Il m’a été donné de me rendre deux fois à la Sagrada familia et j’en garde un souvenir ému d’un jaillissement de couleurs et de formes – passablement torturées (A.T.).
12 FÉVRIER, 2021PROVENANCE: FSSPX.NEWS
Avec l’année 2021 débute une nouvelle tranche de travaux sur la basilique de la Sagrada Familia. Si tout se passe comme prévu, l’église emblématique de Barcelone (Espagne) – le sixième édifice le plus visité au monde avant l’épidémie de Covid-19 – devrait être achevée en 2026, un siècle après la mort de son premier architecte.
L’effervescence est inhabituelle au pied de l’immense édifice, en ce 25 janvier 2021. Les travaux de construction viennent de reprendre, et se concentrent tout particulièrement sur la flèche de la Vierge.
Prévue pour s’élever à 138 mètres au-dessus du sol, la flèche sera, par sa taille, la deuxième d’un édifice encore inachevé qui ambitionne de culminer à 172 mètres.
Pour le moment, les principaux éléments de la tour sont déjà en place, seule manque la partie terminale de la flèche. L’ouvrage devrait faire écho à la démesure de l’édifice : une coupole de pierre de six mètres de haut, se terminant par douze étoiles en fer forgé ; au-dessus, viendra s’encastrer une « lanterne » de structure hyperboloïde de 18 mètres, recouverte de mosaïques bleues et blanches, couleurs de la Mère de Dieu.
La lanterne s’achèvera sur trois bras qui soutiendront une imposante étoile à douze branches, en verre texturé, d’un diamètre de 7,5 mètres, prévue pour être éclairée de l’intérieur.
Selon les prévisions des architectes, la flèche de la Vierge doit être achevée fin 2021… A moins que le SARS-CoV-2 n’en décide autrement : l’an passé, les travaux ont ainsi dû être interrompus pendant plus de trois mois, en raison de la désorganisation conséquente à l’épidémie.
Les éléments du terminal de 25 mètres, la dernière partie de la tour, qui sera couronnée par une étoile éclairée à douze branches, manquent.
Mais le compte à rebours est d’ores et déjà lancé, puisque l’archidiocèse de Barcelone entend bien voir les travaux s’achever en 2026, cent ans exactement après la mort du père de la basilique emblématique de la Catalogne : Antoni Gaudi.
La première pierre du Temple expiatoire de la Sainte-Famille a été bénite en 1882, afin de réparer les péchés commis envers Dieu et son Eglise : de quoi s’attirer les foudres des partis de gauche, ce qui n’a pas manqué. Heureusement, le classement de la basilique au patrimoine mondial de l’Unesco, a permis de définitivement protéger le bâtiment.
La Sagrada Familia était un projet commandé à l’origine à l’architecte Francesco de Paula Villar, mais ce n’est qu’un an plus tard que le jeune Gaudi – une figure connue pour sa piété et son ascétisme – a été désigné pour continuer l’œuvre, à laquelle il va se consacrer jusqu’au jour de sa mort accidentelle, le 10 juin 1926.
Heurté par un tramway alors qu’il se rendait à pied à l’église Saint-Philippe-Néri pour se confesser, l’illustre architecte, grièvement blessé, est transporté à l’hôpital : il y mourra trois jours plus tard.
D’un style unique que les historiens de l’art de la péninsule ibérique désignent du nom de « modernisme catalan », la Sagrada Familia mélange certains éléments néo-gothiques à des formes asymétriques vertigineuses, où tout a valeur de symbole.