Jean-Yves Pons .L’emprise macronienne s’étend sur tout y compris sur le football.

Dire que la France n’est plus la France est devenu un poncif. Et prétendre qu’elle n’appartient plus aux Français est aujourd’hui un truisme. De la dette publique abyssale de notre pays détenue à près de 60% par des investisseurs étrangers à la vente accélérée de ce que l’on pourrait appeler nos “ bijoux de famille” pour permettre au gouvernement de faire ses fins de mois… Tout fout le camp mon pov’ monsieur.

Mais, comme si cela ne suffisait pas, “attendez-vous à savoir” (ainsi que l’aurait annoncé feue la bonne Geneviève Tabouishttps://fr.wikipedia.org/wiki/Geneviève_Tabouis que plus de la moitié des club de football français sont désormais la propriété d’hommes d’affaires et de financiers étrangers. Ne vous étonnez donc plus de la diversité de ceux que, contre toute évidence, nos médias continuent de titrer : LES BLEUS.

L’intérêt des investisseurs pour la prolifique formation française vise d’abord à spéculer sur la valeur des effectifs mais la recherche de rentabilité financière, rendue incertaine par l’aléa sportif, n’est toutefois pas le modèle le plus répandu. La logique première des fonds est celle de l’achat-revente dans des délais de trois à cinq ans. Ils peuvent acheter un club déficitaire en s’efforçant de le maintenir sur le plan sportif, et en espérant une plus-value à la revente supérieure aux pertes d’exploitation.

Les bénéfices peuvent aussi être indirects : un club donne un accès instantané à tous les écosystèmes économiques et politiques d’un territoire. C’est une excellente plate-forme de communication et de relations publiques pour accéder aux marchés locaux, avoir connaissance des projets immobiliers ou de rénovation urbaine, nouer des alliances, etc. Ou quand le “Grand Remplacement” se double d’une vente à la découpe de notre pays…

Quelle place dans les conglomérats de clubs ?
Le risque majeur est celui de stratégies à court terme peu compatibles avec l’élaboration de politiques sportives durables si elles excluent de véritables investissements dans l’effectif et les infrastructures. Mais une autre crainte réside dans la filialisation des clubs français quand ils intègrent un conglomérat international, à l’image du City Football Group, majoritairement détenu par un fonds émirati et dont le fleuron est Manchester City. Troyes, en Ligue 1, est sa dixième et plus récente acquisition, en 2020.

Symptôme de la financiarisation du football, la constitution de ces conglomérats est une tendance de plus en plus marquée. Un club français peut alors être considéré comme une antichambre ou une pouponnière pour des joueurs destinés aux clubs plus huppés dans leur giron.

Le fonds américain 777 Partners, acquéreur du Red Star de Saint-Ouen en mai, est ainsi déjà propriétaire du Genoa (Italie), de Vasco da Gama (Brésil) et du Standard de Liège (Belgique). David Blitzer et sa holding Bolt Football, potentiels repreneurs de l’AS Saint-Etienne, sont actionnaires minoritaires de Crystal Palace (Angleterre) et d’une demi-douzaine de clubs en Europe et aux Etats-Unis. RedBird Capital Partners, nouveau propriétaire du Milan AC, l’est depuis 2020 du Toulouse FC.

Pour exister sportivement au plus haut niveau du football européen comme dans son championnat national, on nous dit qu’il n’y aurait plus de salut sans un actionnaire puissant. Le creusement des écarts de richesse entre clubs, la corrélation croissante des résultats sportifs à la puissance financière plaident en ce sens.

Pour autant, le repreneur, qui arrive toujours avec des promesses d’investissement et des objectifs sportifs élevés, mène parfois les clubs à la relégation, voire à la banqueroute. Les supporteurs du Grenoble Foot 38, des Girondins de Bordeaux, ou du FC Sochaux peuvent en témoigner.

Face à des montages financiers complexes ou opaques, les ligues sont également démunies pour tracer l’origine exacte des fonds et garantir la solidité du repreneur. Quand l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez était propriétaire du Lille OSC (dont il a été évincé en décembre 2020, avant sa reprise catastrophique des Girondins de Bordeaux), identifier les entités réellement détentrices du club relevait de la gageure.

Aujourd’hui, on ne sait pas si le LOSC appartient réellement à son repreneur, le fonds luxembourgeois Merlyn Partners SCSp, ou à sa filiale Callisto Sporting qui a récupéré ses dettes ou bien, comme le suspecte l’UEFA, au « fonds vautour » Elliot, créancier du club !…

« Les risques sont inhérents à toute reprise d’entreprise… à ceci près que les clubs ont une valeur affective et patrimoniale très forte », nous dit-on aussi dans ce milieu interlope. Les supporteurs lyonnais et les autres se partageront donc entre espoirs et inquiétudes quant au profil et aux mobiles des nouveaux arrivants, attentifs aux effets, sur l’identité des clubs, de leur plongée dans les eaux incertaines et troubles des grands fonds.

Rien d’étonnant à tout cela puisque tout (nous disons bien TOUT) se décide dans les bureaux feutrés de l’Elysée… d’Emmanuel Macron.

3 thoughts on “Jean-Yves Pons .L’emprise macronienne s’étend sur tout y compris sur le football.

  1. Marie-Agnès Lacour

    Excellente analyse claire et bien exposée et je pense que vous pourriez rajourer aux”bureaux feutrés de l Elysée” dansles cabinets de conseil tel Mac Kinsey France dirigé par une certain FABIUS fils de qui l on sait “responsable mais pas coupable”
    On pourrait faire de même pour d ‘autres domaines car je pense que c’est la même chose

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  2. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Merci cher Alain pour cette reprise. D’ailleurs, au cas où certains en douteraient encore (si, si il y en a) souvenez-vous que nous avions souligné le mois dernier, dans les pages du blogue du CER, qu’Emmanuel Macron était directement et personnellement intervenu dans le marchandage d’alors entre le Paris-Saint-Germain (PSG) et le Real Madrid qui voulait “acquérir” (car ces gens-là s’achètent comme de vulgaires marchandises) pour une somme faramineuse le joueur franco-camerounais Kylian Mbappé… Mais de quoi j’me mêle ? Et dire que ce type a été réélu.

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