/****************************************************/ La révolution dite française ( Convention) saisie du projet d’une machine à étrangler – Charte de Fontevrault et Royalisme providentialiste

La révolution dite française ( Convention) saisie du projet d’une machine à étrangler

13 septembre 2018

5 MARS 1792 – UN PROJET DE MACHINE A ÉTRANGLER

Une lettre adressée à l’Assemblée nationale sur un projet de machine à étrangler, signée Thomas, maître de pension, 5 mars 1792.

Aux Représentants de la Nation
Monsieur le Président et Messieurs

Je n’ai appris qu’hier fort tard qu’il se prépare pour demain mardi une exécution sanglante, d’après une loi du nouveau code pénal, et pour laquelle l’exécuteur légal annonce de l’inexpérience. Je consacre donc les premiers instants de ce jour à vous suplier au nom sacré de l’humanité de suspendre quelques instants le bras de la justice, et de prendre, avant de fraper sa victime, la présente adresse en considération.

On frémit encore longtemps après au souvenir de certains suplices dont a seulement entendu le récit, qu’est-ce donc d’en être témoin ? Je crois donc absolument aussi impolitique que révoltant d’en soumettre le spectacle aux yeux d’un peuple doux et du François régénéré. Quelques détails que je pourois vous en faire vous seroient à coup sûr insuportables : j’épargne votre délicatesse, Messieurs, et je me hâte de passer au nouveau mode d’exécution à mort que je croirois utile d’établir définitivement.

Un échafaud solide sur le devant duquel seroit un fauteuil en fois fort, fixé en dessous par ses quatre pieds avec de bons écroux ; derrière ce siège, et vers le milieu du dossier, un poteau enfoncé en terre à travers les planches de l’échafaud, et percé de trous à différentes hauteurs pour y passer une corde. Le patient conduit au lieu du suplice seroit assis dans ce siège, où des liens convenables lui arrêteroient séparément les mains, les piés, les coudes, et le milieu du corps : une corde passée à son cou et par un des trous du poteau répondroit à un moulinet qui y seroit attaché par derrière : au dessus du trou et en devant seroit un voile tenu par un anneau, et retroussé par une agraffe.

Le criminel ainsi placé pouroit facilement parler au peuple, à son confesseur, ou à tout autre. Au signal convenu pour le moment du suplice, un des exécuteurs lui feroit tomber sur le corps jusqu’à la ceinture le voile suspendu, tandis qu’un autre tournant le moulinet, et l’arrêtant au point nécessaire avec un fort ressort, laisseroit le patient dans un état constant de suffocation pendant une heure au moins.

Par ce procédé, il ne pouroit faire que quelques mouvements excités par les convulsions de la mort ; la vie de l’exécuteur lui-même ne courroit aucun risque ; on ne verroit rien de hideux ; ni sang versé, ni un homme secouant indécemment en l’air une femme suspendue ; les ci-devant Grands ne seroient point ravalés au suplice jadis infamant de la potence, ni le prétendu Bas-Peuple élevé à l’honneur de la décollation : la plus sage et la plus juste égalité se trouveroit invariablement établie, et la plus exacte décence conservée : on ne craindroit plus enfin d’entendre, comme autrefois parmi les spectateurs, de ces cris d’horreur effrayants, qu’arrachoient involontairement des moins sensibles l’apareil affreux des suplices, et chacun ne se retireroit de cet affligeant spectacle qu’en poussant des soupirs profonds, mais calmes, sur le malheur volontaire du coupable, et la juste sévérité de la loi.

La couleur même du voile à rabattre sur le patient pouroit indiquer jusqu’à un certain point la nature de son crime, en destinant la rouge aux traîtres à la Patrie et aux parricides, la violette aux incendiaires et aux assassins ordinaires, et la noire à touts les autres criminels.

J’ose soumettre avec la plus grande confiance, Messieurs, à votre sagesse et à votre humanité le présent exposé, en vous demandant grâce pour les détails répugnants qu’il exige, et vous conjurant instament de nouveau de daigner l’honorer de votre favorable attention.

Je suis avec le plus profond respect
Monsieur le Président et Messieurs
Votre très humble et très dévoué serviteur.

THOMAS
Maître de Pension et Citoyen soldat.
Paris, 5 mars 1792.

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THOMAS SIGNATURE Z

 

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