il reprit son activité religieuse clandestine.
    Toutefois, il mourut quelques mois plus tard, de mort naturelle si je ne me trompe, mais des suites de cet épouvantable épisode. Il repose sous un Calvaire à l’entrée du village de St. Lyphard.
    Lors de la construction du pont de Cheviré, un peu en aval de Nantes, dans les années 80, des sondages furent effectués dans la Loire et les carcasses de ces barges furent retrouvées ! les ingénieurs envoyèrent des rapports à la mairie et à l’évêché de Nantes : résultat : néant ! la chose fut tout de même sue à l’évêché par un vieux prêtre qui avait vu passer ce rapport ! mais tout le monde poussa “la poussière sous le tapis” ! Évidemment puisque les victimes étaient françaises et adversaires de la révolution !!!
    Amitiés à tous.

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    1. Marie-Agnès Lacour

      Merci Irène pour toutes ces précisions très intéressantes . Prions pour eux et pour la France si mal en point
      Amities Irène

      Reply

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