Au Louvre-Lille le renouveau de la collection des plans-reliefs.

D’azur, à trois lézards d’argent posés en pal, cousu d’un chef de gueules chargé de trois étoiles d’or. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Michel_Le_Tellier_de_Louvois

OUTILS DE STRATÉGIE MILITAIRE
Il a existé 260 de ces plans-reliefs fabriqués entre 1668 à 1870, à l’origine demandés par Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, afin de superviser les travaux de fortification menés par Vauban dans des villes conquises dans le nord de l’Europe, et d’en améliorer l’usage. Ces morceaux de paysages incluant la campagne environnante des villes, se révélaient plus parlants qu’une traditionnelle carte plane, avec leur topographie immédiatement compréhensible. Ils suscitèrent aussitôt l’admiration. Outils de stratégie militaire puis d’enseignement, le souverain comprit aussi l’intérêt politique qu’il pouvait en tirer et étendit la commande aux autres villes fortifiées du royaume, s’égrenant le long des côtes et frontières. Expression de la puissance militaire de la France, la collection en devenir fut exposée au Palais du Louvre à partir de 1700 dans ce qui deviendra la Grande Galerie, accessible pour des hôtes choisis. Y seront logés également un temps, les ateliers de fabrication composés d’ingénieurs-géographes, de topographes et de menuisiers qu’on peut qualifier d’artistes.

La collection s’enrichit encore sous Louis XV, continuant d’être exposée au Louvre avant d’être menacée de destruction en 1774 avec les projets de transformer le palais en musée, lequel ne verra le jour qu’après la Révolution. Une partie des maquettes fut épargnée et, en 1777, transportée dans les combles des Invalides. Napoléon leur redonna une utilité, commandant de nouveaux exemplaires. Fabrication qui se poursuivit jusqu’en 1870, sous Napoléon III, avant de cesser alors qu’on abandonnait le système défensif des fortifications.

http://www.louvrepourtous.fr/Lille-le-Palais-des-Beaux-Arts,860.html

        On imagine, au 17ème siècle, le choc du premier public à la vue de ces paysages miniatures, quand la seule visualisation possible, à part une position géographique en surplomb, se limitait alors à la représentation en deux dimensions. Ce qui frappe, c’est la précision et le souci du détail. Jusqu’au dessin des sols que l’on pouvait voir en s’approchant des bouts de maquette démontée façon puzzle pour la restauration, qui différencie terre battue, pavés longs ou carrés… Le rendu des espèces végétales aussi est impressionnant. Cela suppose un énorme travail de repérage et de relevés in situ, opérés par les mêmes ingénieurs chargés de la construction des fortifications. Ce qui explique la disparité de confection des plans-reliefs, de plus en plus réalistes avec le temps. On utilisait bois et carton mâché pour les dénivelés, chenilles de soie et fils de laiton pour les arbres, blocs en bois de tilleul et papier pour les bâtiments, le tout peint et dessiné, saupoudré de sable fin pour les routes et de soie pour les champs. Des villes figées dans le temps mais vides de tout être humain ou animal, qui émerveillent et nous ramènent à niveau d’enfants.

http://www.louvrepourtous.fr/Lille-le-Palais-des-Beaux-Arts,860.html

 

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