La commémoration des grands événements nationaux remise sur pied après le séisme de l’Affaire Charles Maurras (2018).

1) Affaire Maurras de 2018
         À l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Charles Maurras, ( NDLRB. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Maurras ) l’historien Olivier Dard ( NDLRB . https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Dard) rédige une notice de trois pages pour le livre des commémorations nationales 2018. À la suite de protestations d’associations antiracistes, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen,  ( NDLRB.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Françoise_Nyssen ) retire la référence à l’écrivain dans le livre ; les trois pages de Dard sont intégralement « supprimées » et les ouvrages déjà imprimés envoyés au pilon.

       Membres du Haut Comité des Commémorations nationales dont la mission « est de contribuer, au hasard des anniversaires, à une meilleure prise de conscience des épisodes du passé », les historiens Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory soulignent à cette occasion que « commémorer, ce n’est pas célébrer. C’est se souvenir ensemble d’un moment ou d’un destin. » En outre, ils rappellent qu’en 2011, le terme « célébrations » a été remplacé par « commémorations » dans l’intitulé du Haut Comité à la suite de la polémique relative à Louis-Ferdinand Céline.

        Le journaliste et écrivain Gilles Heuré critique également la décision de la ministre, en arguant qu’« évacuer Maurras des commémorations nationales n’a aucun sens, sinon celui de se bercer dans l’illusion qu’il ne faudrait se souvenir que de ce dont la République, la « gueuse » comme disaient les antiparlementaires, peut se glorifier. On pourrait même aller jusqu’à rayer, dans les biographies autorisées, l’influence qu’exerça Maurras sur la jeunesse d’un certain Charles de Gaulle. Charles Maurras est une figure abjecte ( NDLRB. Sic) de notre histoire. Le passer sous silence ne résout rien du rayonnement qui fut le sien dans des décennies incandescentes, ni du système d’idées qui fomenta toute une idéologie. Une idéologie qui, elle, n’est pas morte en 1952. »

      Dans Libération, Daniel Schneidermann reproche à Olivier Dard de n’avoir pas évoqué plus clairement l’antisémitisme de Maurras autrement que par cette phrase qu’il juge « contournée » : « Antidreyfusard, [Maurras] dénonce « le syndicat de la trahison », que symbolise « l’Anti-France », celle des « quatre États confédérés » (juifs, francs-maçons, protestants, et métèques). » Toutefois, le journaliste souligne que les concepteurs de la notice officielle sont, à ses yeux, « insoupçonnables de toute complaisance à l’égard de l’antisémitisme (…) Olivier Dard compris, qui convint sur France Culture, que oui, Maurras était incontestablement antisémite, tellement antisémite qu’il ne valait pas la peine de le rappeler »

       L’historien Pierre Nora ( NDLRB. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Nora)  note pour sa part que Charles Maurras « est un personnage qui, de toute évidence, fait partie de l’histoire de France » et qui « permet de comprendre son époque ». « Si on se met à émettre des jugements et peser dans la balance, qui va-t-on admettre et ne pas admettre ? Ou bien on veut que ce Livre des commémorations soit exclusivement une glorification des grands personnages et il faut en exclure Maurras et bien d’autres. Ou bien on veut que ce soit un outil pour se repérer dans le passé et alors il faut rassembler tous les grands témoins historiques de la nation ».

       Le 21 mars 2018, dix des douze membres du Haut Comité des commémorations nationales — Christian Amalvi, Marie-Laure Bernadac, Gilles Cantagrel, Nicole Garnier, Claude Gauvard, Robert Halleux, Jean-Noël Jeanneney, Évelyne Lever, Pascal Ory et Jacques Perot — donnent leur démission ne pouvant plus « siéger avec, en permanence, la menace soit de la censure soit de l’autocensure ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Maurras#Affaire_Maurras_de_2018

2) La Mission aux commémorations nationales est une des subdivisions du Service interministériel des Archives de France, dont le rôle est de coordonner la politique du ministère de la Culture de soutien aux manifestations commémorant des événements importants de l’histoire nationale.

Créée en 1974 sous le nom de Délégation aux célébrations nationales et relevant de l’Association française pour les célébrations nationales, elle a été rattachée à la direction des Archives de France en 1979.

En 2018, à l’occasion de l’affaire Charles Maurras on note la démission collective de dix des douze membres du Haut comité consultatif.

En 2020, le service des commémorations nationales est rattaché à l’Institut de France. Il est renommé “France Mémoire“. ( Voir paragraphe 3, infra)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mission_aux_commémorations_nationales

3)  La patate  chaude des  commémorations est  remise à l’Institut de France


 

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