Une alternative à la Vème République à bout de souffle : la monarchie constitutionnelle.

La France, actuellement confrontée à une très grave crise politique, s’oriente inévitablement vers une crise institutionnelle, c’est-à-dire vers une nouvelle forme de régime politique, en d’autres termes vers une modification de la constitution. Certains souhaitent une VIème République. Une monarchie constitutionnelle serait préférable.

1 – Deux objections à la République

La forme républicaine a contre elle deux objections considérables. La première est philosophique, la seconde est pratique.

Du point de vue philosophique, la rivalité des ambitieux et les troubles qui en découlent, sont plus profonds sous la république que sous la monarchie constitutionnelle, et conduisent les hommes à des extrémités plus violentes. A la tête des partis politiques, les chefs se détestent davantage, se combattent avec plus d’animosité et sont tentés de s’anéantir au lieu de faire preuve de retenue les uns envers les autres, lorsque la forme de gouvernement est républicaine. Pour quelles raisons ? Parce que le prix de la lutte est plus grand, et que celui qui l’emporte dans une république ne voit rien au-dessus de lui. Et aussi parce qu’il est plus difficile dans une république de reconquérir l’opinion, et de ressaisir régulièrement le pouvoir après une défaite électorale. Et qu’enfin, la défiance et la jalousie sont la particularité des mœurs républicaines.

Du point de vue pratique, le plus grand péril que puisse courir la liberté, c’est l’existence d’un désaccord entre les pouvoirs publics et l’opinion générale. Quand l’autorité légale est d’un côté et l’opinion de l’autre, la révolution est aux portes, et l’on peut ajouter, dans les temps où nous vivons actuellement, que l’ordre social est en péril. Le gouvernement actuel en est responsable. Il a la majorité à l’assemblée nationale, il veut la conserver telle qu’elle est. Mais ce gouvernement et cette majorité ont perdu le soutien de l’opinion et sont tombés en minorité dans notre pays. La solution à cette situation, serait l’emploi du droit de dissolution qui renverrait les députés devant leur juge : le peuple de France. Ainsi, le bien commun serait rétabli entre la nation et ses représentants. Le Président de la république utilisera-t-il ce droit sachant qu’il représente un parti auquel il doit tout, et dont il est l’instrument plutôt que le guide, car ce ne sont pas les hommes les plus éminents qui sous la forme républicaine arrivent en général au rang suprême. Renverra-t-il malgré eux, ses amis et ses partisans devant les électeurs, au risque de briser de sa propre main sa majorité et son parti ? Ce serait trop compter sur l’idée du devoir, trop demander au nom du bien commun.

2 – Les avantages de la monarchie constitutionnelle

Tout au contraire, un monarque constitutionnel peut rendre ce service à la nation. Placé au-dessus des partis, n’ayant rien à espérer d’eux, son seul intérêt, comme son premier devoir, est d’observer avec vigilance le monde politique afin d’y prévenir et de résoudre les graves désordres. Le périlleux désordre que nous connaissons depuis le mouvement des Gilets Jaunes est de ceux-là : un désaccord profond entre la majorité de la nation et l’assemblée qui la représente. Pour rétablir cet accord, la tâche du roi constitutionnel est d’utiliser rapidement son droit de dissolution, et de renvoyer les partis politiques devant les électeurs. Et à quoi assistons-nous aujourd’hui ? A la tyrannie d’une majorité législative qui a cessé d’être en communauté d’opinion avec la majorité des citoyens. Le mot tyrannie signifie ici que l’assemblée garde légalement le pouvoir après avoir perdu la confiance et l’approbation générale de l’opinion publique. Le droit de dissolution est d’un secours insuffisant dans les mains d’un Président de la république, puisque ce Président appartient obligatoirement à un parti, comme s’il était premier ministre. La France a besoin d’un observateur désintéressé afin de donner à la volonté nationale, la solution aux problèmes, par de nouvelles élections. C’est la définition de la monarchie constitutionnelle.

3 – Un roi pour la France

L’avantage suprême de la monarchie sur la République est que le roi, à la différence du Président, n’est pas soumis à l’élection. Il n’est pas tributaire des partis politiques. Il est guidé uniquement par le souci du bien commun. Le roi est un arbitre. Et son arbitrage est admis par tous parce qu’il n’est l’homme d’aucune faction. Il peut ainsi unir des compétences variées dans le seul but de mener à terme les grands projets pour son pays. Le roi c’est aussi la durée qui permet la stabilité politique. Enfin, c’est celui qui a sincèrement un lien personnel très fort avec son peuple pour lequel il fera toujours des choix dans un souci permanent de justice.

Renouer le pacte historique et nécessaire entre la nation et la famille royale de France n’est pas utopique. Le prince Jean d’Orléans, 53 ans, descendant direct d’Henri IV, est prêt à servir son pays, c’est-à-dire à faire de la véritable politique. L’histoire de sa famille se confond avec celle de la France et des Français. François Mitterrand en avait hautement conscience. C’est d’ailleurs le dernier Président de la république ayant eu de la considération et entretenu des liens d’affections avec la famille d’Orléans, véritable monument historique vivant. Et cette histoire crée des devoirs au prince : assurer l’unité de la France, sa grandeur, sa prospérité, l’ordre intérieur, et la paix dans le monde. Le recours à la monarchie est la solution à la crise de notre pays. Dans un cadre constitutionnel. Avec un roi, Jean, qui incarnerait véritablement l’État, la durée, la stabilité, le souci du bien commun, la garantie des libertés publiques.

En 2019, sept monarchies entourent la France : les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Belgique : les souverains, a écrit le prince Jean « y ont toujours été considérés et respectés comme défenseurs des libertés publiques. Et souvent, comme les garants de l’unité nationale qui préserve la paix civile, contre les ferments de la division qui attise les haines ». Les monarchies sont mieux armées pour résister aux crises. Aujourd’hui, la France est fracturée, divisée. Alors, pourquoi pas, pour notre grande nation, une monarchie constitutionnelle conforme au tempérament comme au génie français ?


Pascal Boisson,

Docteur en histoire contemporaine, Chercheur associé à l’Université de Bretagne Sud

https://www.la-couronne.org/tribune-de-royalistes/alternative-a-la-republique-la-monarchie-constitutionnelle/?fbclid=IwAR2S8QJiZjp76WPMP6vG4fHSOd6i9VvFc83ildZBoBqL8AD58IAVYeNzW30

0 thoughts on “Une alternative à la Vème République à bout de souffle : la monarchie constitutionnelle.

  1. Hervé J. VOLTO

    Exellante analyse du Professeur Boisson. Encore faudrait-il un Roi qui possède des pouvoirs : celà est possible si l’on réforme les artciles 6 et 7 de la constitution de la V° République, donnant au Roi les pouvoirs du Régent Présidentiel actuel.

    Ce pour la version Orléaniste…

    Pour la version Légitimiste comme Providentialiste, il faudrait EN PLUS substituer l’Article Premier -“La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
    La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales”- par
    “La France est une Monarchie Très Chrétienne, Catholique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances qui ne s’opposent pas au catholicisme, seule religion de l’Etat. Son organisation est décentralisée.
    La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales”.

    Bien sur, en mode Orléaniste, Légitimiste ou Providentialiste, l’article 89 -“ARTICLE 89.
    L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.

    Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l’article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.

    Toutefois, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée nationale.

    Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.

    La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision”. – sera révisé ainsi :

    ARTICLE 89.
    L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurrement au Roi de France, au peuple et aux membres du parlement, sur proposition du Roi.

    Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l’article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.

    Toutefois, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Roi décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée nationale.

    Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.

    La forme Royale du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision.”

    Oui, NOUS POUVONS changer de régime. Emmanuel Macron pourrait invoquer l’Article 16 et appeller le Roi en la personne de Jean d’Orléans commer Franco avait appellé en Espagne Juan carlos en 1976 : n’est-il Royaliste Orléaniste ?

    Un coup d’Etat, une révolte populaire pourrait appeller un général de l’Armèe à prendre le pouvoir et invoquer l’Artcile 16 : c’est le Prince Louis ou, directement le prince Henri qui pourrait alors être appellé. Avec Henri de la Croix, c’est le plaisir de Dieu qui pourrait être fait, car la France redeviendrait la Fille Aînèe de l’Eglise et l’Educatrice des Peuples.

    Demeurons quand à nous confiants dans la Divine Providence, qui nous donne la certitude du Salut de la France par un Roi Très Chrétien restauré sur le Trône de ses ancêtres. Et continuons de placer tous nos efforts en le SCARE COEUR, le COEUR DE L’AMOUR surmonté de la CROIX DU SACRIFICE, espoir et salut de la France…

    En attendant, CONSTITUTIONNALISTES, EN PISTE !

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  2. Hervé J. VOLTO

    Le Roi devrait avoir les pouvoirs du Président de la V° République et assurer l’indépenace de la justice comme le caratère Catholique du Royaume Très chrétien, ce qui signifie abolir aLoi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905.

    Reply

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