LE VOEU DE LOUIS XIII (10 fevrier 1638) CONSACRANT LA FRANCE A LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

     Le Roi XIII étant non seulement un grand Roi de France mais également le grand-père des Bourbons de France, d’Espagne, de Naples et de Parme, les derniers ayant régné en Italie, votre serviteur qui réside en Italie a voulu écrire très spécialement cet article à l’attention de nos amis transalpins. Les Royalistes Français d’un certain âge seront heureux de se voir conforter dans leurs traditions et dans leur Foi. Les plus jeunes apprendront peut être quelque chose. 


La consécration de la France à Marie par Louis XIII nous a valu la Naissance Miraculeuse de la France et le Grand Siècle Français.

La Vierge Marie avait présidé à l’éclosion de notre nationalité Française :

1. Les Mérovigiens couvrent la France de basilique et de sanctuaires dédiés à la mère de Dieu.

2. Les Caroligiens se proclament “Sergents de la Vierge Marie” et favorisent nombres de santuaires dédiés à la Sainte Vierge et lorsque Charles Le Simple donne la Normandie aux vikings et sa fille à leur chef, qu’il nomme Duc de Normandie, ce dernier proclame La Très Sainte Vierge Marie Reine des Normands. La Sainte Vierge les remerciera en permettant à Guillaume de Conquérant de conquérir l’Angleterre et à Tancrède https://fr.wikipedia.org/wiki/Tancr%C3%A8de_de_Sicile de conquérir la Sicile.

3. Les Capétiens font de la Vierge Marie leur Suzeraine et s’en déclarent les vassaux, avant de construire les premières cathédrales gothiques sous le vocable de “Notre Dame” et de favoriser nombre de sanctuaires mariaux. Les Capétiens Ducs de Bourbons, Princes Souverains des Dombes, créèent un Ordre de Chevalerie sous le vocable de N.D. DE L’ESPERANCE. https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2020/06/06/lordre-de-notre-dame-de-lesperance-par-herve-j-volto/ Leur cri de guerre n’est-il pas BOURBON NOTRE DAME !, et leur devise ESPERANCE ?

https://conseildansesperanceduroi.files.wordpress.com/2020/06/collier_espc3a9rance.png

Le Bon Roi Henri IV, premier Bourbon à monter sur le Trône de France, pour montrer la sincérité de sa conversion, fonde un Ordre de Chevalerie sous le vocable de Notre Dame du Mont Carmel, auquel il rattachera le moribond Ordre de Saint-Lazare. MAIS C’EST SON FILS LOUIS XIII QUI FERA DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE REINE DE LA FRANCE.

Les protestants avaient organisé un véritable état dans l’Etat, dont la capitale était La Rochelle et avaient fait alliance avec l’Angleterre. le Bon Roi Henri IV mort, les protestants avaient oublié l’Edit de Tolérance https://fr.wikipedia.org/wiki/Édit_de_Nantes du défunt Roi et organisaient des révoltes dans toutes la France. Le siège de lLa Rochelle fut entrepris, mais le Roi Louis XIII, sentant que la lutte serait chaude, voulut mettre son armée sous la protection Divine et fit un double voeu, si la victoire venait couronner ses armes. Le Roi, en plein accord avec le Cardinal de Richelieu et le Père Joseph du Tremblay https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Leclerc_du_Tremblay , fait le double voeu Royal :

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Notre-Dame-des-Victoires_de_Paris#/media/Fichier:P1000564_Paris_II_Basique_Notre-Dame-des-Victoires_Fa%C3%A7ade_reductwk.JPG

1° de consacrer la France à la Très Sainte Vierge Mariesous le vocable de Notre Dame des Victoires, et de fonder une Eglise à Notre-Dame-des-Victoires, si par sa faveur il était victorieux de la place, mettant la Couronne de France sous sa puissante protection.

2° que toutes les années, par tout le Royaume, l’on ferait des processions, le jour de son entrée dans les cieux, par son Assomption glorieuse, le 15 aout donc.

C’est ce voeu que commémore le tableau de Carl Van Loo à Notre-Dame-des-Victoires, au-dessus du maître-autel

http://leblogdumesnil.unblog.fr/2007/10/27/38-notre-dame-des-victoires/


La prière du Roi est exaucée : le Roi exécute son voeu. Le 10 février 1638, il publie l’Edit suivant :

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Dieu, qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l’esprit qu’il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne sans y voir autant d’effets merveilleux de sa bonté que d’accidents qui nous menaçaient.

Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d’en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l’on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins.

En divers autres temps, l’artifice des hommes et la malice du démon ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables à notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice ; la rébellion de l’hérésie ayant aussi formé un parti dans l’Etat, qui n’avait d’autre but que de partager notre autorité, il s’est servi de nous pour en abattre l’orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels, en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.

Si nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes qu’à la vue de toute l’Europe, contre l’espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins, pour faire voir à toutes les nations que, comme sa Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa puissance le défend.

Tant de grâces si évidentes font que pour n’en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l’accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de ” nous consacrer à la grandeur de Dieu ” par son Fils rabaissé jusqu’à nous et à ce Fils par sa mère élevée jusqu’à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n’étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables, et c’est chose bien raisonnable qu’ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.

      A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre Couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que, soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire.
Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés à ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l’église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge qui tienne entre ses bras celle de son précieux Fils descendu de la croix ; nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre sceptre*.

      Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, que tous les ans, le jour et fête de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente Déclaration à la Grande Messe qui se dira en son église cathédrale, et qu’après les Vêpres dudit jour il soit fait une procession en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines, et le corps de la ville, avec pareille cérémonie que celle qui s’observe aux processions générales plus solennelles. Ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales, que celles des monastères de ladite ville et faubourgs ; et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris.

      Exhortons pareillement tous les Archevêques et Evêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de leurs diocèses ; entendant qu’à ladite cérémonie les cours de parlement, et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents. Et d’autant qu’il y a plusieurs églises épiscopales qui ne sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques et évêques en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdites églises, pour y être faite ladite cérémonie ; et d’y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre, et d’admonester tous nos peuples d’avoir une dévotion toute particulière à la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu’il jouisse longuement d’une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés ; car tel est notre bon plaisir.

    Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l’an de grâce mil-six-cent-trente-huit, et de notre règne le vingt-huitième (10 Février 1638).

     LOUIS XIII par la grâce de Dieu, Roi de France.
*Louis XIII mourut sans avoir pu mettre la main au monument qu’il avait projeté : mais Louis XIV se chargea d’acquitter la dette de son père. La décoration du chœur de Notre-Dame, entreprise par le Roi Soleil, ne fut terminée qu’en 1714. Marie est représentée assise au pied de la croix, tenant le Christ mort sur ses genoux : à droite Louis XIII, et à gauche Louis XIV, qui avait voulu se réunir à son père dans cet acte solennel, offrent leur couronne à la Vierge. A la suite de la révolution de 1830, les statues des deux Rois, œuvre de Nicolas Coustou, de Guillaume, son frère, et de Coysevox, furent déposées, par mesure de précaution, dans les musées de l’Etat ; elles ont repris depuis leur place, dans le chœur de Notre-Dame.

        La réponse Mariale ne se fait pas attendre : la Naissance Miraculeuse du futur Roi Soleil, grand Roi qui fera le Grand siècle Français et révoquera l’Edit de Nantes pour assoir le caractère Catholique de la Couronne de France, en est la récompense et montre que la persévérance basée sur la Foi est toujours exaucée. Louis XIV renouvellera la consécration de la France à Marie.

       Louis XV, par le Pacte des Familles conclu entre Bourbons de France, d’Espagne, de Naples et de Parme du 15 Aout 1761, qui complète le renversement des alliances de 1756, renouvelle la consécration de la France à Notre Dame des Victoires et invite les Bourbons d’Espagne, de Naples et de Parme à consacrer leur Royaumes à la Mère de Dieu. Ce qu’ils acceptent : Charles III consacre l’Espagne à LA VIRGEN DEL PILAR, Ferdinand I° consacre le Royaume de Naples à la MADONNA DEL CARMINE (prononcer Carminé) et Philippe I°, qui épouse par ailleurs la fille de Louis XV, consacre le Duché souverain de Parme à la MADONNA DELLA STECCATA (Madonne de la Palissade) : ce dernier mariage permet de donner une touche de bonheur au Pacte des Familles, signé ainsi dans la bonne humeur.

          La dévotion Mariale des Bourbons se renforce lorsque les soeurs de Marie Antoinette épousent les Bourbons italiens : Marie-Caroline d’Autriche épouse le Roi Ferdinand de Naples et Marie-Amélie d’Autriche épouse le Duc souverain Ferdinand de Parme, liant la dévotion de N.D DES VICTOIRES à celle N.D. DE SION, patronne de la Lorraine puis de l’Empire Austro-Hongrois lorsque François de Lorraine, père de Marie-Antoinette et de ses soeurs, devient empereur.


      Si le Grand Monarque à venir descend de Louis XVII, il réunira en sa personne les dévotions Mariales aussi bien des Bourbons que des Habsbourgs-Lorraine, et nous sommes en droit de croire que la Mère de Dieu intercèdera pour qu’il reçoive toutes les Grâces nécessaires pour incarner la dimension Sacrée de la Royauté indispensable pour sauver la France et la Chrétienté. 

       Hervé J. VOLTO, CJA, Président Honoraire de la Charte de Fontevrault (Président 1991-1994), membre du Chapitre Général , mémorialiste et Délégué Officiel pour l’Italie

                                                ___

http://www.chire.fr/A-141807-la-vierge-marie-dans-l-histoire-de-france.aspx


   A lire : Marquis de La Franquerie, LA VIERGE MARIE DANS L’HISTOIRE DE FRANCE (Editions de Chiré)

Pour en savoir plus sur le Voeu de Louis XIII :
http://www.spiritualite-chretienne.com/marie/louis.html
http://www.salve-regina.com/Catholicite/Ordre_social_chretien.htm

0 thoughts on “LE VOEU DE LOUIS XIII (10 fevrier 1638) CONSACRANT LA FRANCE A LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

  1. Marie-Agnès Lacour

    Un dessin valant plus que mille commentaires merci Monsieur Chiren
    La fraternité Sacerdotale Saint Pie X a toujours renouvelé le voeu de Louis XIII par messe , lecture du voeu et défilé dans les rues de Paris auxquels j’ai participé lorsque j’étais parisienne . Je continue mon adoration à Notre Dame des Victoires tous les lundis de 13h30 à 14h en récitant un chapelet qui lui est dédié chapelet perpétuel qui se fait dans toute la France en permanence avec la lecture de la prière de l’Abbé Desgenettes . tout le monde peut s’y inscrire comme je l’ai fait et je fais donc partie de l’Archiconfrérie du très Saint et Immaculé Coeur de Marie sous le numéro 1630 761
    Notre Dame des Victoires priez pour la France , priez pour nous tous

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  2. Hervé J. VOLTO

    Et merci à Alain Texier pour ses exellantes illustrations accolées à mon humble article.

    Mme Lacour a raison : Un dessin valant plus que mille commentaires merci Monsieur Chiren. Et la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X a toujours renouvelé le voeu de Louis XIII par messe, lecture du voeu et défilé dans les rues de Paris
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-vive-emotion-pour-la-procession-de-la-vierge-apres-le-drame-de-notre-dame-15-08-2019-8133912.php

    Ici associée aux Chevaliers du saint Sépulcre.

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