Deux professeurs de Sciences Po Grenoble accusés d’islamophobie et de fascisme sur les murs de l’école

NDLRB. En tant que Maître de conférences (H) à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Limoges, je ne peux que me sentir dramatiquement touché par ces attaques si pleinement républicaines . Il est bien connu qu’en république- ET DE NOS JOURS- les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits à condition de penser »républicain » et d’agir de même .

Le jeudi 4 mars, deux professeurs de Sciences Po Grenoble ont vu leurs noms inscrits en grosses lettres sur les murs de l’institut, au moyen d’un collage sauvage, relate Le Figaro.« Des fascistes dans nos amphis » et « l’islamophobie tue » : voici ce que l’on pouvait notamment lire à proximité de l’entrée principale de Sciences Po Grenoble, à côté des noms de deux professeurs appelés à la démission par les auteurs de ces collages. Une caricature de l’un d’eux était également placardée. Le tout a été largement relayé par plusieurs comptes sur les réseaux sociaux

Une cabale lancée par un syndicat étudiant issu de l’UNEF

Le premier, Vincent T., est maître de conférences en science politique depuis de longues années et donne un cours intitulé « L’islam et les musulmans en France ». Selon le témoignage d’un étudiant, « depuis quelques années, certains élèves tentent de le prendre en défaut et cherchent à le piéger, pour ensuite l’intimider et lui prêter des propos qu’il n’a jamais tenus. Plusieurs fois même, des élèves qui n’étaient pas inscrits à son cours s’y sont rendus seulement dans ce but, notamment après les attentats du Bataclan. » Ce professeur est pourtant connu pour être « toujours ouvert au dialogue et à l’échange des idées ».

La polémique a été lancée par le syndicat majoritaire de l’IEP, l’Union syndicale Sciences Po Grenoble (USIEPG, un syndicat issu d’une scission avec l’UNEF), qui a publié, le 22 février dernier, sur sa page Facebook, un appel à témoignages demandant aux élèves de rapporter les « propos problématiques » qu’ils auraient pu entendre à ce cours : « Vos témoignages seront évidemment anonymisés et serviront uniquement d’exemple et d’arguments. Courage à celleux qui ont subi ou subissent encore l’islamophobie ! »

« Cette histoire m’a immédiatement fait penser à Samuel Paty. Là, on lui met clairement une cible dans le dos »

Puis, une nouvelle étape est franchie avec cet affichage sauvage. Un élève témoigne : « Cette histoire m’a immédiatement fait penser à Samuel Paty. Là, on lui met clairement une cible dans le dos. Il n’a jamais tenu le moindre propos islamophobe… Il faut savoir que dans cet établissement, si vous êtes à la droite de Benoît Hamon, vous êtes déjà un fasciste. Le climat s’est dégradé, ces dernières années. »

À l’autre enseignant visé, Klaus K., professeur d’allemand, on reproche d’avoir remis en cause la légitimité du concept d’« islamophobie » avec un groupe de travail, dans le cadre de la préparation de la semaine annuelle pour l’égalité et contre les discriminations organisée à l’IEP. Il explique au Figaro « On a tronqué mes propos et on m’a adressé des reproches diffamatoires […] je suis effaré du silence de la plupart de mes collègues face à ce genre de procédés. J’ai du mal à supporter cette pression, surtout depuis les affichages de jeudi. »

Pour l’instant la direction « s’est contentée d’un soutien discret aux deux enseignants ».

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