Le mot du Connétable : Nécessaire et pressant ! (Part. 3)

Cette partie n’est pas encore la dernière, et elle a pour objet :
Le diagnostic du passé de la situation existante :

En fait, c’est le cœur du sujet !

Ce diagnostic va nous amener tranquillement vers la cause première, le fondement, le pourquoi du pourquoi, de la situation existante de la France ; non seulement la situation actuelle mais aussi toute la chaîne des précédentes, de la chute de la Royauté Très Chrétienne à nos jours.

Je terminais l’article précédent (Part. 2) par deux questions venant immédiatement à l’esprit après lecture du constat d’échec des stratégies antérieures de retour du roi Très Chrétien.

  • Pourquoi la propension à ces insuccès systématiques ?
  • Quel fait capital conduit à un empêchement rédhibitoire ?

Certains objecteront que ces échecs sont multi-causes et qu’il ne saurait y avoir qu’un seul fait qui entraîne systématiquement les fiascos de restauration royale constatés historiquement, comme le désamour des Français pour la Royauté Très Chrétienne, l’ardeur des partis républicains, la nostalgie des Français pour l’Empire et ses gloires (en oubliant ses calamités)… et toujours, et encore, la trahison des élites jointe à la versatilité populaire.

Eh bien non !

Parce que dans ces disgrâces, dans ces errances et ces déconvenues, il y a quelque chose d’étrange et d’invariable par l’inclination à l’effondrement, au renversement, et, je dirais, à l’effacement implacable, de tout retour ou tentatives de retour, en France,  à la monarchie ou à la royauté.

Cette constatation est capitale, parce qu’inédite dans l’histoire des régimes politiques des autres pays, qui pour certains connurent des situations similaires à la France, mais revinrent à leur régime politique originel,  souvent réformé et y restèrent.

Alors, quelle est donc l’origine de cette entrave profonde et intime si particulière à la France, quel est cet obstacle existentiel qui la provoque, quelle cause première à caractère ontologique en est le fondement primitif et consubstantiel ?

Il y a quelques semaines, je demandai aux lecteurs du blog : « Que proposez-vous chers amis, pour obtenir la salut de notre pays, qui implique le retour du roi, comme solution TEMPORELLE ET PRATIQUE, RÉALISABLE IMMÉDIATEMENT… ET PAR NOUS-MÊMES (pauvres petits intervenants du blog de la Charte de Fontevrault), POUR UN RÉSULTAT EFFICACE ET PÉRENNE ?

Car, ici, on lit souvent des lamentations et des gémissements, on voit passer des regrets et de la grogne, on ressent les malaises et les amertumes, et on touche au désespoir qui quelques fois le cède à la désespérance.

Ce n’est pas un reproche car c’est une réaction justifiée et bien humaine, mais hélas bien stérile aussi.

Or, après avoir lu les quelques rares réponses obtenues, je note qu’il n’y a pas de solutions proposées répondant aux caractéristiques de la question.

Par contre, j’ai obtenu de vagues pistes :

. « Révolte contre l’inacceptable »…
Peut-on l’organiser dès maintenant et nous-mêmes ? Comment concrètement, et à quelle échéance ?

. « Instauration d’un régime monarchique (je dirai, moi, plutôt royal)…
De quel type ? Peut-on le mettre en place dès maintenant et nous-mêmes ? Comment concrètement, et à quelle échéance ?

En fait, personne ne répond à la question parce que personne ne peut y répondre. Et personne ne peut y répondre parce que ma question formule un qualificatif impératif qui est irréalisable actuellement, sinon ce serait déjà fait depuis bien longtemps dans cette période de 234 ans.

Ce qualificatif est « TEMPORELLE »… solution temporelle », c’est-à-dire uniquement « solution humaine, simplement humaine », puisqu’en politique, seule celle-là est considérée comme digne de foi et de crédibilité, et que seule celle-là est dite sérieuse, tangible, concrète, non-illusoire ni issue de divagations quelconques comme il est souvent évoqué.

Personne n’a donné de solution immédiate et efficace, c’est-à-dire « qui produit l’effet attendu », parce que cette solution temporelle n’existe tout simplement pas, et en réalité chacun le présage très bien et le regrette beaucoup au fond de soi-même…

Mais, je vous vois aussitôt me retourner ma question :
« Alors quelle solution immédiatement efficace est possible ? »

Il faut d’abord trouver la cause première évoquée plus haut (la seule et vraie) de tous les maux de notre pays, et surtout ne pas prendre les conséquences de cette cause pour la cause elle-même comme beaucoup le font et pas les moindres historiens passés ou actuels.

Pour la trouver, il faut répondre à cette unique question, d’où découlera immédiatement et infailliblement la solution nécessaire :

Quelle est la durée exacte de la Révolution française ?
En d’autres termes :
Quelles sont les dates de début et de fin de la Révolution françaises ?

Ah, j’allais oublier : Pour réussir, il faut connaître la différence qui existe entre « une évolution » et « une révolution »… Une petite idée ?

Eh bien, une évolution est une révolution qui n’en a pas l’air.

Donc, pour trouver sûrement ces dates, il faut rechercher l’événement clé qui provoque un basculement politique,.. visible, incongru, irrémédiable et inconnu jusqu’alors.
En fait, c’est très simple.

Considérons d’abord son début.
Ainsi :

. Est-ce l’ouverture des États Généraux par Louis XVI, le 5 mai 1789 ?
Non, il y en avait eu dans le passé, le dernier en 1614 sous Louis XIII.

. Est-ce la demande du Tiers-État de se joindre aux représentants de la Noblesse et du Clergé pour que les trois ordres puissent conférer ensemble, au lieu de le faire séparément comme auparavant ?
Non, cette demande avait déjà été faite en 1614, et accordée.

Le basculement politique, jamais vu jusqu’alors, est d’ordre juridique.
Il a lieu le 17 juin 1789.
C’est la suppression unilatérale, face et à l’encontre du roi, des trois ordres, et la décision du vote par tête.  Des députés de la Noblesse et du Clergé se joignent aux députés du Tiers, et l’ensemble SE PROCLAME Assemblée Nationale mettant le roi devant le fait accompli.

C’est le premier acte révolutionnaire dans tout son éclat.

Nous avons ainsi la date de début de la Révolution. : 17 juin 1789 !
En ce 17 juin 1789, la Révolution française commence… par un coup d’État !

Trois jours plus tard, le 20 juin 1789, dans la salle du Jeu de Paume, la nouvelle Assemblé PREND LA DÉCISION formelle, et jurée, de donner une Constitution à la France. Elle S’INSTITUE Assemblée Nationale Constituante, va siéger 27 mois jusqu’au 3 septembre 1791, et S’ARROGE unilatéralement le pouvoir législatif appartenant au roi.

C’est le deuxième acte révolutionnaire, corollaire du précédent.

Considérons maintenant sa fin :
Les uns disent : « Elle n’est [toujours] pas terminée ! ».
D’autres contestent aussitôt : « Non, elle finit en 1804 à l’institution du Ier Empire ! »,
(sans doute à cause de l’anagramme célèbre de : « REVOLUTION FRANÇAISE », qui devient : « UN VETO CORSE LA FINIRA »),
D’autres encore répondent : « Pas du tout, elle se conclut avec Thermidor ! »
Ou encore : « Vous n’y êtes pas, c’est au 21 janvier 1793, dans l’exécution du roi ! »
Ou alors : « Voyons, il est évident que c’est à la Restauration en 1814 ! »
Et aussi : « Pas si sûr, puisqu’il y eut une reprise en 1830 et en 1848 ! »

Et ainsi de suite… !

Pour se mettre sur la bonne piste de la date exacte de sa fin, il faut considérer avec sérieux la réflexion de certains politiques ou politologues, voire d’historiens, qui apparaît de temps à autre dans les entretiens médiatiques :

« Dans la Révolution, j’accepte 89, mais je rejette 93 ! »,
ou quelque chose de semblable.

Voilà un aphorisme qui est perspicace, lumineux et intéressant à décortiquer.
Pourquoi cette différence d’appréciation ?

Entre les deux, considèrent-ils alors une différence d’intensité, confessent-ils une volonté et une recherche d’autorité de la Constituante au moyen de la terreur de la Convention, regrettent-ils un changement de procédure ou une adaptation, dus aux circonstances ?

Mais s’il est évident qu’ils raisonnent avec leur esprit, leur intellect, en faveur de la première, et avec leur cœur , leur émotivité, en faveur de la seconde, bref avec leur cerveau droit pour l’une et celui de gauche pour l’autre, ne soupçonneraient-ils pas, subliminalement, plutôt une différence de nature entre les deux périodes ?

Eh oui, différence de nature… !
Comme la différence de nature entre une cause et une conséquence !

Alors, la date de fin de la Révolution ?
C’est très simple pour la trouver… Il suffit de suivre la logique des révolutionnaires et aller avec eux jusqu’au terme et à l’objet de leur serment.

Le 3 septembre 1791, avec une morgue inouïe, aucun d’eux ne se levant ni ne se découvrant devant le roi, et même le laissant debout devant eux, ils imposent, plutôt qu’ils ne présentent, la Constitution nouvelle à Louis XVI pour l’entériner… de gré ou de force.

C’est le 3ème et dernier acte révolutionnaire, conclusion des deux autres.

Le 14 septembre 1791, le roi accepte et prête serment et fidélité sur la Constitution. Elle entre en vigueur immédiatement.

Aussitôt :
. Il y a substitution de notre ancienne Constitution inscrite au Prologue de la Loi salique « Vive la nation des Francs, illustre, qui a Dieu pour Fondateur ! »,
. La Monarchie Constitutionnelle vient de naître !
. La Royauté Très Chrétienne de Droit divin est abolie !
. Le Christ, comme Roi de France, est déchut, détrôné, rejeté et mis hors de Son Royaume !
. Ipso facto, le roi doit rendre des comptes à l’Assemblée Nationale… au Peuple, sur sa gestion comme roi des Français, et non plus à Dieu sur sa mission de Lieutenant et roi de France !

. Les révolutionnaires, les officines et autres Lumières sont arrivés à leur réel fin :
La Fille aînée, épée et bouclier de la Sainte Église vient d’être désarmée ; l’Église devient vulnérable, seule et en mortel danger !

Le 14 septembre 1791 est la date la plus funeste de l’Histoire de France !
Le 14 septembre 1791, la Révolution est accomplie, achevée, consommée !
Le 14 septembre 1791, c’est la date de fin de la Révolution française !
Ce 14 septembre 1791, les conséquences commencent…

Et elles vont apparaître immédiatement et s’enchaîner rapidement :
. La Monarchie constitutionnelle ne dure qu’un an,
. La République est proclamée,
. Le roi est exécuté,
. La Terreur est installée,
. La Persécution de l’Église et des chrétiens est instituée,
. Le populicide de la Vendée est mis en œuvre,
. Massacres, guerre civile et purge thermidorienne,
. Corruption, licence et répression du Directoire,
. Coup d’État de Bonaparte,
. Guerres révolutionnaires napoléoniennes :
4,5 millions de morts pour l’ensemble des pertes civiles et militaires causées par les combats et les épidémie (Estimation en 2023 des historiens Vincent Haegele et Frédéric Bey, dans l’Infographie de l’Empire napoléonien)
… Et la suite !

Pour résumer ces conséquences dans le bouleversement institutionnel et politique de la France, voici la listes des régimes successifs, avec leur durée respective, que s’est donné notre pays, de 1791 à nos jours :

. La Monarchie Constitutionnelle, de 1791 à 1792 : 1 an,
. La 1ère République, de 1792 à 1804 : 12 ans,
. Le 1er Empire, de 1804 à 1814 : 10 ans,
. La Restauration, de 1814 à 1830 : 16 ans
. La Monarchie de Juillet, de 1830 à 1848 : 18 ans,
. La 2ème République, de 1848 à 1852 : 4 ans,
. Le 2nd Empire, de 1852 à 1870 : 18 ans,
. La 3ème République, de 1870 à 1940 : 65 ans institutionnellement, et moins de 70 ans avec le gouvernement provisoire (1871-1875),
. L’État Français, de 1940 à 1945 : 5 ans,
. La 4ème République de 1946 à 1958 : 12 ans,
. La 5ème République est actuellement, à 67 ans, sous perfusion et en soins palliatifs. D’aucuns envisagent de l’euthanasier !

C’est 11 régimes politiques différents en 234 ans, soit un changement de régime tous les 21 ans c’est-à-dire… à chaque génération !

C’est unique dans les annales politiques du monde entier !
C’est à comparer aux 1295 ans de la Royauté Très Chrétienne !

Depuis ce 14 septembre 1791, les conséquences de la Révolution se manifestent, s’accumulent et s’enchaînent inéluctablement, toujours nourries de l’esprit révolutionnaire exacerbé d’un prurit de changements sociétaux et politiques… et humainement parlant ce n’est pas prêt de s’arrêter…  jusqu’à faute de combattants.

Comme Mgr Pie, évêque de Poitiers avait raison :  « Si le Christ ne règne pas par les bienfaits de Sa présence, il règne par les méfaits de Son absence. »

NOUS Y SOMMES !

Nous savons maintenant les dates de début et de fin de la Révolution française, et donc, surtout, ses fins véritables et accomplies : Le rejet du Christ comme Roi de France, rejet de Son royaume de Droit divin, et de Sa Royauté Temporelle Très Chrétienne, modèle voulu par le Roi des nations pour chacune d’entre elles.

Depuis 234 ans, depuis ce fatal 14 septembre, les Français de tout bord combattent les conséquences de la Révolution, comme on combat des effets secondaires de médicaments, par empilage de solutions temporelles toutes plus complexes, contradictoires, incohérentes et catastrophiques les unes que les autres, en ne comprenant toujours pas que ce ne sont que les conséquences, les effets de la cause première.

Le constat est terrible : Depuis 234 ans, tout s’effondre inexorablement selon les lois de l’entropie naturelle et de la décroissance. Après avoir vécu sur le « capital de la France royale », et l’ayant dilapidé, nous sommes arrivés au stade où cette décroissance « se constate et se voit » parce que cette décroissance… croît, c’est-à-dire que de nos jours, la décadence qui se produisait sur une année, s’est manifestée sur le mois, puis à la semaine et ensuite à la journée. Actuellement, elle est déjà engagée à l’heure, et puis … !

Mais le plus tragique est que ceux qui tiennent à cette « France royale » comme à la prunelle de leurs yeux, royalistes divers et variés ou sympathisants, penseurs (hors Mgr Pie) et hommes d’action, journaliste et écrivains, tous se sont fourvoyés sur l’objectif réel de la révolution et la date de son aboutissement dans leur analyse, analyse fausse qui les a conduits à des échec systématiques et retentissants.

L’abolition de la Constitution fondatrice de la Royauté de droit divin sur la France EST la cause première à caractère ontologique de la disparition inéluctable de notre pays.

Cause ontologique, donc cause unique.
A cause unique, solution unique !
Elle existe.

A suivre :
La prochaine fois : Partie 4 – Spécification et formulation de la solution.

Merci d’avoir tout lu.
Chouandecoeur

20 thoughts on “Le mot du Connétable : Nécessaire et pressant ! (Part. 3)

  1. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Cher ami Connétable, merci pour votre travail acharné qui a dû être douloureux. Bravo. Hélas, pour méritoire qu’il soit, je le trouve… un peu anachronique si je me réfère à une précédente disputatio que nous eûmes déjà il y a (bientôt) trois ans. Je ne crois pas inutile de la rappeler pour amorcer le débat que vous attendez : https://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2022/12/12/revoir-la-monarchie-aucun-de-nos-princes-de-beau-temps-nest-qualifie-dixit-catoneo-et-jean-yves-pons/

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    1. Avatar photoChouandecoeur Post author

      Cher Jean-Yves,

      Ce n’est pas avec moi que vous avez eu une précédente “disputatio”, en tout cas pas dans le cadre du lien que vous donnez, car je n’y apparaîs pas et, en fait, je la découvre aujourd’hui (eh oui, je n’ai pas suivi tous les articles ni tous les commentaires anciens).

      En ce qui concerne votre commentaire d’aujourd’hui, pouvez-vous expliciter plus, pour ma gouverne, en quoi mon travail est un peu anachronique ?
      C’est un travail sur des faits historiques incontestables éclairés par des règles de logique, des notions de métaphysique et un zeste de droit et d’épistémologie. Pour trouver la cause ontologique de la disparition en cours de la France, je n’ai pas besoin dans cette recherche de faire intervenir ni la Providence ni la Religion. Une fois la cause trouvée, son interprétation propre et celle de la procession de ses conséquences nécessitent alors l’éclairage de la Providence.

      Merci pour votre éclairage à vous sur ce point d’anachronisme.

      Chouandecoeur

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      1. ConseildanslEspéranceduRoi

        Cher ami, vous trouverez l’explication de l’anachronisme évoqué dans mon commentaire suivant en réponse à Catoneo : la question ne me paraît plus être dans les causes de la révolution mais dans le comportement des Français qui ont perdu la mémoire collective. Ils ne savent plus ce qu’est le royalisme (il est vrai qu’on les y a bigrement aidés), qu’ils sont en grand partie décérébrés et surtout déchristianisés et ne semblent pas prêts à revenir à la foi de leurs aïeux. En d’autres termes toutes nos analyses, dont votre travail, me semblent dénuées de la moindre utilité. Si vous y ajoutez le changement tragique de notre tissu social et son acculturation au profit de l’islam vous comprendrez peut-être mieux mon scepticisme !

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        1. Avatar photoChouandecoeur Post author

          Cher Jean-Yves,
          Merci de votre réponse.
          Je suis heureux que vous soyez resté dans le sujet abordé et que vous mettiez l’accent sur le comportement des Français actuels, et non sur les causes de la Révolution que je n’aborde EN AUCUN CAS dans les articles 1, 1bis, 2 et 3.
          Le sujet dont il est seulement question est la situation APRÈS la Révolution, et la cause ontologique du blocage du retour du roi de 1791 à nos jours. Vous, vous restez donc bien dans le sujet. Et dans cette optique, vous portez votre intérêt sur un phénomène qui comme je l’explique EST UNE DES CONSEQUENCES de ce rejet du Christ comme Fondateur et Roi du pays.
          Il n’y a qu’UNE explication LOGIQUE à cet état de fait qui vous “torture”, et cette explication est métaphysique éclairée par l’origine providentielle de la France. : Quand on rejette l’Être, on n’est plus !
          Les Français ont rejeté leur essence, leur “soi”. C’est un peuple qui n’est plus en conformité avec les qualités (la grâce) reçues à son baptême.
          Cela s’appelle être en état de péché mortel.
          Ce péché mortel n’est pas d’ordre éthique, mais colle à la peau et pourrit la société française toute entière.
          C’est un péché mortel (au sens de refus éclairé et volontaire) d’ordre politique !
          Ce genre de péché entraîne inéluctablement la mort de la société qui s’en rend coupable ou complice.
          Plaît à son Fondateur de lui donner Sa miséricorde d’une expérience de mort imminente.

          Chouandecoeur

          P.S. Cela correspond à ce que disait Mgr Pie (je crois, mais à vérifier) :
          “Les sociétés n’ayant pas d’éternité, reçoivent dès ce monde les bienfaits ou les châtiments qu’elles méritent.”

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          1. Catoneo

            Si la royauté française de NSJC fut abolie le 14 septembre 1791, la Révolution française s’est achevée tout simplement à Waterloo.
            Les échecs de sa restauration tiennent davantage à la vague de fond qui s’est formée antérieurement dans la société française contre un régime obsolète (comme je l’ai dit dans ce fil) qu’à l’affront fait aux puissances célestes, sauf à faire sienne la désespérance de Léon Bloy, qui soupçonnait notre damnation irrémédiable nous privant de tout repêchage.

            On verra le chapitre 4, mais fonder une action décisive sur la rédemption d’un péché mortel, c’est faire bon marché de l’écosystème réel auquel elle devra s’appliquer. Cela ressemble au syndrome du “péché originel” qui déporte la charge du malheur sur la créature et toute sa descendance. Les gens n’achètent plus les fers qui les enchaînent.
            Le roi très chrétien ne leur parlera pas.

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            1. Avatar photoChouandecoeur Post author

              Bonjour Catoneo,

              Pas facile de répondre en temps et en heure à tous ces commentaires imbriqués les uns dans les autres, et à ceux qui ne le sont pas. J’avoue que la recherche est un peu fastidieuse.
              Je dois vous répondre ainsi qu’à Dubitatif sur des points liés mais différents.
              Au sujet de votre dernier commentaire qui m’est adressé, je retrouve une des réponses que j’ai incluses dans l’exemple de conversation sur la date de fin de la Révolution.
              Mettez-vous un instant dans la peau des révolutionnaires… des vrais révolutionnaires, pas des opportunistes et des vautours qui vont suivre pour profiter des dégâts et des désordres, conséquences de ce coup d’État, et se repaître des beaux restes, quitte à créer d’autres instabilités pour voiler leurs objectifs aux yeux des Français.
              Pour ces révolutionnaires, après le 14 septembre 1791 les conditions indispensables sont remplies, pour que la nouvelle société roule toute seule. Le reste leur importe peu, les circonstances, le temps nécessaire, les idiots utiles, les adversaires et ennemis, les sociétés de pensée, tout cela fait partie du processus engagé.
              La vague de fond que vous évoquez n’est qu’une des causes (on pourrait en reparler d’ailleurs) de la Révolution ELLE-MÊME, mais non de l’échec de la Restauration. Par contre elle est un des moyens de son rejet par l’opinion publique naissante, utilisé par les hommes et les sociétés de pensée cités plus haut.
              La grande difficulté pour accepter cet éclairage est de prendre conscience et de convenir que si l’on ne souhaite rester que dans le domaine rationnel purement temporel et humain, on se cantonne alors à n’évoluer et à expliquer les choses que dans un plan à deux dimensions où les causes et les conséquences deviennent adjacentes, leur relations confuses, et sans perspective.
              L’éclairage par la métaphysique permet de tendre à l’acceptation de l’existence de la troisième dimension des choses et des événements, des humains et des sociétés, et de se hisser dans un domaine autre et supérieur permettant une vue d’ensemble des événements dans les sociétés, donc événements politiques, à l’aide des paramètres, outils d’analyse et règles propre à ce domaine. Comme vous devez vous en douter ce domaine est le domaine surnaturel, dont le domaine temporel n’est qu’une extension à la manière d’un iceberg comme je l’ai expliqué dans un autre commentaire, domaine surnaturel où la Providence est à la fois la référence et le moteur.
              Ainsi on peut résumer brièvement en disant : Politique à deux dimensions ; Méta-politique à trois !

              Chouandecoeur

              Reply
  2. Catoneo

    L’évolution naturelle des sociétés occidentales a déclenché une révolution en France parce que l’inaction de l’institution royale l’a provoquée. C’est une thèse à écrire sur la convergence de facteurs destructeurs qui ont abouti au coup d’Etat précité, puis à la liquidation complète de l’ancien régime par l’exécution du roi. En voici deux :

    1.- la charpente féodale sous laquelle était construit le royaume de France a été patiemment fragilisée par l’institution royale. Cela a commencé sous Louis XIII avec l’empire de l’absolutisme comme réponse à tout, mis en œuvre par le cardinal de Richelieu. La décapitation de Ciinq-Mars fut une abomination. Elle retentit en profondeur dans toute la société.
    La réaction naturelle des féodaux dans la Fronde et son insuccès ont fait précipiter l’absolutisme en césarisme, dont l’emprise a augmenté régulièrement tout au long du règne de Louis XIV. La monarchie y a gagné gloire et magnificence au détriment du socle fondateur. Tous les pouvoirs finirent dans une seule et même main, la France des cent duchés était abolie.
    Il a donc suffit à la première occasion de se saisir de la pointe de pyramide pour enlever tout l’ouvrage, et ses défenses et son droit. Louis XVI pris, l’affaire était terminée. On le reverra avec la double chute de Napoléon Ier et la défaite de Napoléon III. Le chef est pris, tout le pays vient avec. Un régime féodal en prémunit.

    2.- Sous la charpente féodale le pays était construit sur les trois ordres. Or manifestement les trois ordres divorcent après la respiration de la Régence.
    Les clercs (le Tiers) font l’inventaire du monde dans l’Encyclopédie et commencent à se réunir en sociétés de pensée.
    La Noblesse, déracinée de ses responsabilités foncières, meuble son oisiveté dans les salons où brillent les idées neuves et d’aucuns s’exaltent à la liberté américaine. Certains s’essaieront aux réformes de fond du fonctionnement de l’Etat, en pure perte, la Cour s’y opposant toujours.
    Le premier ordre, instituteur monopolistique de la nation, éduque les futurs avocats et cadets du roi dans l’exaltation des héros de la république romaine.
    Le dernier roi est incapable de voir ce divorce, d’en anticiper ses conséquences pour deux raisons : le métier ne l’intéresse pas ; il est très instruit mais pas intelligent et il n’a aucune capacité de projection.

    Sur cette vague de fond, on peut poser bien des dates et celles retenues par Chouan de Cœur valent toutes les autres, mais il ne faut jamais oublier que du jour de la détonation du 14 juillet à l’abolition du 4 août il ne s’est passé que 21 jours : trois semaines seulement pour abattre le régime capétien vieux de huit siècles. Il était bien vermoulu ! La faute à qui ? L’ancien régime a été auto-détruit par le roi.

    Reste pour la suite (4) à prendre en compte que les Français, peuple politiquement immature s’il en est en Europe, n’attendent qu’un sauveur, un chef doté des pleins pouvoirs capable de nettoyer les écuries de la République, un libérateur de créativité, un booster d’innovation, un juge juste. Lui vendre le roi très chrétien dans ce contexte ne sera pas simple, par défaut de résultats.

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    1. Conseil dans l'Espérance du Roi

      Les analyses de Catoneo concernant les causes de l’effondrement de l’institution royale en France sont bien connues de ceux qui lisaient avec assiduité ses publication sur Royal-Artillerie et nous les partageons.
      Reste à nous pencher avec attention sur les raisons du désintérêt des Français pour l’évolution de leur pays depuis la période révolutionnaire et ce qui suivit jusqu’à la chienlit actuelle.
      Catoneo nous dit qu’ils sont “un peuple politiquement immature” attaché à l’idée saugrenue que le salut ne viendra que du fameux “homme providentiel”. Un paradoxe si l’on s’attarde sur les causes véritables de la révolution !
      En vérité, c’est pire que cela. Enfants gâtés de la Civilisation occidentale, les Français ne sont plus qu’une masse informe de jouisseurs individualistes inaptes aux introspections nécessaires à la thérapie du groupe. Jérôme Fourquet avait parfaitement identifié ce mal dans son ouvrage “L’archipel français” dont je recommande la relecture.
      Mais à ce terrible travers s’est ajouté, au cours des dernières décennies,LA PLUS GRANDE TRAGÉDIE DE NOTRE HISTOIRE, celle que nous évoquions dès la fondation du CER en 2012 et que nous reprenions dans l’article cité ci-dessus en référence (https://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2022/12/12/revoir-la-monarchie-aucun-de-nos-princes-de-beau-temps-nest-qualifie-dixit-catoneo-et-jean-yves-pons/) : les nouvelles “Grandes Invasions” dont nous ne pouvons et ne devons RIEN ATTENDRE DE FAVORABLE DANS LA RÉFLEXION QUI EST LA NOTRE AUJOURD’HUI, ICI-MÊME. En d’autres termes… quand c’est foutu, c’est foutu. Et quand c’est trop tard, c’est effectivement trop tard. Et ce n’est pas le réveil un peu tardif de Philippe de Villiers (https://referendum-immigration.com) qui va désormais y changer quoi que ce soit. Il fallait nous entendre avant !
      Alors, à ce soir pour disserter sur Bayrou, Macron et les autres pitres du théâtre national.

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  3. MARTIN

    Le rythme du temps où plutôt la cyclologie, nous ramènera le roi .
    En attendant, combattons sans rien attendre pour nous, ne fût ce que pour notre salut.

    Articles très intéressants.
    Je dirais que l’ abominable révolution continue, poursuivie, approfondie dans son nihilisme, par des individus de rencontre comme messieurs MACRON et MÉLENCHON.

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    1. Buni

      Seule la Providence de Dieu peut relever la France et lui donner un roi (lieutenant du Christ, vrai Roi de France). En attendant, préparons-nous, soyons des veilleurs afin de ne pas être surpris et de ne pas passer à côté du souffle de Dieu, car nul doute que lorsque celui-ci passera, ça risque de déménager, et peu serons prêt…

      Reply
  4. ue

    Seul le recours au Sacré-Coeur peut nous ramener… le Roi du Sacré-Coeur !

    Il faut demander le Roi au Sacré-Coeur, qui seulement nous donnera Son Fils Aîné.

    Le 21 juin 1923, un siècle après la demande faite à Louis XVIII par l’intermédiaire de Mère Marie de Jésus, la Sœur Marie de Jésus, religieuse de la Congrégation Notre-Dame (chanoinesses de Saint-Augustin) au Couvent des Oiseaux à Paris, reçoit confirmation des demandes antérieures adressées par Marguerite-Marie à la Maison Royale de France et le message suivant pour le futur Grand Monarque:

    –La France est toujours bien chère à mon divin Cœur, et elle lui sera consacrée. Mais il faut que ce soit le Roi lui-même qui consacre sa personne, sa famille et tout son Royaume à mon Divin Cœur; et qu’il lui fasse, comme je t’ai déjà dit, élever un autel comme on en a élevé un en l’honneur de la Sainte Vierge. Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur.

    Reply
    1. J.M.

      Très juste.

      Je rajouterai que cette dévotion doit être étroitement liée avec celle du Cœur Douloureux et Immaculée de Marie.
      En effet, saint Jean Eudes (grand apôtre du Sacré-Cœur) n’a d’autre désir que de « former Jésus en lui » ou plutôt « permettre à Jésus de vivre en lui ».

      “Notre Sauveur nous donne tout et même son propre Cœur qui est le principe et l’origine de tous les autres dons afin que nous puissions aimer le Père en vérité.
      Jésus est tellement vivant et régnant en Marie que véritablement Il est :

      L’Âme de son âme,
      L’Esprit de son esprit,
      Et le Cœur de son cœur.

      Marie nous donne par sa vie même le meilleur modèle pour « former Jésus en nous ». Avant de former Jésus en son corps, elle a formé Jésus en son cœur.”

      Pour saint Jean Eudes : le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus ne font qu’un seul et même Cœur. Quand il compose sa prière « AVE COR » « Salut au Cœur » il prie le « Cœur de Jésus et Marie ».

      Ave Cor…

      Nous te saluons, Cœur très saint,
      Nous te saluons, Cœur très doux,

      Nous te saluons, Cœur très humble.
      Nous te saluons, Cœur très pur,

      Nous te saluons, Cœur donné sans réserve,
      Nous te saluons, Cœur très sage,

      Nous te saluons, Cœur très patient,
      Nous te saluons, Cœur très obéissant.

      Nous te saluons, Cœur très vigilant,
      Nous te saluons, Cœur très fidèle,

      Nous te saluons, Cœur bienheureux,
      Nous te saluons, Cœur plein de miséricorde,

      Nous te saluons, Cœur très aimant de Jésus et de Marie,

      Nous t’adorons,
      Nous te louons,
      Nous te glorifions,
      Nous te rendons grâce,

      Nous t’aimons,
      De tout notre cœur,
      De toute notre âme,
      Et de toutes nos forces,

      Nous t’offrons notre cœur,
      Nous te le donnons,
      Nous te le consacrons,
      Nous te le sacrifions,

      Reçois-le, possède-le tout entier,
      Purifie-le,
      Éclaire-le,
      Sanctifie-le,

      En lui, vis et règne, maintenant, toujours et à jamais.

      Amen.

      Rappelons aussi qu’à Fatima, la Très Sainte Vierge a dit: “mon Cœur Immaculée triomphera” et qu’à Kerizinen, lorsqu’ils apparaissent ensemble, Jésus et Marie dévoilent leurs deux Cœurs unis par un glaive, et demandent que soit répandue dans le monde la dévotion à leurs « deux Cœurs Unis dans le Saint Esprit. »

      Prières révélées à Kerizinen :
      “Ô Jésus, je me donne à vous par le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie pour être la consolation de votre Sacré-Cœur à tout jamais. Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive PAR le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie.”

      Comme l’Immaculée et son Cœur a donné naissance au Sacré-Cœur de Notre Seigneur, c’est bien par le règne du Cœur Douloureux et Immaculé de Marie dans tous les cœurs qu’arrivera le règne temporelle et spirituel du Cœur Sacré de Jésus.

      Propager la dévotion à l’Immaculée et à son Cœur uni à celui de son Fils, c’est préparer le règne du Cœur Sacré de Jésus !

      Reply
  5. ue

    J’ai déjà dit en commentaire d’un autre article

    Le mot du Connétable : Nécessaire et pressant ! (Part. 2)


    et je voudrai y revenir ici, que les dernières paroles du Comte de Chambord en 1873 après avoir rencontré Maximin Giraud , le voyant de La Salette, qui lui donna le nom et l’adresse de Louis XVII, âgé de 87 ans à l’époque :

    -Maintenant, j’ai la certitude que mon oncle Louis XVII existe… et qu’il est vivant. Je ne monterai donc pas sur le trône de France ! Mais Dieu veut que nous gardions le secret. C’est Lui seul qui se réserve de rétablir à Son heure la Royauté et la véritable descendance Royale.

    On retiendra de cette phrase que le comte de Chambord était sûr que :

    1. Louis XVII était vivant à l’époque. En 1873 , il avait 87 ans.
    2. Dieu veut que nous gardions le secret.
    3. Lui-seul se réserve de rétablir à Son heure la Royauté et la véritable descendance Royale.

    Je voudrai poser à nouveau ici une humble demande : Louis XVII a-t-il eu une descendance LEGITIME arrivée jusqu’à nous ? ne serait-il pas plus prudent d’attendre patiemment la révélation du Grand Monarque à l’heure de Dieu ?

    Il faut peut-être avancer, oui, mais, calmement, patiemment, prudemment, CHACUN A SON POSTE !

    Reply
  6. Catoneo

    @chouandecoeur
    Aparté technique : oui, l’imbrication des commentaires est difficile à gérer, mais c’est possible par le cartouche “Commentaires” de la barre latérale. Il faudrait juste afficher 1O ou 15 amorces au lieu de seulement 5.

    Pour le reste j’ai compris ce que vous me dites. J’attends le chapitre 4.

    Reply
    1. Avatar photoChouandecoeur Post author

      Ah, c’est gentil de m’aider.
      Merci infiniment pour le tuyau sur les imbrications.

      Chouandecoeur

      Reply

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